27/05/2006
RENCONTRES
C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours
Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu comme la vie
Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie d'faire connaissance
Y'avait un tas d'personnes et personne marchait dans l'même sens
Alors j'continuais tout droit mais un doute s'est installé
Je savais pas c'que j'foutais là, encore moins où j'devais aller
Mais en ch'min au fil du temps j'ai fait des sacrées rencontres
Des trucs impressionnants, faut absolument qu'j'vous raconte
Ces personnages que j'ai croisés c'est pas vraiment des êtres humains
Tu peux parler avec eux mais jamais leur serrer la main
Tout d'abord sur mon parcours j'ai rencontré l'innocence
Un être doux, très gentil mais qui manque un peu d'expérience
On a marché un p'tit moment, moins longtemps que c'que j'aurais cru
J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparue
Un moment sur mon ch'min, j'ai rencontré le sport
Un mec physique, un peu grande gueule mais auprès d'qui tu d'viens fort
Pour des raisons techniques on a du s'quitter c'était dur
Mais finalement c'est bien comme ça, puis l'sport ça donne des courbatures
J'ai rencontré la poésie, elle avait un air bien prétentieux
Elle prétendait qu'avec les mots on pouvait traverser les cieux
J'lui ai dit j't'ai d'jà croisée et franchement tu vaux pas l'coup
On m'a parlé d'toi à l'école et t'avais l'air vraiment relou
Mais la poésie a insisté et m'a rattrapé sous d'autres formes
J'ai compris qu'elle était cool et qu'on pouvait braver ses normes
J'lui ai d'mandé tu penses qu'on peux vivre ensemble ? J'crois qu'j'suis accroc
Elle m'a dit t'inquiêtes le monde appartient à ceux qui rêvent trop
Puis j'ai rencontré la détresse et franchement elle m'a saoulé
On a discuté vite fait mais rapidement je l'ai r'foulée
Elle a plein d'certitudes sous ses grands airs plein d'tension
Mais vous savez quoi ? La détresse, elle a pas d'conversations
Un moment sur ma route j'ai rencontré l'amour
J'lui ai dit tient tu tombes bien, j'veux t'parler d'puis toujours
Dans l'absolu t'es une bonne idée mais dans les faits c'est un peu nul
Tu pars en couille une fois sur deux faudrait qu'tu r'travailles ta formule
L'amour m'a dit écoute petit ça fait des siècles que j'fais mon taff
Alors tu m'parles sur un autre ton si tu veux pas t'manger des baffes
Moi j'veux bien être gentille mais faut qu'chacun y mette du sien
Les humains n'font aucun effort et moi j'suis pas un magicien
On s'est embrouillé un p'tit moment et c'est là qu'j'me suis rendu compte
Que l'amour était sympa mais que quand même il s'la raconte
Puis il m'a dit qu'il d'vait partir, il avait des rendez-vous par centaine
Que ce soir il d'vait diner chez sa d'mi-soeur : la haine
Avant d'partir j'ai pas bien compris, il m'a conseillé d'y croire toujours
Puis s'est éloigné sans s'retourner, c'était mes derniers mots d'amour
J'suis content d'l'avoir connu, ça j'l'ai bien réalisé
Et je sais qu'un d'ces quatre on s'ra amené à s'recroiser
Un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la tendresse
Ce qui reste de l'amour derrière les barrières que le temps dresse
Un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la nostalgie
La fiancée des bons souvenirs qu'on éclaire à la bougie
Assez tôt sur mon parcours j'avais rencontré l'amitié
Et jusqu'à c'jour, elle marche toujours à mes côtés
Avec elle j'ma tape des barres et on connait pas la routine
Maintenant c'est sûr, l'amitié, c'est vraiment ma meilleure copine
J'ai rencontré l'avenir mais il est resté très mystérieux
Il avait la voix déformée et un masque sur les yeux
Pas moyen d'mieux l'connaitre, il m'a laissé aucune piste
Je sais pas à quoi il r'semble mais au moins j'sais qu'il existe
J'ai rencontré quelques peines, j'ai rencontré beaucoup d'joie
C'est parfois une question d'chance, souvent une histoire de choix
J'suis pas au bout d'mes surprises, là d'sus y'a aucun doute
Et tous les jours je continue d'apprendre les codes de ma route
C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours
Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie.
Rencontres - Grand Corps Malade
Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage."
15:10 Publié dans COUP DE COEUR | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
la séance pour le film Shaolin Soccer, c'est demain Dimanche sur Arte... faut pas le manquer, hein !!! c'est trop bien !
Formidable " grand corps malade ", intelligent, très fin, un garçon délicieux, un sourire à tomber, des yeux superbes, un type beau à l'intérieur comme à l'extérieur.... je suis totalement sous le charme et si le slam, c'est ça, alors j'aime le slam ...
merci pour ton passage dans mon ciel bleu jolie Noelle !
Écrit par : holly | 27/05/2006
Quel beau texte ! Bravo pour ce choix. C'est très fort et très profond. L'espoir est réel, quand on peut écrire des mots pareils.
Écrit par : Rony | 28/05/2006
vla quelquechose qu'il est bon de lire de bon matin pour se revigorer... Merci, nono, et "Grand corps malade".
Écrit par : xavierd | 30/05/2006
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