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26/02/2007

LETRE OUVERTE A UN FILS D'IMMIGRE

 

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« Si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter ! » Quand le journaliste Nadir Dendoune a entendu ces propos de Nicolas Sarkozy, son sang n’a fait qu’un tour. Jusqu’ici, ce jeune Français d’origine algérienne avait l’impression que c’est la France, plutôt, qui ne l’aimait pas ! Il a donc décidé de prendre la plume pour réagir et montrer que le « parler-vrai » du candidat UMP - lui-même fils d’immigré - est un tissu de clichés brodé par quelqu’un qui ne connaît pas le terrain.

Le terrain, Nadir, lui, peut en parler : il a grandi dans une cité de la Seine-Saint-Denis et il a connu la délinquance, puis la prison. Son témoignage confronte ce vécu aux raccourcis sarkozystes : la désespérance des jeunes, le racisme quotidien qui nourrit une haine du policier, l’inutilité du « tout-sécuritaire »…

Il raconte son parcours, celui d’un « jeune des cités » qui s’en est sorti. Devenu sportif de haut niveau, il a fait le tour du monde à vélo, a vécu en Australie avant d’intégrer une prestigieuse école de journalisme, le Centre de Formation des Journalistes. Mais il n’oublie rien du passé.

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La première phrase
CHER
NICOLAS,
C'est l'histoire de deux citoyens français.


 

Morceau choisi
Je suis arrivé devant le juge d'instruction menotté comme un grand délinquant. On était quatre, peut-être cinq à attendre. Le juge prend son temps. Pas pressé de nous entendre. En garde à vue, t'as toujours l'impression que tu es un simple numéro. Un de plus. Tu attends des heures, ça te tape sur les nerfs. Tu ne comprends pas pourquoi. On te laisse imaginer des trucs.
Le juge avait le profil de l'emploi : ni beau, ni moche. Froid, impassible. Presque un robot. Pas d'émotion. Ses questions

ont commencé. Il attendait les réponses. C'est pas que je voulais pas répondre, mais j'y arrivais pas. Va lui expliquer que j'ai un problème avec les mots, qu'ils sont dans une boîte et que j'ai pas forcément toujours les clefs. Il attend, je souffle. Je vois bien qu'il est embêté.


 
Morceau choisi
Si on veut que ça change, on a besoin de vrais éducateurs de quartiers. C'est sûr, c'est plus cher. Et a-t-on vraiment envie de dépenser le fric des contribuables pour empêcher une poignée de sauvageons de péter les plombs ? Pas sûr. L'argent n'est pas tout, mais la détresse des quartiers, elle se compte aussi en sonnant et trébuchant. Faut pas oublier que 2005 a été une année noire pour les associations de banlieues. Les budgets ont été réduits en miettes par ton gouvernement, Nico, et les emplois-jeunes ont été zappés. Et on se demande pourquoi ça a pété en décembre ? Franchement... Après le grand bazar de novembre, ton gouvernement, réalisant un peu sa boulette, a décidé de lâcher 100 millions d'euros pour les assos. Mais personne n'a posé la question qui fâche : et si les bagnoles n'avaient pas cramé ? Qui faut-il remercier au juste pour ces 100 millions ?
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C'est un cri de rage. celui d'un petit gars de banlieu, fils d'immigré comme le ministre de l'interieur, mais là s'arretent les  points communs.

13:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Oui, vous avez raison là s'arrêtent les comparaisons.
Puisque l'un a choisi la délinquance (même s'il s'en est sorti) et pas l'autre... Qui a préféré travailler.
Ce n'est pas les fils d'immigrés que la France n'aime pas... ceux sont les délinquants.

Écrit par : politic_delux | 04/03/2007

Les commentaires sont fermés.