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31/10/2017

La petite fille de Monsieur Linh

 

La petite fille de Monsieur Linh .png"C'est vrai que je suis un raconteur d'histoire"(Philippe Claudel)

Et quelle jolie histoire ! 

 

 

Nouveau coup de cœur pour ce court roman, un bijou de tendresse et de sensibilité.

Bouleversée par l'histoire de ce vieil homme, l'exilé.... un roman sur la solitude.

Un message d'amour et d'espoir, une  rencontre, une amitié...

Un jour, sur un banc, deux hommes se rencontrent, monsieur Linh et monsieur Bark, solitaire lui aussi.

 

"Monsieur linh essaie d'entourer de son bras l'épaule de son ami, sans y parvenir car son bras est trop petit pour la grande épaule. Il lui sourit. Il s'efforce de mettre beaucoup de choses dans ce sourire, plus de choses que n'importe quel mot ne pourra jamais contenir."( un extrait)

 

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 "

"C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh.


Il est seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi. Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort.


Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette."( 4ieme de couverture)

 

 extraits

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"J'avais 20 ans. Qu'est-ce qu'on sait à 20 ans? Moi, je ne savais rien. Je n'avais rien dans ma tête. Rien. J'étais encore un grand gosse, c'est tout. Un gosse. Et on a mis un fusil dans mes mains, alors que j'étais presque encore un enfant.

J'ai vu votre pays, Monsieur Tao-Laï, oh oui, je l'ai vu, je m'en souviens comme si je l'avais quitté hier, tout est resté en moi, les parfums, les couleurs, les pluies, les forêts, les rires des enfants, leurs cris aussi."
Monsieur Bark tourne son regard noyé vers le ciel. Il renifle fort.


"Quand je suis arrivé, que j'ai vu tout cela, je me suis dit que le paradis devait y ressembler, même si le paradis, je n'y croyais déjà pas trop. Et nous, ce paradis, on nous a demandé d'y semer la mort, avec nos fusils, nos bombes, nos grenades..."

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"Pourquoi la voiture va-t-elle aussi vite ? A quoi cela sert-il ? Monsieur Linh se souvient du rythme des charettes tirées par les buffles, du long et souple balancement, qui fait parfois dormir, parfois rêver, et du paysage qui change avec une lenteur précieuse, une lenteur qui permet de regarder vraiment le monde, les champs, les forêts, les rivières, et de parler avec ceux qu el'on croise, d'entendre leurs voix, d'échanger des nouvelles.

La voiture est comme un coffre jeté du haut d'un pont. On y étouffe. On n'y entend rien d'autre qu'un sourd et inquiétant rugissement. Le paysage tourbillonne au-dehors. On ne peut rien en saisir. On a l'impression qu'on va s'écraser bientôt."

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"Il se rappelle alors qu'il est seul au monde, avec sa petite fille. Seuls à deux. Que son pays est loin. Que son pays, pour ainsi dire, n'est plus. N'est plus rien que des morceaux de souvenirs et de songes qui ne survivent que dans sa tête de vieil homme fatigué."

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