Rechercher : Max Jacob
MAX ET LES FERRAILLEURS
Max et les ferrailleurs (1971), où un flic « jusqu'au-boutiste » (Michel Piccoli) s'auto-détruit, s'acharnant à provoquer un flagrant délit en manipulant une prostituée (Romy Schneider), dont il tombera amoureux. Une fois encore, Sautet transcende le polar en le poussant vers l'étude de mœurs, dans une ambiance très noire .
UN FILM ESSENTIEL DANS LA CARRIERE DE CLAUDE SAUTET. LE REALISATEUR REUNIT à NOUVEAU,APRES " les choses de la vie" MICHEL PICCOLI ET ROMY SCHNEIDER
l’interprétation de Félix et de Max par Piccoli est magistrale.
La bourgeoisie traditionnelle et campagnarde de Sautet a cette fois laissé place à la noirceur et aux quartiers mal fréquentés de Paris.
Trois grands acteurs dans les seconds rôles,BERNARD FRESSON, FRANCOIS PERRIER et PHILIPPE LEOTARD.
On note également la présence du chanteur Bobby Lapointe dans le personnage de P'tit Lu, qui avait déjà été dirigé par Sautet dans Les Choses de la vie
Max et les ferrailleurs est le premier film d'un cycle que certains appellent " le cycle des prénoms de Sautet " : César et Rosalie, Vincent, Francois, Paul et les autres ou encore Nelly et Monsieur Arnaud
Le film le plus noir de sautet, magnifique.
PHILIPPE LEOTARD
Philippe Léotard, le tendre gueulard, l'oiseau de nuit qui guette entre deux verres le début de l'aube
"Nous n'aurons plus besoin d'être humbles, quand nous serons en barbarie... », dit Philippe Léotard, et pourtant sa voix cassée, pleurante nous protège encore de cela. Et lui était en Barbarie et il a su resté humble jusqu'à l'effacement de soi.
"Clinique de la raison close", serait son épithaphe.
"Je ne regarde plus la mer, je suis le sel. Sèche-toi encore un peu sur mes mains qui tremblent".
Touchant, décalé, à deux doigts de se rompre, Philippe Léotard fait tituber le temps
"Il est doux d'accompagner, après sa vie, un ami qui ne vous a pas quitté tout au long de la vôtre".
Il meurt même avant ses 61 ans le 25 août 2001, dans une ultime décadence, un dernier bras d'honneur.
13/05/2006 | Lien permanent
Amour du prochain
Qui a vu le crapaud traverser la rue ?
C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,
– Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.
Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout, pauvre clown.
Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;
Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.
Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud!… Tu n’as pas d’étoile jaune.
Max Jacob, le port de Locmaria
"Entre facétie et désespoir, entre besoin de sainteté et tentations charnelles, Max Jacob a promené son innocence canaille en terre de poésie.
Ami de Picasso, d’Apollinaire, de Jean Moulin, de Jean Cocteau, - et de tant d’autres car il fut « l’ami des génies de la terre » -, il aura jalonné de facéties et d’ardentes prières son petit bout de chemin.
De Quimper à Paris, en passant par Saint- Benoît- sur- Loire pour finir à Drancy il aura donc cheminé le clown triste, faisant du trapèze volant entre la foi christique et ses amours profanes....."
Max Jacob l’assassiné masque Max Jacob le doux poète
"Je suis hors du monde, je ne puis subir que le martyre. (1er mai 1939 lettre à Edmond Jabès)
Portrait au chapeau par Modigliani, 1916. Amedeo Modigliani, Max Jacob ...
"poète tendre entre Desnos et Cadou. Peintre honorable, tendre écrivain, visionnaire souvent, il fut digne de cet hommage qu’Eluard lui fit à sa mort : « On a pu dire de lui qu'il fut non seulement poète et peintre, mais précurseur et prophète : son œuvre si diverse, où l'ironie laisse toujours transparaître la plus chaude tendresse et la sensibilité la plus fine, marque une véritable date dans la poésie française.
Depuis Aloysius Bertrand, Baudelaire et Rimbaud, nul plus que lui n'avait ouvert à la prose française toutes les portes de la poésie. Entre les poèmes en prose du Cornet à dés et les poèmes en vers du Laboratoire Central, entre les Œuvres Mystiques et Burlesques du frère Matorel et Le Terrain Bouchaballe, la poésie occupe le domaine entier de la vie parlée, dans la réalité, et en rêve. » (Paul Eluard, 1941)...."(Quelques lignes d'Esprits Nomades )
Max Jacob, Les joueurs de cartes, musée des beaux arts Quimper
« L’amitié est le clou où j’ai pendu ma vie »
30/04/2017 | Lien permanent | Commentaires (6)
Un poème
l'enfant précoce
René Guy Cadou
Une lampe naquit sous la mer
un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule le plus beau poème
Elle n'avait pas appris l'orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l'amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche ta vie"
Un peu de Cadou
"René Guy Cadou était breton, né le 15 février 1920 à Sainte-Reine de Bretagne, dans la Loire-Atlantique. Le vent, les bruyères et la mer si proche sont ses amis d’enfance. En 1936, Cadou fait la rencontre de Michel Manoll, qui sera son révélateur en poésie et humanité. Il lui fera connaître Max Jacob et Pierre Reverdy. Cadou est vite pris dans la fièvre de l’écriture qui plus ne tarira jusqu'au bout. : (Brancardiers de l'Aube, en 1937). Il est entré en poésie à sa manière par l’intensité et la ferveur, l’ardeur et la fraternité avec le monde. Des chocs profonds viendront assombrir sa poésie lumineuse : la mort du père, la guerre, la débâcle. Réformé le 23 octobre, il regagne la région nantaise où le sort des « hussards en blouse » des instituteurs le conduit aux quatre coins du département."
Lu dans "Esprits Nomade "
Toute poésie qui coule de source, se jette dans la mer, tend à rejoindre l’universel. (Cadou).
13/11/2011 | Lien permanent | Commentaires (5)
Bohèmes
"Quand le siècle commence, Montmartre et Montparnasse se regardent: deux collines d’où vont naître les beautés du monde d'hier, et aussi celles d'aujourd'hui...."P.1
"C'était l'époque où Paris était la capitale du monde. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions qui inventaient l'art moderne et le langage du siècle : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso, sympathisant anarchiste, Apollinaire, l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon, le flambeur, Soutine, le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres… Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux -
libres.
Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs oeuvres. Et leurs oeuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Ils furent et restent les héros du temps des Bohèmes : un monde magnifique dont les reflets ne cesseront jamais de nous éclairer"(4ieme de couverture, un extrait)
Il y avait eu le Montmartre du chat Noir, De Toulouse- Lautrec, de Depaquit,Poulbot, Valandon et Utrillo....
On avait traversé la Seine pour serrer la main des poètes....
La guerre avait dispersé les groupes comme une grenaille explosée. p.401, quelques mots.
"Nous n'irons plus au bois les lauriers sont coupée
Les amants vont mourir et mentent les amantes "
Guillaume Apollinaire
Passionnant, superbe voyage, joyeux et nostalgique
Photos et peintures trouvées sur le net Braque, Metisse, Modigliani, Poulbot