08/02/2016
Petit Piment
Tendre, cruel et drôle, le récit d'une vie...
J'ai aimé "petit Piment"
Dernières lignes, petite larme....
Qui est Petit Piment ? Un marginal qui sombre dans la folie ? Ou un esprit blessé et lucide qui va reprendre son destin en main contre les fatalités de l'Histoire et l'arbitraire des décideurs ?
Le roman d'Alain Mabanckou se situe à Pointe-Noire et dans ses environs. Il nous raconte l'histoire d'un jeune orphelin, Petit Piment, qui effectue sa scolarité dans une institution d'accueil catholique placée sous l'autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako.
Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s'évader. L'adolescent s'adonne à toutes sortes de larcins, jusqu'à ce que le maire décide de nettoyer leur zone d'action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaieté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services.
Mais le maire de Pointe-Noire décide d'une nouvelle intervention énergique pour éradiquer la prostitution. C'en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes chercheront à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l'apparente maladie mentale ne lui fait pas tout à fait perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre ceux qui ont brisé son destin ( le mot de l'éditeur )
« En ce temps-là, toujours, on m'appelait Petit Piment, j'étais maigre comme un clou, assez grand de taille toutefois pour qu'on m'attribue plus que mon âge, je vivais dans la lune », écrivait Alain Mabanckou dans un article confié à Courrier international en juillet 2009. Intitulé « Mes amours d'antan »
Portraits vivement troussés, rythme alerte, langue pétillante et inventive : Petit Piment est ainsi un nouveau délice dont Alain Mabanckou a le secret.
A travers les pérégrinations de Petit Piment, c'est l'histoire de ce pays, dans les années 1960-1970, l'indépendance, la révolution socialiste que le lecteur découvre en filigrane. Et, au-delà du destin de quelques personnages, la corruption, les conflits ethniques, la pauvreté, la condition des femmes. A plusieurs reprises, le texte emprunte à Georges Brassens. Il en a la liberté, la gouaille et le charme entêtant. — Michel Abescat( des extraits Télérama)
Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux États-Unis où il enseigne la littérature francophone. Il a obtenu le prix Renaudot en 2006 pour Mémoires de porc-épic. Il est également l'auteur de Verre Cassé.
13:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : 'alain mabanckou, petit piment