26/04/2006
"ELLE EST MORTELLE LA RUE"
CLOCHEMAN
DE JEAN-PAUL FANTOU
Clocheman est un héros. Le héros des clochards. Il s'est dressé seul contre l'adversité, le système, le sort. Il a frappé à toutes les portes, en vain. Il a fait la grève de la faim. Une fois, deux fois... Les médias sont venus. Les journaux en ont parlé. La radio, la télévision. C'est ainsi qu'il est devenu le porte-parole des sans-voix, la voix des sans-abri, des miséreux que nous croisons sans les voir.
Le plus grand refuge parisien pour SDF ferme ses portes jusqu'en octobre
La Mie de pain", le plus grand centre d'hébergement d'urgence de nuit à Paris ferme ses portes mardi - à la veille du bilan gouvernemental du "plan hiver" - jusqu'en octobre, alors que sans-abri et associations réclament que les centres soient ouverts tout au long de l'année
- l'absence de toit, de nourriture, de boulot, de soins, d'hygiène - ils n'ont pas disparu avec l'hiver", renchérit Michel, la cinquantaine. "Déjà, c'est dur d'errer toute la journée et de faire la queue tous les soirs en espérant avoir une place et un repas, maintenant on n'a plus rien, on repart dans la jungle"."Il n'y a pas de trêve hivernale pour la galère qu'on vit", souligne pour sa part Lucas, 43 ans. Comme beaucoup de SDF fréquentant le refuge, il n'a pas de papiers, pas de couverture sociale. ert depuis le 18 octobre, le centre accueille dans l'anonymat de 18H00 à 08HOO des centaines d'hommes parmi "les plus démunis et les plus détruits", explique Alain, 57 ans, pensionnaire régulier.
La Ligue des Droits de l'Homme a également jugé insuffisant le plan de Mme Vautrin, réclamant un "véritable droit universel au logement" et estimant que "la réponse +humanitaire+ échelonnée qu'apporte l'Etat (...) s'inscrit encore dans le maintien en situation de précarité" d'une population "des plus fragiles".
"Pour nous sortir de là, il faut nous parler, mais on ne parle pas aux exclus, on parle aux assistants sociaux, mais eux ne savent pas vraiment ce que c'est la rue." Alors "Clocheman" a décidé de parler, d'écrire même, un livre paru en octobre dernier (Clocheman, témoignage sur 30 ans de vie d'errance, Presses de la Renaissance) où il raconte son histoire et réclame notamment des refuges ouverts "
Là, dans sa cabane de verre tapissée d'écriteaux, de textes et de poèmes, celui qui se fait appeler "Clocheman" poursuit un combat lancé en 2002, date de sa première grève de la faim. "Dans la rue, on crève, dans la rue, on se bagarre, parfois juste pour une cigarette, dans la rue on se drogue, on boit", confie Jean-Paul qui est tombé dedans à 17 ans, après une enfance à la DASS
12:35 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (0)
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