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Un extrait d'un article  d'Emmanuel Burdeau

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"Les Dardenne ne partent pas du vide, eux, mais du plein. Ils ne partent pas du désœuvrement, mais de la rage d'œuvrer. Leurs créatures s'activent. Elles font. Sans cesse, furieusement. La mobylette de La Promesse, la nuque infatigable de Rosetta, les poutres du Fils, la poussette de L'Enfant, et maintenant le vélo du Gamin : il faut que ça avance.

N'arrêtez pas ! Grattez, cognez, grimpez : Cyril ne se contente pas seulement de pédaler ; il mord, agrippe, griffe – y compris lui-même. Le surnom Pitbull ira parfaitement à ce petit animal. Les pauvres des Dardenne ne sont pas dénués de monde. Celui-ci ne leur manque pas, pas une seule seconde. Les imagine-t-on baisser la garde pour bailler aux corneilles ? Jamais.

C'est une question de lutte, de combativité, de résistance. C'est aussi une question de regard et de geste, de coup d'œil et de coup de main...."

 

« Le gamin au vélo » raconte le long et tortueux chemin qui mène à l'acceptation. Acceptation du quasi-inacceptable (le refus du père d'en être un), acceptation de l'autre (les vraies familles sont celles qu'on s'invente)."

Les frères Dardenne

Bilan : deux palmes d'or (« Rosetta », en 1999 et « L'enfant », en 2005), un prix d'interprétation pour le comédien fétiche des frères (Olivier Gourmet dans « Le fils », en 2002) et un prix du scénario pour « Le silence de Lorna », en 2008.