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03/08/2010

Hier soir, un film

 

Eden à l'ouest

 

GAVRAS.jpgL'odyssée d'un clandestin

 

film de Costa-Gavras

 

Elias, jeune clandestin, saute du bateau qui le transportait vers la France et atterrit dans un club de vacances, entre Grèce et Italie. Il se fond dans la foule des employés. Commence alors son long périple vers son but : Paris, ville lumière…

« Eden à l'ouest », réalisé par Costa Gavras,  a clôturé,  le Festival de Berlin. Dans ce film, le réalisateur défenseur des libertés et dénonciateur des oppressions, des totalitarismes et du racisme, fait, bien évidemment, référence à l'Odyssée d'Homère. « Mon personnage, dit-il, traverse, un peu comme Ulysse, la mer, puis les épreuves, puis les tempêtes. Il affronte les monstres modernes et bouscule les mythes de notre époque ».

Immigré lui-même à Paris en 1956, le cinéaste a voulu que son film, « le plus personnel qu'il ait réalisé », soit « un hommage à tous ceux, nos pères, nos grands-pères, qui, malgré les embûches sont venus en France ».

La longue route d'Elias va, on s'en doute, être marquée par d'énormes difficultés. Chassé par la police, sans le sou, il travaillera au noir, sera dupé par des gens sans foi ni loi, mais recevra aussi le soutien de cœurs généreux. Il faut dire qu'en racontant et en dénonçant, Costa- Gavras ne fait pas dans le léger. Les vacanciers du club de vacances sont prêts, ainsi, à chercher dans les buissons les sans papiers pour les livrer à la police. Et une belle quinqua allemande, tombe bien sûr en pamoison devant son corps d'Apollon.…

Interprété par Riccardo Scarmacio, acteur italien que l'on avait remarqué dans la fresque « Nos plus belles années » et dans « Romance criminale », « Eden à l'ouest » (clin d'œil à « A l'Est d'Eden ») est réalisé comme une fable, avec un cheminement par étapes, et est raconté à travers le personnage d'Elias qui, véritable marionnette plongée dans notre société égoïste et dont il ne connaît pas les us, joue dans ce film comme s'il tournait dans un muet. Elias ne parle pas notre langue et tout son jeu passe donc à travers son regard - étonné, apeuré, émerveillé ou déçu - ou par sa gestuelle appuyée, précise ou décousue.

Nicole Clodi  La Dépêche

 

Un film qui nous touche, très beau, à voir