30/01/2011
Urgence Diabète
2009 :3,5 millions de personnes atteintes
C'était la prévision pour 2016
Les chiffres indiqués révèlent une explosion des cas de diabètes qui va au- delà des prévisions les plus pessimistes. (une étude basée sur des données de l'Assurance Maladie, 9 novembre dernier)
Diabète et précarité
Regardez cette carte de France du diabète, regardez les régions les plus touchées
Il s'agit de " population socialement défavorisées" qui vivent dans des conditions socio-économiques défavorables
Le diabète est un révélateur des injustices sociales, des inégalités d'accès aux soins et des carences de notre système de santé. Entre autres choses: prévention insuffisante, mauvaises coordinations du suivi médical, difficultés d'observance des traitements pour des malades de plus en plus nombreux et qui ont besoin d'aide de façon urgente.
Derrière ces chiffres terrifiants, il y a des hommes et des femmes qui souffrent physiquement et moralement.
Les complications liés au diabète : problème cardiovasculaires, cécité , atteinte des reins et amputations.
Le chômage ,l'exclusion aggraveront cette situation déjà dramatique.
C' est un défi économique, médical, et surtout humain, qui se pose à nous tous.
Petite histoire
C'était il y a 90 ans. En 1921 à Toranto deux chercheurs canadiens, Fréderic G. Banting et Charles Best, purifient pour la première fois l'insuline à partir d'extraits de pancréas.
Cette découverte leur vaudra le prix Nobel de médecine dès 1923.
Rendons leur hommage, car si l'insuline ne guérit pas du diabète, elle va sauver la vie de millions de diabétiques. Alors qu'il était mortel,le diabète est devenu une maladie chronique.
L'organisation Mondiale de la Santé estime que près de 80% des cas de diabète sont provoqués par le surpoids lié à l'alimentation et à la sédentarisation source de diminution de l'activité physique.
Lu dans la lettre, L'AFD N°2 Février 2011, Edito Professeur Patrick Vexiau
22:46 Publié dans medecine | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : diabète, urgence, médecine
04/12/2010
La drogue est une affaire de santé, pas de morale
C'est comme ça à chaque débat de société : le clan des vertueux et des idéologues - et c'est malheureusement le cas du président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Étienne Apaire - dresse une barrière d'arguments devant toute proposition alors qu'il s'agit tout simplement d'interroger les professionnels et de mettre, comme on devrait toujours le faire, la santé au cœur des décisions. Drogues et addictions ne relèvent pas de la morale, mais de la santé, publique et personnelle.
Le débat sur les salles d'injections protégées est, de ce point de vue, exemplaire. Que disent unanimement professionnels de terrain et scientifiques ayant évalué l'expérience déjà en cours dans de nombreux pays (1) ? Elles contribuent à la réduction des risques (réduction de la mortalité par overdose et des complications locales, moindre transmission du sida, de l'hépatite…) et, plus encore, elles constituent une voie d'accès au soin et à l'abstinence de consommateurs qui n'y sont, de prime abord, nullement prêts et qui n'y accéderont pas autrement. C'est simple, clair et consensuel.
Ces dispositifs, qui se situent en droite ligne de la politique de réduction des risques déjà en cours avec l'échange de seringues, s'adressent à des populations marginalisées, précaires, bien souvent exclues de toute prise en charge médicale et qu'un discours de vertu ou d'éducation sanitaire n'a aucune chance d'atteindre.
Faut-il renoncer à les empêcher de mourir de complications avant d'avoir pu accéder aux soins ? Rendons-nous à la simple réalité : ce n'est qu'avec un peu de temps permettant l'établissement d'un lien de confiance que la proposition d'un traitement de la dépendance et d'accès à l'abstinence peut être entendue, d'abord à titre occasionnel, puis, quand un mieux se fait sentir, peut faire son chemin et arriver à une vraie prise en charge thérapeutique.
La loi ne fait aucunement obstacle à ce qui n'est en fait que le prolongement de la politique de réduction des risques mise en œuvre avec l'échange de seringues. Rien n'interdit à celui qui a donné la seringue d'offrir aussi un siège, et quelques conseils pour que l'injection n'ait pas lieu dans un coin sombre, sous la pluie et sans aucune hygiène. Rappelons qu'il n'est en aucun cas question de donner de la drogue mais seulement d'éviter accidents et infections, de permettre l'accès à un professionnel qui favorise lui-même le parcours vers une prise en charge thérapeutique de l'addiction et augmente ainsi les chances de guérison.
