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14/10/2011

Médecins du monde dénonce un "krach sanitaire" en France

médecins du monde dénonceMédecins du monde dénonce une catastrophe de l'accès aux soins des plus pauvres en France qui «n'a pas seulement pour origine la crise économique», mais «une réponse publique plus sécuritaire que sociale», «une politique qui volontairement écarte du soin les plus vulnérables» et «fait disparaître les quelques solutions même temporaires de mise à l'abri et de prise en charge»

 

médecins du monde dénonceL'accès aux soins des plus démunis continue de se dégrader, déplore l'ONG, qui note également une tendance chez beaucoup de patients à tarder à se soigner. MdM met en cause "la crise économique", mais aussi "les politiques publiques" qui "ciblent les populations marginales" pour les expulser, qui "rendent l'accès aux dispositifs de soin plus compliqué" et qui "réduisent l'hébergement d'urgence et le logement social". "Seuls 23 % des patients de MdM ont un logement stable", rappelle  son directeur Olivier Bernard, qui dénonce une politique qui "fait disparaître les quelques solutions même temporaires de mise à l'abri et de prise en charge".

 

Outre la baisse des budgets d'hébergement d'urgence, l'association déplore les restrictions d'accès à l'aide médicale d'Etat – notamment le "droit d'entrée" de 30 euros pour les patients – et le "démantèlement" du droit au séjour des étrangers malades résidant en France.

12 % DES PATIENTS REÇUS ÉTAIENT MINEURS

 

médecins du monde dénonceSelon ce baromètre de l'accès aux soins publié avant la Journée mondiale de la misère, le 17 octobre, entre 2008 et 2010, les consultations médicales dans les 20 centres d'accueil, de soins et d'orientation (CASO) de MdM en France ont augmenté de 10 %, pour atteindre 38 606 consultations en 2010. Près de 12 % des patients reçus en 2010 dans ces centres étaient mineurs, dont la moitié avait moins de 7 ans et dont le tiers seulement était suivi par les services de protection maternelle et infantile.

Par ailleurs, 8 % des femmes enceintes suivies par MDM vivent à la rue, et plus de la moitié présentent un retard de suivi de grossesse. Au total, un quart des patients (24 %) est venu se soigner trop tardivement, et 45 % des consultations nécessiteraient un suivi d'au moins six mois, notamment pour des cas de diabète, asthme, hypertension artérielle, troubles psychiques ou troubles anxieux.

"On voit apparaître la résurgence d'épidémies d'une autre époque", précise Jean-François Corty, directeur des missions France, comme la rougeole, la tuberculose, la gale ou l'hépatite A, qui obligent MdM à mettre en place "des interventions de nature humanitaire", normalement utilisées "en zone de conflit ou après une catastrophe naturelle", comme des campagnes de vaccination de masse, des camps de déplacés, etc.

Les candidats à l'élection présidentielle "auront à se prononcer sur ces choix qui ont directement à voir avec la manière de vivre – et de se soigner – ensemble qu'ils proposent aux Français pour les années à venir", poursuit l'association. Et de conclure : "Leur indifférence pourrait aggraver le risque d'une crise humanitaire aux portes du système de santé français."

LEMONDE.FR avec AFP et AP

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