Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/11/2008

JOHNNY MAD DOG les enfants de la guerre

kassovich.jpgFilm sur les enfants soldats, Johnny Mad Dog a été tourné au Liberia avec d'authentiques ex-combattants en culottes courtes. Un choc.

Ces anciens combattants ont aujourd'hui entre 15 et 18 ans. Comédiens dans Johnny Mad Dog, de Jean-Stéphane Sauvaire, ils jouent ce qu'ils ont fait en vrai au début des années 2000, quand ils se battaient pour le président du Liberia Charles Taylor ou pour le groupe Liberians United for Reconciliation and Democracy (LURD). Armés jusqu'aux dents, ils pillaient et massacraient comme d'autres enfants de leur âge s'amusent devant un jeu vidéo. On en conclut que leur naturel confondant à l'écran provient de cet inadmissible passif. Ce n'est pas tout à fait vrai. « Ils ont répété leur rôle quatre heures par jour pendant un an », explique Jean-Stéphane Sauvaire. Un travail de longue haleine, donc. Comme le dit Mathieu Kassovitz, coproducteur du film avec Benoît Jaubert, « il est plus facile de produire une comédie à 18 millions d'euros que Johnny Mad Dog, qui en coûte neuf fois moins [2,28 millions d'euros] mais demande beaucoup plus de temps et présente énormément de risques. »

Le livre éponyme d'Emmanuel Dongala (Johnny chien méchant, Le Serpent à plumes), dont est tiré le scénario, se déroule au Congo. Pour des raisons de sécurité, hélas confirmées par la situation actuelle de la région, Kassovitz, Jaubert et Sauvaire veulent tourner dans un autre Etat africain. En l'occurrence, le Liberia, où, durant les quatorze années de guerre civile, « on obligeait les gamins à prendre les armes, contrairement au Congo, où ils s'engageaient spontanément », précise Emmanuel Dongala. Un sujet aux airs connus pour Sauvaire, réalisateur de Carlitos Medellin, documentaire sur les enfants en lutte contre les Farc. « L'idée qu'on puisse enrôler des enfants pour faire la guerre est intolérable », lance cet ex-assistant de Cyril Collard et de Gaspar Noé.

La  Fondation Johnny Mad Dog

Le bâtiment dans lequel les 15 jeunes comédiens ont vécu et suivi une scolarité durant la préparation et le tournage du film est devenu la « Fondation Johnny Mad Dog ». Créée à l'initiative de Jean-Stéphane Sauvaire, Mathieu Kassovitz et Benoît Jaubert, elle a pour but de continuer le travail de reconstruction morale et éducative desdits acteurs, livrés à eux-mêmes en temps normal, et accueille d'autres enfants libériens victimes de la guerre civile.   
Par Christophe Carrière
johnny_5.jpg
Johnny Mad Dog, de Jean-Stéphane Sauvaire.
http://www.tfmdistribution.com/johnnymaddog/
Sortie le 26 novembre.
johnny3.gif
Jeter l'inacceptable à la face du monde
johnny_.jpg