21/04/2008
l'évêque des pauvres", élu dimanche 20 avril président du Paraguay.
Chevelure et barbe poivre et sel, le regard direct derrière des lunettes à monture métallique, le sourire serein, le candidat n'a été convaincu qu'en mars 2006 par l'opposition d'emmener l'APC, coalition d'une vingtaine de formations majoritairement de gauche, à l'élection présidentielle.
Parfois surnommé depuis "l'évêque rouge", Lugo dit préférer au qualificatif de "gauche" qu'on lui accole celui de "progressiste".
Fernando Lugo est un homme dont la conscience politique s'est éveillée très tôt au sein de sa propre famille persécutée sous la dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989).
Il est né le 30 mai 1951 à San Solano, dans la région d'Itapua (sud), l'une des plus défavorisées du pays, dont un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ses proches sont modestes, non pratiquants, unis et surtout très politisés, à l'image de son oncle Epifanio Mendez Fleitas, une des figures de proue du Parti Colorado (conservateur), qui entra en dissidence contre le dictateur Stroessner. Militants opposés au régime, trois de ses frères avaient été contraints à l'exil, après avoir été torturés, et son père avait également été maintes fois arrêté.
"Evêque des pauvres"
Mais lui, touché par Dieu à 19 ans, et au grand dam de son père, a choisi d'entrer au Séminaire de la Congrégation de la Parole Divine en 1971 avant d'être ordonné prêtre six ans plus tard et d'intégrer l'Université catholique de Notre-Dame d'Asuncion.
Missionnaire, il part ensuite en Equateur pour y travailler jusqu'en 1982 au contact des couches sociales les plus défavorisées.
Ces années lui valent aujourd'hui le surnom d'"évêque des pauvres", en référence à l'influence de l'Equatorien Leonidas Proano, adepte de la Théologie de la libération, un mouvement social issu de l'Eglise catholique, teinté de marxisme et développé en Amérique latine dans les années 70.
Expulsé du Paraguay en 1983 par le régime de Stroessner, il connaît quatre ans d'exil à Rome, avant de rentrer au pays, où il est devenu en 1994 évêque de San Pedro (centre), un département socialement défavorisé aux relations chaotiques avec les autorités.
Fernando Lugo, a remporté l'élection présidentielle organisée ce dimanche au Paraguay avec 40,8% des voix contre 30,8% pour Blanca Ovelar du Parti Colorado.
Immédiatement après l'annonce des résultats officiels, le président élu Fernando Lugo a rejoint la foule en liesse dans le centre d'Asuncion où il lui a lancé: "Nous vous demandons de ne pas nous laisser seuls, la démocratie nous la ferons ensemble !".
11:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique
Commentaires
Que va-t-il pouvoir réussir, avec tout la meilleure volonté du monde, dans ce galimatias d'intérêts "supérieurs" supra nationaux ? Une révolution mondiale ? Ou un exemple local qui fera date ? J'espère qu'il réussira quelque chose et qu'il ne se fera pas ... comme tant d'autres...
Écrit par : xavier | 25/04/2008
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