14/09/2006
COLERE DES PSYCHIATRES
ALMAGAME ENTRE TROUBLES MENTAUX ET DELINQUANCE
Un texte très critiqué par l'opposition, qui lui reprochent "de faire primer le pénal sur le sociétal, y compris dans les domaines de santé", puisqu’il prévoit notamment la constitution d'un fichier national nominatif de patients ayant été hospitalisés d'office en psychiatrie. Une disposition également fortement dénoncée par différents syndicats, publics et privés, de psychiatres. "Beaucoup de personnes, dont le préfet ou le juge, pourront avoir accès à ce fichier" national qui ne sera plus tenu par le secret médical, relève Jean-Claude Pénochet, secrétaire général du syndicat des psychiatres d'hôpitaux (SPH). De nombreuses associations se sont également élevées depuis plusieurs mois contre le projet de loi de Nicolas Sarkozy. Un collectif contre la délation s'est créé. Les associations de magistrats de la jeunesse manifestent également leur opposition. Un texte qui continue donc d'inquiéter et qui, malgré de très nombreuses versions, de plus en plus édulcorées, reste en grande partie répressif.
"Le projet de loi prévoit une extension des dérogations pour accéder au dossier médical d'un patient en psychiatrie. Cette extension est éthiquement très discutable. En psychiatrie, on collecte des données très personnelles. Sachant cela, les patients risquent de ne plus nous faire confiance, de ne plus se livrer par peur que leurs secrets ne soient dévoilés. Cela remettrait aussi en cause l'efficacité de la thérapie. Rappelons que le secret médical est là pour protéger le patient, pas le médecin"
"il place sous l'angle du "délit" l'ensemble du système ; l'équilibre nécessaire entre trois composantes essentielles "soin, liberté, sécurité" est rompu parce que tout vient du ministère de l'Intérieur. Il n'y a pas eu concertation avec les acteurs de la Santé or, la loi de 1990, qui encadre le système de soins, devait faire l'objet d'une grande consultation en vue de sa rénovation. Nous sommes favorables à une réforme de cette loi mais dans le cadre d'une large concertation. Pour le moment, nous réclamons le retrait de ces mesures et nous sommes prêts à faire la grève. Ce ne sont pas des "polémiques corporatistes", comme le dit Nicolas Sarkozy, il s'agit de la défense des usages de la psychiatrie et de la possibilité de les soigner." ERIC MALAPER
11:50 Publié dans coup de gueule | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
oui, c'est bien inquiétant, et dépasse le problème de la santé. Quand ça concerne la maladie, et en l'occurence la psychiatrie, c'est le problème de la norme et de ce qui en sort qui est posé. Un tel fichier national en dit long sur les évolutions de la pensée chez nos dirigeants, et dans notre société.
Écrit par : xavier | 14/09/2006
AH ,il ne faut pas tout confondre ,hélas déjà lorsque que l'on prononce le mot psy ,on pense que l'on est fou ,pas du tout....
Écrit par : Colette | 14/09/2006
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