16/12/2021
J'ai salué le soleil
.Voici peut-être le dernier jour de ma vie
J'ai salué le soleil en levant la main droite
mais je ne l’ai pas salué en lui disant adieu –
Non, plutôt en faisant signe que j'étais heureux de le voir
c'est tout
Un jour…– ce fut le 8 mars 1914 – je m’approchai d’une commode haute, et prenant un papier, je commençai d’écrire, debout, comme je le fais chaque fois que je le peux. Et j’écrivis une bonne trentaine de poèmes d’affilée, dans une sorte d’extase dont je ne saurais définir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie, et je n’en connaîtrai jamais de semblable. Je débutai par un titre Le gardeur de troupeau et ce qui suivit fut l’apparition en moi de quelqu’un que j’ai d’emblée appelé Alberto Caeiro. Pardonnez-moi cette absurdité : en moi était apparu mon maître. "
Une plage, quelques jours à Montalivet
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