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16/02/2010

Un chiffre

chomeur.jpegEn 2010, ce sont près d'un million de chômeurs qui vont arriver en fin de droits. Parmi eux, 600 000 personnes vont se retrouver du jour au lendemain sans aucune allocation ou aide. Sans la solidarité de leurs familles, c'est l'exclusion qui les attend.

C'est inacceptable.

 

Luttes des chômeurs : retour vers le passé

 

collectif rto

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Dans les années trente et suite à la crise boursière de 1929 le chômage explose de façon exponentielle laissant des millions de gens sans ressources. A l’époque se montent alors des comités de chômeurs dont nous reproduisons ici deux appels à réunion et à action...

On remarquera que les conditions d’affiliation complexes pour bénéficier d’une allocation de misère ne datent pas de L’Unedic, et la gestion de la misère par les petits barons locaux, non plus.

 

Tract de Mars 1932 du Comité des Marins Chômeurs du Havre

COMITÉ DES MARINS CHÔMEURS

Camarades,

L’aggravation de la misère dans nos foyers se traduit par de nombreuses arrestations, suicides de navigateurs.

L’Etat donne III millions avec la complicité des réformistes, et de notre municipalité. Ceux-ci en revanche nous cherchent des noises pour l’inscription en nous demandant 6 mois de navigation dans les 18 mois qui précèdent.

Ils nous oppriment, aussi faut-il réagir en constituant notre groupe des marins chômeurs qui deviens une nécessité au moment où les armateurs veulent diminuer nos camarades embarqués pour qu’ensemble nous montrons notre volonté d’arracher comme à Rouen.

L’inscription de tous les marins et pécheurs sans condition d’âge d’embarquement, de nationalité, pour un abri pour nos camarades sans logement.

A cet effet, assistez tous à la réunion des marins chômeurs, samedi 5 Mars à Franklin.

Pour aller déposer nos modestes revendications à la Mairie.

 

Tract de Décembre 1933 du Comité des Chômeurs du Havre

Comité des chômeurs du Havre

A tous les chômeurs, métallos, gars du bâtiment, marins, etc...

Nous sonnes en plein hiver, le chômage augmente sans cesse, la misère rode partout. Combien parmi les chômeurs sont transis de froid, dans leur taudis parcs qu’ils n’ont pas de charbon.

Combien d’affamés tombent malades dans la rue. Les hôpitaux sont trop petits pour contenir tous les malades.

La semaine dernière encore, un chômeur a été trouvé mort de froid dans un wagon. Le nombre des suicides des chômeurs atteint des proportions jamais connues à ce jour.


CAMARADES, IL FAUT RÉAGIR

L’issue de notre misérable situation n’est pas dans la résignation, le désespoir, ni le suicide, LE SALUT EST DANS LA LUTTE.


Il faut s’organiser et protester par tous les moyens et en toutes occasions. Ce n’est que par le nombre, que par la force que nous arracherons quelques chose. Ce n’est pas chose impossible que d’assister aux réunions de chômeurs. C’est même uns sacrifice bien mince en regard de celui que viennent d’imposer les marcheurs de la faim, partis de Lille jusqu’à Paris et qui se préparent à refaire le même chemin en sens inverse.


IL N’EST PAS POSSIBLE QUE NOUS RESTIONS INACTIFS PLUS LONGTEMPS POUR IMPOSER LE RETRAIT DE 40 à 50%. POUR OBTENIR DU CHARBON : Tous les chômeurs, chômeuses, jeunes et adultes à la réunion qui se tiendra samedi 9 décembre, à 2hI/2 au cercle Franklin.

La salle sera chauffée.

Le comité des chômeurs.

Le Comité.

Commentaires

hé ! oui ! l'histoire n'est qu'un éternel recommencement ?
Combien de temps allons nous accepter cela ?

Écrit par : Z'Yves | 16/02/2010

Accepter que 600 000 personnes soient en danger

Écrit par : noelle | 16/02/2010

@ Hélas

Oui hélas ,trois fois hélas la crise a desagrégé pas loin de 700 000 chomeurs supplémentaires.Comme en 1929 la crise financière est partie de trés loin outre atlantique gérant l'arrivée du nazisme sur la scène politique et bien sûr cette société désagrégée par le chômage de masse céda à ses demons:nationalisme et antisémitisme.

Ceux qui préconisaient la stratégie de Lisbonne peuvent se regarder dans la glace car c'est un échec puisqu'ils préconisaient justement une Europe compétitive pour le 01.1.2010 et aussi le plein emploi également au 01.1.2010.
Nous y sommes au 1.01.2010 avec pas loin de 10% de chômage en France avec nos amis d'Outre-Mer touchés par la crise eux aussi sans compter nos jeunes plus de 21 % de chômage et pas loin de 40% Outre-Mer.


Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 17/02/2010

J'ai latriste certitude que cette lutte ne se terminera jamais...

Écrit par : rony | 17/02/2010

"La révolte prouve par là qu'elle est le mouvement même de la vie et qu'on ne peut la nier sans renoncer à vivre" (l'homme révolté)

Je suis dans le livre de Camus, Solitaire et solidaire, magnifique

Écrit par : noelle | 17/02/2010

Le résigné, l'indifférent, le révolté....

Pourquoi sommes nous indifférents ?

Écrit par : alsacop | 17/02/2010

je ne vois pas d'indifférent...
dire que ce n'est pas prêt de voir le bout du tnnel, ce n'est pas être indifférent
c'est dire qu'il y a du boulot, pour peu qu'on le veuille ou qu'on y croit
bonne journée

Écrit par : rony | 17/02/2010

Oui cela donne envie de se révolter, j'ai toujours l'impression que ceux qui nous gouvernent parlent de faire mais ne font pas peu ou rien, ou mal parce que ça devient de pire en pire. et même pour ceux qui travaillent par exemple en temps partiel ou avec ses nouveaux contrats qui sont fait pour les patrons mais pas pour les employés.
Des petits emplois à "deux balles" qui réduisent le nombre de chômeurs mais pas de pauvres.
bises

Écrit par : framboise | 17/02/2010

Indifférent ? Parce que j'ai l'impression que presque tout le monde s'en fout...

Pas seulement "les patrons"....mais aussi les "employés" pour reprendre les mots utilisés !

Entre se sentir révolté et de révolter, il y a une différence.

Écrit par : alsacop | 17/02/2010

Les révoltés ce sont tous ceux qui veulent un peu plus de justice

Écrit par : noelle | 17/02/2010

se révolter, pour certains veut dire aussi agir, être révolté est le premier pas.
Nous ne vivons pas en tant que "catégorie" ou "échantillon", comme on dit en sociologie, mais en être humain, ce qui est plus complexe et ne peut se réduire à une simple question de type "général".
L'indifférent serait plutôt celui qui ne regarde pas, ou s'il regarde, ne voit pas, ou s'il voit, se contente de couper les cheveux en quatre.
Il existe des personnes actives sur le terrain, allons les écouter si c'est nécessaire, pour se faire une idée juste, out tout au moins plus réaliste...

Écrit par : rony | 17/02/2010

Rony

C'est exactement ce que je voulais dire concernant le révolté....

Écrit par : alsacop | 18/02/2010

je n'en doute pas, alsacop, reste à agir si possible, pour celles et ceux qui le veulent et le peuvent, mais il est exact que leur nombre devrait crître...

Écrit par : rony | 18/02/2010

croître, pardon

Écrit par : rony | 18/02/2010

J'ai écouté Florence Aubenas parlé de son livre " voir les choses à hauteur d'être humain" ( pas vérifié le titre

Elle va partir à Caen, une forme d'engagement, où elle s'inscrira au chômage et mènera la vie d'une demandeuse d'emploi, pour "raconter cette France qui ne s'en sort pas"

En partant, elle avait prévu de rester jusqu'au moment où elle décrocherait un contrat à durée déterminée. Quatre mois lui paraissaient un délai raisonnable. Une fois sur place, il a bien fallu déchanter. "J'ai mis un mois et demi à trouver", dit-elle. Du travail ? Non, bien sûr : un maigre petit paquet d'heures, aux deux extrémités de la journée, sur le ferry qui traverse la Manche et dans des bureaux, des campings, des immeubles. Au début, elle prend des notes tous les soirs, puis seulement un jour sur deux, à cause de la fatigue. "Plus le temps passait, plus cela se rapprochait du journal intime. Au bout d'un mois, on lâche prise. Je n'étais plus quelqu'un qui surplombe, mais quelqu'un qui a perdu le contrôle et tente de surnager." Finie la distance du journaliste. Elle, bien sûr, savait que l'expérience aurait une fin, qu'elle retrouverait son travail, son appartement, ses amis, ce qui fausse la donne. Mais en attendant, elle était là, en plein dedans, épuisée par des heures de balai et de serpillière.

Lu dans le monde, entretien de Raphaelle Rerole

Écrit par : noelle | 18/02/2010

Florence Aubenas a montré un véritable courage, pour l'avoir fait et pour l'avoir raconté !
Imaginez ceux qui vivent cela tous les jours...

Écrit par : rony | 18/02/2010

Et ils sont nombreux à vivre cette galère!

Écrit par : noelle | 18/02/2010

Que dire d'autre ?

Écrit par : Fabrice | 20/02/2010

Salut Fabrice

"Que dire d'autre ?" tout ce que tu as déjà dit, raconté, depuis longtemps!

Des bises

Écrit par : noelle | 20/02/2010

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