26/09/2011
Une bagagerie pour les Sans Domicile Fixe à Bordeaux
LUTTE CONTRE LA PRECARITE Info Aquitaine
Elle s'appelle la bagagerie tout simplement. C'est un lieu nouveau pour ceux qui sont dans la grande précarité. Il en existe peu en France. A tel point que vendredi 9 septembre, Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au logement, est venu en personne inaugurer le site, installé en plein centre-ville, rue Ausone.
Le principe est simple : les sans-logis peuvent déposer leurs sacs qui constituent souvent leurs seuls biens pour se rendre plus librement à un rendez-vous avec un éventuel employeur ou pour des démarches administratives. Les sans-logis peuvent également se restaurer, prendre une douche ou encore se reposer dans ce centre de la rue Ausone. Pour Jamila, dans la rue depuis trois semaines, c'est le passeport indispensable pour reprendre pied et retrouver rapidement une "vie normale". "Maintenant, que je me suis douchée, je peux aller chercher du travail. Sinon, je n'ai aucune chance", explique cette jeune femme de 35 ans. Au total, 50 casiers sont à leur disposition.
Une initiative de deux anciens SDF
En France, il existe peu de bagageries de ce type. La seule connue à ce jour est à Paris dans le quartier Beaubourg. A Bordeaux, cette initiative est le fruit d'une expérience de terrain et plus particulièrement d'Annick et Catherine, la cinquantaine, qui ont vécu une dizaine d'années dans la rue. Ces deux femmes au fort tempérament avaient investi en novembre 2008 un local vide de 500m2, place André Meunier, près de la gare et l'avaient transformé en accueil de jour et de nuit pour les SDF. Aujourd'hui, elles sont salariées de cette bagagerie. Un beau retournement de situation. "Il y a eu une convergence entre cette initiative de terrain et les besoins des professionnels du secteur", indique Monique Lestable, directrice du Caio (Centre d'accueil, d'information et d'orientation des personnes en errance) de Bordeaux. "C'est un outil qui nous manquait. En général, ils laissent leurs bagages dans les structures d'hébergement, mais il n'y en pas assez". Le problème est bien connu. A tel point, que de nombreux partenaires ont accepté de financer ce projet d'un coût de 100 000 euros. La mairie de Bordeaux, la fondation Abbé Pierre, celle d'ERDF, du bâtiment girondin... ont contribué à faire de ce lieu une réalité. Sans oublier Domofrance, propriétaire de l'immeuble et qui a financé les travaux. "La bagagerie est une belle expérience pour nous. Cela nous démontre que l'on peut élaborer des partenariats publics-privés pour aider les précaires", se réjouit Alexandra Siarri, adjointe aux nouvelles précarités à la mairie de Bordeaux. " A l'origine du projet, il y avait une forte réticence des riverains et des commerçants. Ce sera notre victoire à nous s'il n'y en a plus », avance, pour sa part, Michèle Delaunay, la députée socialiste de la circonscription.
Nicolas César
Il y a quelque fois de bonnes nouvelles....la bagagerie , des semaines de polémique et nombreuses contestations....
"toute une vie dans un casier"
06:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lutte contre la precarite
Commentaires
Bonjour Noelle, cette initiative n'est pas si mauvaise que cela, si ça peut aider un peu ces pauvres démunis...je t'embrasse, et te souhaite une bonne journée, petit stroumph tout rouge, h hi...
Écrit par : le Pierrot | 26/09/2011
Je salue cette belle initiative faute de mieux malheureusement...Il me semble qu'un certain Président avait fait la promesse durant sa campgne qu'il n'y aurait plus un seul SDF en France lors de son quinquennat. Hélas comme toujours de belles promesses et aucun acte
Écrit par : Jipes | 26/09/2011
Je ne savais même pas qu'il existait une structure de cet ordre à Beaubourg ! Je ne vois pas où elle est ? Il faut dire que Paris est envahi de SDF enfin ... certains quartiers seulement car dans d'autres, mystérieusement, ils sont invisibles. C'est vraiment un problème ! Par ailleurs, en améliorant un tout petit peu les choses, est-ce que cela ne risque pas de les installer dans la précarité ? Eternelle question. Je crains en effet, que les services publics en restent là et ne se donnent ainsi bonne conscience car cela ne résout pas tout. Coluche a cru bien faire avec ses Resto du coeur or ils ne suffisent plus. C'est l'organisation entière de la société qui est à revoir car nous ne faisons que coller des rustines sur un support usé.
Écrit par : S. | 26/09/2011
c'est juste une étape, mais un lieu vital, prendre une douche , se reposer, se restaurer,
être enfin "présentable " c'est une belle victoire, car beaucoup de riverains ne voulaient "pas çà" dans leur rue, leur quartier...
Oui, Jipes, belle initiative, " faute de mieux"....
"l'organisation entière de la société " Simone, vaste programme !
Bon retour Pierrot !
Écrit par : noelle | 26/09/2011
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