25/05/2014
Le palmarès du 67e Festival de Cannes
La Palme d'or a été attribuée samedi à Winter Sleep du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, longue dissection psychologique d'un sexagénaire qui règne en maître sur un village d'Anatolie.
«Cette année, c'est la centième année du cinéma turc, c'est une très belle coïncidence», a dit le réalisateur.
"son film est traversé par la question du fossé qui s'est creusé entre les adultes qui possèdent et les jeunes restés démunis. Lui-même a dédié son trophée à « la jeunesse de Turquie, et à ceux d'entre eux qui sont morts au cours de l'année passée » pendant les manifestations contre le gouvernement de l'AKP."
Le québécois Xavier Dolan, 25 ans, a remporté samedi soir le prix du jury à Cannes pour l'émouvant drame familial Mommy,
ex aequo avec le Franco-suisse Jean-Luc Godard pour Adieu au langage, une oeuvre difficile et expérimentale.
Mère et fils, Diane (Anne Dorval) et Steve (Antoine Olivier Pilon) dans le film MOMMY de Xavier Dolan
Le Festival récompense ainsi du même coup le benjamin et le doyen de la compétition 2014.
C'est la première fois que Cannes accorde un prix à la légende de la nouvelle vague Jean-Luc Godard, 83 ans, qui a refusé de se déplacer sur la Croisette.
«On fait ce métier pour aimer et être aimé en retour. C'est la revanche en quelque sorte de nos amours imaginaires», a déclaré sur scène Xavier Dolan, qui, malgré son jeune âge, est un habitué du Festival de Cannes où il s'est révélé au monde il y a cinq ans avec son premier film.
Son cinquième long métrage Mommy raconte l'histoire de Diane, veuve exubérante au langage fleuri, qui hérite de la garde de son fils, un adolescent blond bipolaire, impulsif et violent, après son expulsion d'un centre correctionnel.
Le jeune cinéaste a remercié la présidente du jury, Jane Campion, pour l'avoir inspiré, avant de s'adresser aux jeunes de sa génération.
«La leçon de piano est le premier film que j'ai pu voir (...) Peu de films ont autant influencé ma carrière, et me retrouver ici sur la même scène que vous est quelque chose d'extraordinaire. Vous avez écrit des rôles pour des femmes magnifiques, avec de la volonté, une âme, pas des victimes, pas des objets», a-t-il dit avant que Jane Campion ne vienne l'embrasser.
«Je tiens à remercier les gens de mon âge, de ma génération, a-t-il ajouté, très ému. Accrochons-nous à nos rêves, car nous pouvons changer le monde, nous pouvons faire rire et pleurer les gens, changer les esprits. Je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais».
Également primé, Adieu au langage est un film difficile, montage serré de petites scènes où le réalisateur veut dire son refus des propos d'aujourd'hui, dénués de sens selon lui, bien loin du véritable «langage»
Le Grand prix a été attribué samedi soir à Le meraviglie (Les merveilles), seul film italien de la Sélection officielle, réalisé par Alice Rohrwacher. Le film décrit comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée change la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté, vivant avec ses quatre filles en marge de la société.
Le prix de la mise en scène a été attribué samedi par le Festival de Cannes à Bennett Miller pour son film Foxcatcher, un drame des années 80 où un riche milliardaire (Steve Carell) prend sous sa coupe deux frères lutteurs (Shanning Tatum et Mark Ruffalo).
Le prix du scénario a été remis aux Russes Andreï Zviaguintsev, également réalisateur, et Oleg Negin pour Leviathan
L'actrice américaine Julian Moore a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans Maps to the Stars, du réalisateur canadien David Cronenberg
l'acteur britannique Timothy Spall a reçu le prix d'interprétation masculine pour son rôle dans Mr Turner, de Mike Leigh, où il campe le célèbre peintre britannique
L'édition 2014 du festival marquait une première pour le cinéma canadien, qui proposait un record de trois films en compétition officielle avec The Captive d'Atom Egoyan.
Caméra d'or : Party Girl, des Français Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis
- Palme d'or du court-métrage : Leidi, du Colombien Simon Mesa Soto
« Timbuktu », « Sommeil d'Hiver », « Deux fenêtres », « Mommy », « Steps to the Stars », « Deux Jours », une nuit », « Foxcatcher », « Adieu au langage ». Festival de Cannes 2014/montage RFI
Sources
extraits La Presse Canadienne
Montréal - Avec l'AFP Le Monde.fr par Thomas Sotinel
19:45 Publié dans cinema | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : le palmarès du 67e festival de cannes