Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/02/2007

APPRENTISSAGE A 14ANS

medium_386727940_237cbef5fe_m.3.jpg"NON MADAME"

En se prononçant contre l'apprentissage dès 14 ans, Ségolène Royal hypothèque clairement l'avenir d'une des mesures phares de la loi pour l'égalité des chances du 31 mars 2006. "Je ne pense pas que ce soit une bonne mesure", a déclaré Mme Royal. "La scolarité obligatoire est un progrès de la République, il faut absolument tenir bon sur les progrès fondamentaux et ne jamais en rabattre sur des progrès sociaux qui ont demandé beaucoup d'énergie, beaucoup de courage, beaucoup de service public. medium_APPREN2.jpg"


Annoncée, le 7 novembre 2005, par le premier ministre Dominique de Villepin, pendant la crise des banlieues, la proposition de ramener de 16 à 14 ans l'âge minimum pour l'apprentissage avait déclenché une levée de boucliers des parents d'élèves et des enseignants qui y voyaient un enterrement de première classe du collège unique et la fin de la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans. En France, l'école jusqu'à 16 ans date d'une ordonnance du 6 janvier 1959 prolongeant de deux ans l'âge butoir instauré dans les années 1920. Auparavant encore, depuis la loi Jules Ferry de 1882, l'école était obligatoire de 6 ans à 13 ans. Les entreprises, inquiètes que cette mesure ne dévalorise davantage la voie de l'apprentissage, n'avaient pas non plus manifesté un grand enthousiasme.

Face au tollé, le gouvernement avait fait le choix d'un parcours en alternance baptisé "apprentissage junior". Ouvert aux jeunes dès 14 ans, ce dispositif permet aux jeunes , après une année "d'initiation aux métiers" où ils restent sous statut scolaire, de signer un véritable contrat d'apprentissage à 15 ans.

Un an après sa mise en place, le gouvernement a été obligé d'admettre que la mise en place de la mesure a été poussive. Loin de l'objectif de 20 000, l'apprentissage junior a attiré à la rentrée 2006, seulement 12 000 élèves dont 10 000 proviennent en réalité de la transformation de dispositifs existants de préapprentissage. Les créations ex-nihilo ne dépassent pas les 2 000 places.

Confronté au refus des régions, en majorité socialistes , et qui sont partie prenantes dans le financement de l'apprentissage, le gouvernement s'est aussi heurté à des difficultés techniques. La sortie tardive des décrets, n'a pas permis de caler toutes les dispositions prévues par la loi.

Le développement du dispositif a aussi été entravé par l'incapacité des centres de formation d'apprentis et des lycées professionnels d'accueillir un surplus d'élèves. En lycée notamment, l'ouverture aux apprentis ne pouvait se faire qu'au détriment d'autres formations, de type CAP ou BEP. Une contradiction qui a limité mécaniquement le développement des apprentis junior et qui a achevé de fragiliser une mesure dont l'objectif principal était de donner une formation à des jeunes en rupture scolaire.

medium_1.2.jpgAvez-vous dans votre famille - moi c'est mon cas - un enfant de 14 ans ? Est-ce qu'un enfant de 14 ans, on va le mettre en apprentissage ? Non, Madame !"

- Ségolène Royal, invitée lundi soir de l'émission politique de TF1 "J'ai une question à vous poser",

10:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Question bien délicate, et manière d'y répondre à mon sens pas très adroite de la la part de S Royal. Comment comparer un fils de 14 ans, fils de Ségolène Royal, à nombre d'adolescents en rupture scolaire de 14 ans ? Combien d'enfants ne s'y retrouvent pas dans le système scolaire actuel, et qui bénificieraient peut être pleinement d'une professionalisation, ou plutôt de formations professionalisantes plus rapides ? La chose n'est pas si simple qu'il n'y parait, d'ailleurs l'effet réel de la loi que tu décris très bien en témoigne. En tout cas cette façon péremptoire d'avancer : "Est-ce qu'un enfant de 14 ans, on va le mettre en apprentissage ? Non, Madame !", m'inquiète, car, moi, je dirais plutôt : pourquoi pas, mais pas n'importe comment, et en laissant des portes ouvertes ...

Écrit par : xavier | 23/02/2007

Xavier
On sait que chaque année, plus de 100 000 élèves quittent le système scolaire sans qualification ni diplômes, qu'ils sont en grande difficulté et que la plupart viennent de milieux défavorisés mais l'apprentissage à 14 ans tel qu'il est aujourd'hui constitue je crois une véritable régression sociale.

Écrit par : noelle | 23/02/2007

Il faut aller de l'avant et non régrésser.....alors l'apprentissage à 14 ANS non et non.....!

Écrit par : Colette Cayenne | 25/02/2007

c'est en effet une régression.
C'est aussi une solution de facilité que de se séparer des enfants avec qui on n'y arrive pas.

Écrit par : Lofi | 26/02/2007

Noëlle, il n'est effectivement pas question (et quand je relis mon commentaire je m'aperçois que je me suis mal exprimé) de revenir à un "apprentissage" précoce. Ce dont je parlals c'est de la difficulté actuelle scolaire, lié au contexte de notre monde social moderne. Rester ouvert véritablement sur les enfants qui ont à se construire eux même, avec un accès adapté aux savoirs, et de façon non déconnecté avec leur monde, des savoirs non plaqués simplement parce que quelqu'un a décidé qu'il fallait les enseigner, mais des savoirs qui sont à disposition, et que chacun peut rencontrer et travailler. D'ailleurs, la définition du mot apprentissage tel qu'utilisé ici (et par S R) est tellement anachronique que justement on ne peut que le renier ! Pourquoi revenir à un "apprentissage" d'un métier à 14 ans? Non, il n'en est pas question, évidemment. Mais Apprentissage, ne devrait il pas reprendre sa signification beaucoup plus noble et positive, venant étymologiquement d'Apprendre, avec la notion de travailler les savoirs ? Ce que je voulais mettre en avant, c'est la problématique de la difficulté de s'y retrouver pour nombre d'enfants actuellement, et qui ne trouvent pas forcément leur compte dans le système (social et scolaire) actuel. Pour les enseignants, la tache est rude et pas facile, et c'est un sacré challenge. Je pense que nous av ons à nous adapter et à tenter d'avancer autrement que par des paroles péremptoires qui ne font rien avancer. Une politique telle que S R me déçoit en répondant par une comparaison avec son fils. Il n'y a pas de vraie réflexion là dessous.

Écrit par : xavier | 26/02/2007

La vrai régression c'est le chômage et l'inadaptation des chômeurs aux emplois qui leurs sont proposés...

Écrit par : politic_delux | 04/03/2007

Les commentaires sont fermés.