05/02/2008
RANDOS ET BALADES
13:06 Publié dans randonnees | Lien permanent | Commentaires (4)
02/02/2008
BANLIEUES: QUOI DE NEUF? RIEN
On pourrait se moquer. Ironiser sur l’attelage baroque que forment mesdames Boutin et Amara. Railler leurs déclarations contradictoires. On n’a même plus envie… Elles nous présentent le énième plan pour les quartiers, mais chacun devine qu’il s’agit surtout énième plan de com. Le plan «anti-glandouille s’est transformé en «plan espoir». Qu’est- c’est un «plan espoir» ? C’est comme Marshall», mais sans les moyens…
Le sentiment laissé est celui d’un bricolage qui ne tient pas compte de la dimension du problème. À quoi sommes-nous confrontés sur l’ensemble du territoire national ? À une uniformisation sociale progressive des centres-villes que n’occupent plus que les gagnants – petits et grands – de la mondialisation ; à l’opposé on assiste à la paupérisation et à la relégation des quartiers d’habitat social ; enfin on observe le déplacement des classes moyennes vers les zones pavillonnaires périurbaines parce qu’elles n’ont plus les moyens d’occuper les centres historiques et qu’elles fuient la proximité des cités.
Là où, au siècle dernier, il suffisait d’un étage pour passer du bourgeois à sa domesticité, il y a désormais la distance de la ville à sa banlieue. La mixité sociale est un combat de chaque instant que connaissent trop bien les maires des villes périphériques qui cherchent à maintenir coûte que coûte leurs classes moyennes tentées par l’exil. Le mouvement à l’oeuvre est terrible. Les grands ensembles qui devaient loger tout le salariat sont désertés par celles et ceux qui le peuvent. A contrario, les habitants qui restent sont ceux qui n’ont d’autre choix. Les populations d’origine étrangère se concentrent dans ces quartiers. C’est ici que s’arrête souvent tout rêve de promotion. Parce que la promesse républicaine n’y est pas tenue, c’est là que le basculement dans la délinquance est le plus important. Lorsque l’image de la cité se dégrade, la moralité de ses occupants est mise en cause, c’est alors que la tentation du repli communautaire est la plus forte. Lorsque le quartier perd sa réputation et s’isole, les trafics peuvent croître dans la tranquillité et se nourrir de la complicité de jeunes désorientés. C’est à ce moment que s’évadent les derniers cadres…
Face à une telle lame de fond, ce n’est pas d’un plan dont ont besoin les banlieues, mais d’une politique. Pas de gadgets, mais de mesures coordonnées. Désenclavement par les transports, développement économique, présence des services publics, priorité à l’éducation… et évidemment réorganisation des espaces avec l’objectif de mixité sociale,ce qui suppose une vraie volonté au ministère du Logement. Et c’est pour cela que la rivalité entre Fadela Amara et Christine Boutin, loin de faire sourire, attriste et inquiète tant elle augure mal d’une cohérence gouvernementale indispensable pour relever le défi des villes et des banlieues.
Thomas Colognac
20:51 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)