03/12/2010
Le Guepard
«Il faut que tout change pour que, au fond, rien ne change.» Ainsi pensaient Lampedusa, le prince Salina du film, et, peut-être, aussi Visconti. Lorsque les Chemises rouges de Garibaldi font trembler les blanches dentelles de l'aristocratie, l'immense cinéaste de Rocco et de La terre tremble pose un oeil féodal et marxiste, entre scepticisme et nostalgie, sur un monde frémissant. Autant en emporte le vent du Risorgimento: cent fois vue, jamais épuisée, la fresque demeure incomparable de beauté, de sérieux, d'harmonie.
Le Guépard, de Luchino Visconti, avec Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon (1963,
Sicile. Le film de Visconti ressort en version restaurée, avec le trio Lancaster, Delon, Cardinale.
Le «Guépard», c’est le prince Salina, proustien colossal et macaronique, mi-Guermantes mi-Swann, celui qui dit à un homme qui incarne la modernité humaniste, qui ne l’entend pas et qui s’en va : «Nous fûmes les Guépards, les Lions ; ceux qui nous remplaceront seront les petits chacals, les hyènes ; et tous ensemble, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la terre.» C’est de la Sicile qu’il parle. Ses palais, sa puanteur, ses cadavres. Son sublime sépia sanglant. On trouve la phrase dans le film, dans le livre. Le roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Sicilien de haut lignage, est publié l’année suivant sa mort, en 1958 - après deux refus de publication. L’un d’eux, par Elio Vittorini, rappelle celui de Du côté de chez Swann par Gide. Le Guépard, livre inachevé, devient l’un des plus célèbres romans italiens. Visconti l’adapte en 1963.
En 1860, tandis que la Sicile est submergée par les bouleversements de Garibaldi et de ses Chemises Rouges, le prince Salina se rend avec toute sa famille dans sa résidence de Donnafugata. Prévoyant le déclin de l'aristocratie, ce dernier accepte une mésalliance et marie son neveu Tancrède à la fille du maire de la ville, représentant la classe montante.
Petite histoire
Le Guépard se déroule au cœur d’une Sicile pastorale qu’incarne Don Fabrizio et qui, en 1860, vit encore sous le joug de l’Église, des Bourbons et de la noblesse. Elle apparaît, dans le film comme dans le roman de Lampedusa, écartelée entre un temps historique, un temps immémorial (une lignée qui remonte à Napoléon : «Nous sommes des Dieux (...) Le sel de la terre» explique le prince à l’émissaire Monvalley) et un temps cosmique souligné par les nombreux instruments d’astronomie qui peuplent le cabinet du Prince. Le récit s’ouvre sur la campagne des Mille, au cours de laquelle Garibaldi et ses troupes (les Chemises Rouges) conquièrent la Sicile, région appartenant jusque-là au Royaume de Naples. Visconti choisit de reconstituer la fameuse bataille de Palerme, à peine sug- gérée dans le roman, pour en faire le moment clé du Risorgimento. ( Comme au cinéma)
Hier ou avant hier, Claudia Cardinale et Alain Delon
Angelica et Tancrède se souvenaient du chef d'oeuvre du cinéaste Italien...
La scène du bal qui dure 45 minutes a été tournée pendant 8 nuits!
immense film de Visconti
acteurs brillants
Il y avait aussi Burt Lancaster, en aristocrate, ( je l'adorais)
Il avouera "s'être inspiré de Visconti lui même et de ses origines
Un film culte
13:53 Publié dans cinema | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : film, le guepard, visconti