04/05/2008
Les promesses malheureusement tenues
« J’ai fixé, vous le savez, des objectifs chiffrés de reconduites à la frontière aux préfets. » (Discours du 11 décembre 2006- Nicolas Sarkozy est encore ministre de l’Intérieur)
Nicolas Sarkozy a tenu sa promesse et la ligne de conduite adoptée lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui, c’est Brice Hortefeux, représentant du nouveau ministère de l’Immigration et de l’identité nationale, qui se charge d’appliquer ces « objectifs ». En février, le Premier ministre se réjouissait des résultats : « On s’était fixé un objectif de 25.000 reconduites à la frontière en 2007. On est à 24.000. L’objectif est de 26.000 pour 2008. » Pendant ce temps, la pression subie par les immigrés illégaux monte chaque jour. Le nombre de sans papiers morts après un contrôle d’identité augmente. Dernier exemple en date : Baba Traore, Malien de 29 ans, mort d’une hydrocution dans la Marne, après avoir fui la police. Ces décès sont le triste reflet d’une politique dure et sous beaucoup d’aspects, inhumaine. Pourtant l’actualité récente montre que nombreux sont les sans-papiers qui travaillent en France. Ils seraient entre 200 000 et 400 000 dans cette situation.
Fonction publique
« Il y a une nouvelle forme d’inégalité dans notre pays : c’est celle qui sépare les salariés du secteur public, protégés dans leur emploi, des salariés du secteur privé, menacés par le chômage, les délocalisations, la tertiarisation de l’économie qui exige plus de mobilité. » (Convention UMP “Un avenir pour tous dans une société plus juste”, 30 novembre 2005)
Suppressions. Réductions. Deux mots pour résumer le programme du gouvernement à l’égard de la fonction publique. Objectif affiché : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois dès 2008, soit 22900 postes qui partent en fumée, et d’un fonctionnaire sur deux en 2009. Le candidat Sarkozy l’avait promis. Le gouvernement exécute. À commencer par Xavier Darcos,le zélé ministre de l’Éducation nationale. Non content d’avoir annoncé la suppression de 12 000 postes pour la rentrée 2008, il compte en liquider 7000 de plus dès septembre 2009. Comment peut-il ensuite prétendre qu’il veut réformer l’école en réduisant aussi drastiquement les moyens ? Les lycéens qui manifestent dans les rues depuis plusieurs semaines déjà pour dénoncer ces réductions de moyens s’interrogent également. D’autres ministères se trouvent dans la ligne de mire, notamment la Défense et l’Intérieur. Là aussi, les suppressions devraient aller bon train. Mais Nicolas Sarkozy et le gouvernement ne veulent surtout pas que les fonctionnaires se méprennent. Il ne s’agit pas d’un « plan de rigueur » mais bien d’un « plan de revalorisation » pour mieux rémunérer les fonctionnaires. Pour Christian Martin, secrétaire national du PS à la Fonction publique, « c’est la fin des garanties collectives attachées au contrat de travail et le démantèlement progressif du statut de la fonction publique, lequel protège par l’indépendance et la neutralité les usagers et les citoyens et non pas les fonctionnaires. »
Franchises
« Nous parlons d’assurance maladie… Y a-t-il une seule assurance sans franchise ? » (Convention santé de l’UMP, 27 juin 2006)
Faire payer les malades pour d’autres malades, c’est la conception sarkozyste de la politique de santé. Entrées en vigueur dès janvier 2008, les franchises médicales constituent un nouvel impôt pour les Français. Cette taxe est de 50 centimes d’euros sur les boîtes de médicaments, 50 centimes sur les actes paramédicaux et de 2 euros pour les transports sanitaires. LE chef de l’État et son équipe espèrent que cette mesure profondément inégalitaire rapportera 850 millions. Une somme qui devrait être consacrée au plan Alzheimer et à la lutte contre le cancer. Mais ce dispositif a surtout pour conséquence immédiate de creuser un peu plus les inégalités d’accès aux soins. Pour les plus personnes les plus modestes, ce sont des frais supplémentaires auxquels ils ne peuvent parfois pas faire face. Tant et si bien font l’impasse sur les soins comme le révélait une récente étude de l’Irdes. Sans compter que les franchises viennent s’ajouter aux déremboursements et aux forfaits. Sans scrupules, la droite se livre à un démantèlement progressif du système de protection sociale.
La guerre aux chômeurs
« Je souhaite qu’un chômeur ne puisse pas refuser plus de deux offres d’emploi successives. » Sur le plateau de l’émission “J’ai une question à vous poser”, TF1, 4 février 2007
Près de 90% des 3,74 millions d’offres d’emplois déposées en 2007 ont trouvé preneur. Deux sur trois portaient sur un poste temporaire ou saisonnier. Pourtant, le gouvernement veut continuer à faire pression pour forcer les chômeurs à accepter des offres, même si celles-ci ne correspondent pas ou peu au profil du demandeur d’emploi. Le Président a développé, pour la première fois jeudi 24 avril, les modalités de la réforme qui sera probablement votée avant la fin de l’année : « Au bout de trois mois, on serait obligé d’accepter un emploi qui représente 95% de son salaire, au bout de six mois, on serait obligé d’accepter un emploi à moins d’une heure de transport en commun de l’endroit ».
20:15 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sakosy
Commentaires
En plein dans ma démarche actuelle, noelle, je prépare aussi un billet sur ces "réalisations", mais il risque d'être long, malheureusement !
Triste palmarès !
Écrit par : rony | 05/05/2008
"Nicolas Sarkozy a été le Monsieur Plus pour les plus riches et Monsieur Moins pour tous les autres"
le président du gâchis
"Je crois que pour les Français c'est un triste anniversaire, c'est celui des désillusions ..."
la presse ce matin...
bonne journée Rony
Écrit par : noelle | 05/05/2008
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