25/01/2015
La porte des Enfers
Ceux qui meurent emmènent dans l'Au - Delà un peu de notre vie.....
"1980, dans les rues encombrées de Naples, Matteo tire par la main son fils et se hâte vers l’école. A un carrefour, soudain éclate une fusillade. Matteo s’est jeté à terre, couchant contre lui son petit garçon. Quand il se relève, il est baigné du sang de l’enfant, atteint par une balle perdue....
le deuil a édifié peu à peu un mur de silence entre Matteo et sa femme Giuliana.
Matteo ne travaille plus. Toutes les nuits, il roule dans son taxi à travers les rues de Naples, sans presque jamais prendre de client. Il sait bien ce que Giuliana attend de lui : qu’il retrouve et punisse le responsable. Mais il en est incapable.
Un soir, les circonstances le conduisent dans un minuscule café-bar, où il fait notamment la connaissance d’un Professeur qui tient d’étranges discours sur la réalité des Enfers et la possibilité d’y descendre…(Un extrait ,le mot de l'éditeur )
Un extrait
"Son fils allait rester là, enterré dans ce cimetière. Sa vie de mère était terminée.
Elle colla son front contre la vitre et dit adieu aux mille choses qui faisaient Pippo. Son école. Sa chambre à coucher. Ses vêtements, ceux qu'il aimait, ceux qu'il ne mettait jamais. Elle dit adieu à la joie de se promener avec lui, au contact ténu de sa main dans la sienne. Elle dit adieu à son angoisse de mère qui s'était emparée d'elle dès la grossesse et n'aurait jamais dû la quitter de toute sa vie.
Une dernière fois, elle était avec lui. Une dernière fois, elle l'extrayait du marbre froid de sa tombe pour le faire rire en son esprit. Il était là. Il jouait avec elle. Il l'appelait en courant. Elle ferma les yeux pour que plus rien ne les entoure et qu'elle soit toute à lui.
A la gare de Naples, elle rit une dernière fois avec son fils. Elle savait qu'il n'y en aurait pas d'autre et elle essaya de faire durer le plus longtemps possible son dernier sourire de mère...."
Etrange et superbe roman , puissant ,le mythe d'Orphée revisité
Ainsi peut s'entrouvrir la porte des enfers...
20:46 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : laurent gaudé, la porte des enferts