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25/06/2006

JUIN 1936

CONGES PAYES

L'EUPHORIE DE JUIN 1936medium_ete_3.2.jpg

 

Fin mai 1936, près de deux millions de grévistes occupent les entreprises. Les patrons français sont affolés et souhaitent récupérer au plus tôt le contrôle de leur propriété. Les syndicats, quant à eux, souhaitent voir leur mouvement de revendications aboutir.

La nouvelle majorité de Front Populaire doit immédiatement lancer des négociations entre les syndicats et le patronat afin de résorber la crise sociale. Le 7 juin, Léon Blum réunit à l'Hôtel Matignon les représentants du patronat et ceux de la CGT. La négociation aboutit aux accords Matignon, célébrés dans les journaux de l'époque comme une véritable charte du travail.

L'enthousiasme des premières vacances de conge.

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" Enfin, la France brise les chaînes de la routine ! ", titre le journal La Lumière

Les accords Matignon prévoient une hausse de salaires comprise entre 7 % et 15 %, la reconnaissance de la liberté d'action syndicale et la pratique de conventions collectives. Immédiatement après, le 20 juin, la loi sur les congés payés est votée. La durée du travail hebdomadaire est abaissée de 48 à 40 heures, sans diminution de salaire.

De toutes les réformes du Front populaire, celle qui rencontre le plus vif succès est l'octroi des deux semaines de congés payés annuels. Le droit aux loisirs, jusque-là réservé à une élite, s'offre alors aux ouvriers. Sur le refrain du chant des auberges de jeunesse, " Allons au-devant de la vie ! ", les travailleurs par milliers partent sur la route des vacances. Le mythe s'impose : les tandems à bicyclettes, les auberges de jeunesse, les trains bondés de salariés ayant profité du nouveau billet populaire

Pourtant, la généralisation des congés payés ne s'est pas faite sans discussions. La hantise de l'oisiveté, "mère de tous les vices", occupe les esprits, notamment à droite. Les opposants à la loi craignent la destruction d'une certaine morale du labeur, alors que ses partisans se montrent obsédés par la nécessité de donner un contenu à cette liberté nouvelle. Mais ce temps de détente apparaît rapidement comme nécessaire pour ressourcer l'énergie des travailleurs.

Ainsi, sous le Front populaire, une vraie politique des loisirs est initiée. Le sous-secrétariat d'Etat à l'organisation des loisirs et des sports est créé, avec à sa tête Léo Lagrange. Accueilli avec incrédulité, il est aussitôt baptisé par la droite le " ministère de la paresse ". Mais l'idée qui préside à la création de ce sous-secrétariat est la nécessité d'offrir aux travailleurs des occasions de se cultiver ou d'aller au grand air. Léo Lagrange initie le billet de congés payés à tarif réduit, développe le réseau des auberges de jeunesse et donne naissance à une véritable culture populaire. Les congés payés et l'attention nouvelle portée aux loisirs sont la marque du Front populaire et la source de l'euphorie de l'été 1936. " Il est revenu un espoir, un goût du travail, un goût de la vie. [...] Tout fait sentir qu'en France la condition humaine s'est relevée ". (Léon Blum)

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V. Gimaray

18:52 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Maintenant plus de temps de loisirs ,mais financièrement cela ne suit pas²toujours...

Écrit par : Colette | 27/06/2006

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