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18/06/2010

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Critique - Les Mains en l'air de Romain Goupil

Politique, solidarité, enfance, Romain Goupil n'a rien perdu de ses idéaux depuis son premier film, Mourir à trente ans. Avec Les Mains en l'air, le cinéaste nous propose un cinéma en liberté, qui exalte les valeurs de l'enfance.

 

Les Mains en l'air

 

Le 22 mars 2067, une vieille dame nommée Milana se souvient avec tendresse de son enfance. En 2009, cette petite fille d'origine tchétchène formait une bande avec ses copains de classe. Le jour où Yussef se fait expulser, Milana comprend qu'elle risque de subir le même sort. S'organise alors une solidarité autour de cette petite fille. Les enfants fuguent pour se réfugier dans un abri de fortune. Seuls contre tous (les adultes surtout), ils n'imaginent pas l'ampleur médiatique qu'a pris cette fuite en avant...

 

 

Film intimiste et politique

Les Mains en l'air - Valeria Bruni Tedeschi

Près de 30 ans après son premier film Mourir à trente ans, une évocation du mouvement trotskyste, Romain Goupil n'a rien perdu de ses idéaux. C'est dans l'enfance que le cinéaste est allé réveiller la flamme de la solidarité. Car chez Goupil, c'est par le groupe que les problèmes se résolvent. Ses précédents films l'ont prouvé ( A mort la mort !, Une Pure coïncidence). Pourtant, on sent une certaine distance chez le cinéaste, visiblement assagi. Décidé à porter sa caméra à hauteur humaine, ce qui l'intéresse ici est le parcours initiatique de cette petite Milana, plus que l'exaltation de la bande. Film intimiste et politique, Les Mains en l'air dresse en filigrane le portrait d'un modèle familial idéal, dans lequel la place du père reste à négocier. On se souvient du regard tendre de Romain Goupil porté sur la mère avec Maman en 1990. Ici, la mère, incarnée par Valéria Bruni-Tedeschi est la seule personne que le cinéaste semble sauver dans ce monde d'adultes constitués de flics, de lâches et d'une gauche bien-pensante...

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Espoir toujours

Les Mains en l'air

« Je ne sais plus qui était le président de la République », déclare Milana en évoquant son enfance dans les années 2000. Joli pied de nez à Nicolas Sarkozy (beau-frère de son actrice qui plus est). C'est par petites touches, savamment dosées et ironiques à souhait, que le second degré de Romain Goupil s'avère percutant. Au-delà de sa dimension politique, intime et familiale, ce film intervient comme le reflet d'une époque où des valeurs se perdent et la société se désorganise. Mais loin d'offrir un discours cynique de simple réac, Goupil espère encore. A son sentiment d'impuissance face aux effets de la politique de reconduite à la frontière, le cinéaste a choisi l'art comme réponse. Un acte majeur.


Par Laure Croiset

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14:44 Publié dans cinema | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : film, romain goupil