Il n'est pas non plus question de tester la drogue qui est consommée. Cela a été proposé, mais la multiplicité des inconvénients et le risque d'écarter une part de ceux qui se présentent font que cet aspect n'a été retenu pratiquement dans aucun des centres aujourd'hui ouverts dans les 59 villes européennes expérimentatrices, lesquelles sont situées dans des pays aussi différents que la Norvège et l'Espagne.
Disons-le simplement : il n'y a pas combattante plus déterminée de toute forme d'addiction que l'élue médecin que je suis. Tant d'années de vies détruites, tant de liberté perdue, pour des intérêts financiers aussi vils dans leurs buts immédiats que dans leur utilisation politique ! Combattre la drogue comme l'ennemie qu'elle est, je voudrais qu'on y mette d'autres forces et une autre volonté en laissant, par exemple, le temps aux policiers de remonter les réseaux et en donnant la chance aux juges de condamner ceux qui les tissent. Entre l'hameçon et les petits poissons, souvent les plus fragiles et les plus vulnérables d'entre nous, même la morale nous commande de choisir.
(1) « Réduction des risques chez les usagers de drogues. Synthèse et recommandations », Inserm, 30 juin 2010.
Michèle Delaunay
Médecin et députée (PS) de la gironde
17:33 Publié dans medecine | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : drogue, m delaunay
01/09/2009
La salive d'une tique
espoir de chercheurs brésiliens pour guérir le cancer
SAO PAULO — La tique ne transmet pas que des maladies infectieuses: sa salive contient aussi une protéine qui pourrait guérir les cancers de la peau, du foie et du pancréas, à en croire des chercheurs brésiliens.
En étudiant un spécimen sud-américain de ce parasite suceur de sang, l'Amblyomma cajennense, ils ont découvert que cette Photoprotéine détruit les cellules cancéreuses, tout en épargnant les cellules saines.
"C'est une découverte majeure", estime la directrice de cette étude, Ana Marisa Chudzinski-Tavassi, chercheuse en biologie moléculaire à l'Institut Butantan de Sao Paulo.
"La substance contenue dans la salive de cette tique... pourrait être le remède contre le cancer", a-t-elle déclaré à l'AFP.
La chercheuse raconte avoir découvert par hasard les vertus de cette protéine, baptisée Facteur X actif, en testant les propriétés anti-coagulantes de la salive de la tique, qui permettent au parasite de se gaver du sang des animaux ou des êtres humains auxquels elle s'attaque.
La protéine présente des caractéristiques communes avec un anti-coagulant répandu baptisé TFPI, ou inhibiteur de type Kunitz, qui agit également sur la croissance des cellules.
Des tests en laboratoire ont ensuite été menées pour voir si la protéine produisait des effets sur les cellules cancéreuse et leurs résultats ont dépassé toutes les attentes des chercheurs.
"A notre grande surprise, elle n'a pas tué les cellules saines, qui ont aussi été testées", se félicite Mme Chudzinski-Tavassi. "Mais elle a tué les cellules cancéreuses qui ont été analysées".
Dans son modeste laboratoire de l'institut, aux murs décrépis, la chercheuse recueille la salive des tiques en plaçant des pailles sous leurs têtes.
Les quelques gouttes ainsi collectées sont ensuite reproduites dans des cuves à levure pour procéder à des tests sur des rats de laboratoire cancéreux.
Les résultats sont plus que prometteurs.
"Si je traite quotidiennement une petite tumeur d'un animal pendant 14 jours, cette tumeurs ne se développe pas et même, elle diminue. La masse de la tumeur diminue. Et si vous la traitez pendant 42 jours, la tumeur disparaît complètement", explique la chercheuse.
Pour produire un médicament, il faudra cependant des années de test cliniques et de gros investissements, deux choses que le Brésil ne peut pas fournir à l'heure actuelle.
"Faire une découverte est une chose. La transformer en médicament en est une autre totalement différente", regrette Mme Chudzinski-Tavassi.
En attend, elle a déposé une demande de brevet pour la protéine de cette tique et sillonne le monde pour présenter sa découverte, qui a également fait l'objet de publications dans des revues médicales.
08:58 Publié dans medecine | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : medecine espoir de chercheurs