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14/01/2014

Une histoire entre deux regards

"Je voulais que le livre soit une histoire entre deux regards. Le premier c’est celui échangé par Piracci avec cette femme sur le marché des rues de Catane, qui va commencer à le faire vaciller dans ses certitudes sur lui-même. Puis à la fin, il y a le second et dernier regard sur un marché à Ghardaïa en Algérie. L’histoire est insérée entre ces deux petites scènes. On sait qu’il peut se passer beaucoup de choses dans un regard. On peut se comprendre, se détester, il peut y avoir de la séduction... en une fraction de seconde. Le second regard apporte une sorte de plénitude finale."

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J'ai aimé   " Eldoradoun roman bouleversant ,actualité brûlante et fable humaniste.

"L'Eldorado, ils l'avaient au fond des yeux. Ils l'ont voulu jusqu'à ce que leur embarcation se retourne. En cela, ils ont été  plus riches que vous et moi.Nous avons le fond de l'oeil sec, nous autres. Et nos vies sont lentes."

Interview de Laurent Gaudé  un extrait



Comment vous est venue l’idée d’écrire un roman sur l’émigration clandestine vers l’Europe ?

J’ai des dossiers dans lesquels je conserve des articles que je découpe dans des journaux. Quand je me suis mis à travailler sur ce qui allait devenir ‘Eldorado’, j’ai ressorti le dossier émigration. Il contenait des articles de 1999-2000, que j’avais un peu oubliés, même si l’idée me trottait dans la tête. Il y a eu des éléments déclencheurs tels que l’histoire des bateaux affrétés du Liban par les services secrets syriens pour mettre la pression sur l’Europe. Cela m’avait frappé parce que je découvrais un peu naïvement qu’il y avait derrière tout ça des questions de géopolitique et de diplomatie indirecte. L’autre élément déclencheur fut d’apprendre que pour la mafia des pouilles, en Italie, l’argent généré par le trafic d’immigrés est devenu supérieur à l’argent généré pas le trafic de drogue. Ces chiffres m’ont beaucoup marqué.


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Quel rôle ont joué les images d’émigrants africains tentant de passer à Ceuta et Melilla ?

J’ai été un peu rattrapé par cette réalité-là parce que j’ai commencé à écrire le livre à la fin du mois d’août dernier. C’est à l’automne qu’on a commencé à réellement découvrir les images de l’assaut des barbelés des enclaves espagnoles au Maroc. C’était très présent au moment où j’ai commencé à écrire, donc j’ai eu envie d’intégrer aussi cet épisode-là au livre. C’est venu sur le tard.

Propos recueillis par thomas Flamerion pour Evene.fr- Aout 2006


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"Je me suis trompé. Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s'arracher la peau pour quitter son pays. Et qu'il n'y ait ni fils barbelés ni poste frontière n'y change rien. J'ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l'on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes." un extrait

 

 "Parce qu’il n’y a pas de frontière que l’espérance ne puisse franchir, Laurent Gaudé fait résonner la voix de ceux qui, au prix de leurs illusions, leur identité et parfois leur vie, osent se mettre en chemin pour s’inventer une terre promise."

 Laurent Gaudé, un conteur magnifique


eldorado laurent gaudé


Romancier, nouvelliste et dramaturge né en 1972, Laurent Gaudé publie son œuvre, traduite dans le monde entier, chez Actes Sud.


Il est notamment l’auteur de Cris (2001 ; Babel n° 613), La mort du roi Tsongor (2002, prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003 ; Babel n° 667), Le soleil des Scorta (2004, prix Goncourt 2004, prix Jean-Giono 2004 ; Babel n° 734),

Eldorado (2006 ; Babel n° 842), Dans la nuit Mozambique (2007 ; Babel n° 902), La porte des Enfers (2008 ; Babel n° 1015), Ouragan (2010 ; Babel n° 1124), Les oliviers du Négus (2011) et Pour seul cortège (2012).( Actes sud )


Merci à Jipes



eldorado laurent gaudé