Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/08/2008

PEKIN 2008

beibei.jpgSous la baguette du metteur en scène Zhang Yimou, la cérémonie d'ouverture au stade olympique s'annonce grandiose, et la tribune des personnalités rassemblera le gotha mondial de la politique. Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, de ministres, sont attendus : les présidents des Etats-Unis et de l'Union européenne, George W. Bush et Nicolas Sarkozy, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda, le chef du gouvernement russe, Vladimir Poutine, ou encore le président brésilien Lula.

 le nid d'oiseau s'apprête à prendre son envol. A très précisément 14h08, heure française, le spectacle olympique débute à Pékin. Les Jeux olympiques les plus controversés et les plus politisés depuis des décennies s'ouvrent dans une atmosphère pesante, au sens propre comme au figuré

« Les Jeux olympiques ont toujours été politiques 

PAR Pascal Boniface.Président de l'Institut de relations internationales et stratégiques. Il est notamment l'auteur de « Football et mondialisation » (Armand Colin). : Archives Daniel Fouray

 

 les Jeux olympiques ont été politiques. Dans le projet de Pierre de Coubertin, ils devaient contribuer à une meilleure relation entre les peuples et à consolider la paix mondiale. À l'origine, ce sont même les ministères des Affaires étrangères qui, au début du XXe siècle, ont pris en main l'organisation des compétitions. On peut dire que tous les États voient, dans les JO, une affaire de prestige national. Par contre, l'expression politique pour les sportifs est interdite et ceux qui ont voulu briser ce tabou, comme les deux sprinters noirs américains, en 1968, à Mexico, l'ont payé très chèrement. Ils ont été exclus et ont perdu leur médaille.

Compte tenu du débat sur les droits de l'homme, vous attendez-vous justement à un geste de la part d'un athlète ?

Oui, parce que la pression médiatique est de plus en plus forte. L'athlète qui le ferait serait certainement puni par les instances olympiques, mais serait aussi salué par une grande partie du public occidental.

Que vont représenter ces Jeux olympiques dans le processus de retour de la Chine sur la scène mondiale ?

Ne pas attribuer les Jeux à Pékin n'aurait pas signifié la non-montée en puissance de la Chine. Les avoir attribués ne va pas transformer la Chine en une démocratie immédiate. C'est une étape dans un processus qui contribue à lier la Chine au reste du monde, y compris par les critiques. Tout dépend de la façon dont ces critiques sont portées. Il faut voir, bien sûr, les manquements et les faiblesses du système politique chinois actuel. Il faut voir également d'où il vient. La Chine était un régime totalitaire. Elle n'est plus, aujourd'hui, qu'un régime autoritaire.

Quel ton adopter pour conjuguer ce dialogue inévitable avec cette grande puissance et, en même temps, la défense des libertés démocratiques ?

Il y a deux écueils à éviter. Si on se comporte en donneur de leçons, cela ne marchera pas. La Chine n'est plus un pays faible. L'autre erreur serait de croire que ce que l'on dit ou fait dans le monde occidental n'a aucun impact en Chine. Les Chinois, aussi bien les dirigeants que l'opinion, sont très sensibles à l'image qu'ils donnent de leur pays. Il faut donc trouver le bon ton, mais éviter l'arrogance. Ceci n'interdit pas de poser certains problèmes.

Recueilli parLaurent MARCHAND.

jingjing.jpg

11:58 Publié dans PEKIN 2008 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pekin