27/02/2013
Elle joue
" C'est en écrivant sur sheyda, qui a l'âge de la république islamique et de cet Iran qui me fuit, que j'ai entrevu une possibilité d"approche.
Et je me suis rapelé Roumi qui se plaignait, lui aussi, de ne pas savoir qui il était: "je suis le compagnon du vent, le fainéant, le feu brûlant,le torrent fuyant, le brigand et l'ogre,triste et coléreux .Je ne suis ni bon ni laid , ni ceci ni cela....
Ni esclave ni homme libre....
Je suis la goutte et l'ocean,la bonté et la colère...."
L'Iran de la république islamique est tout cela: le grain, le piège, le vin, la coupe, le sucre, le poison, le laitet le sang, le visible et le caché, ni esclave ni homme libre...."
Au pays des mollahs ,dans un jardin ombragé, deux regards, deux femmes, Sheyda et Nahal ,continuent à se raconter....
La revue de presse : Catherine Simon - Le Monde du 1er novembre 2012
Deux Iraniennes se racontent le pays de leur enfance dans le délicat et séduisant " Elle joue ". Toute deux sont nées en Iran, toute deux en sont parties. L'une raconte ; l'autre écoute... mais parle aussi. " C'est son histoire et c'est mon livre ", prévient Nahal Tajadod. Elle-même a quitté Téhéran, il y a plus de trente ans, en 1977 - deux ans avant la chute du Chah.
En France, elle jouit d'une certaine notoriété : elle est l'auteure de plusieurs livres, parmi lesquels Les Porteurs de lumière (Albin Michel, 2008), coécrit avec son époux, Jean-Claude Carrière. Sheyda, elle, est inconnue. Du moins en France. Actrice de cinéma au succès grandissant en Iran, la jeune femme (dont on ne saura le nom qu'à la fin du livre) n'a pas connu d'autre régime que celui des ayatollahs. Elle raconte son enfance, son pays, à la demande de son aînée - assoiffée, attentive...
" Nos Hemingway vendent aujourd'hui des pizzas ", observe Nahal Tajadod. Réfutant cette vision amère, Sheyda n'hésite pas à se dire " convaincue que les gens sont heureux en Iran ". Jeunesse oblige ? Deux visages se rapprochent, s'observent, se séparent. Elle joue, délicat et séduisant jeu de miroirs, est un adieu au pays aimé autant qu'à la jeunesse enfuie.
Elle joue, Nahal Tajadod raconte le destin d'une actrice iranienne - inspirée par Golshifteh Farahani -
Golshifteh Farahani incarne l'héroïne de "Syngué Sabour", réalisé par l'écrivain Atiq Rahimi.
"En pleine guerre, dans une ville assiégée et bombardée, une femme prend la parole. Sur ce motif simple et poignant, Atiq Rahimi est l'auteur d'un magnifique monologue d'une jeune épouse à Kaboul sous le joug de la barbarie masculine. Au chevet de son mari dans le coma, entre les cris et les mitraillettes, elle se met à parler à ce corps allongé et immobile pour ne pas perdre la raison."( Catherine Fruchon - Toussaint)
Elle joue, un roman passionnant
Quel courage ont ces femmes ! respect...
http://nono.hautetfort.com/archive/2013/02/14/un-poeme.html
Quelques mots sur "ils'
"ILS" c'est la menace, la terreur...
"ils, ce sont ceux du ministère des renseignements, du ministère de la guidance islamique, ils, du KGB, de la Securitate de Ceausescu, de la DINA de Pinochet, de la KYP des colonels grecs.
Ils, toujours et encore là. Toujours ils. ils parlent espagnol, persan, russe, roumain ou grec. ils parlent le vocabulaire de la menace, du câble d'acier, du fouet. La même langue,
Tous. "
13:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : elle joue, nahal tajadod
Commentaires
Je trouve ces femmes extraordinaires
Quelle vie elles ont !!!!!!!!!!
bisou bonne fin de journée
Écrit par : mamita | 27/02/2013
la photo (la dernière) est impressionnante... Dans cette rue sale et terreuse, voilée de jaune elle marche pieds-nus... Quand on jouit de la liberté, on n'imagine pas ce que c'est que la contrainte et le manque de tout... Bonne soirée Noëlle, bises :)
Écrit par : eva | 27/02/2013
Bonsoir Nono,
Admiration pour toi de mettre ces femmes à l'honneur.
La dernière photo est presque irréelle.
Belle soirée.
Bises de Paris.
Evelyne
Écrit par : evelyne b. | 27/02/2013
C'est moi qui les admire, elles connaissent la peur, la milice, l'acide, les longs interrogatoires , la prison, et malgré la menace elles continuent à danser,chanter, faire du theâtre en se cachant dans des caves !
Mamita , Eva , Evelyne, bonne journée
bises
Écrit par : noelle | 28/02/2013
Pour sa dot, Sheyda demande d'abord
une fontaine remplie d'eau,
puis un jardin peuplé d'arbres.
Mais cela ne convient pas au notaire.
Alors, elle dit :
" Je veux une branche de fleur !"
" D'une écriture illisible,
le notaire mentionne que la dot est une simple fleur.
On signe. Le serveur respire.
Il n'a pas à changer les tasses de thé.... "
Elle joue. p.168
Un vrai roman, avec des choses vraies...
Grand merci, Noëlle, pour ta belle page.
Loop
Écrit par : Oh ! My Loop ! | 03/03/2013
"Elle marche dans les rues de la République islamique sans foulard. Sa tête respire. Sa tête est hors de sa cage, elle est enfuie de la prison. Elle s'est évadée. Sa tête est une fugitive, une hors-la-loi, une forcenée."
Bises Loop
Écrit par : noelle | 04/03/2013
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