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02/04/2007

SEGOLENE ROYAL REPOND A MARIE-FRANCOISE COLOMBANI

 

 

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200 mots pour changer la France. Ségolène Royal répond aux questions politiques et personnelles de Marie-Françoise Colombani, éditorialiste à Elle.

EXTRAIT DE CE DIALOGUE

M.F.C: Pouquoi n'êtes vous pas de droite?


 

S.R.: J’ai envie de vous dire que c’est pour chacun, chacune d’entre nous, un choix fondateur, originaire, qui ne se réduit pas à une somme d’explications. Bon, cela dit, le projet de société de la droite n’est tout simplement pas celui que je crois bon pour la France. Je ne juge pas la sincérité ou la qualité des hommes et des femmes qui se situent à droite.   

               Mais nous n’avons pas la même vision et, souvent, pas les mêmes valeurs pour notre pays. C’est d’ailleurs très bien comme ça : cela permet aux Français de choisir. À droite, on considère que les inégalités sont quelque chose de naturel. Si l’on a du coeur, on pense que c’est bien triste, mais qu’au fond,c’est dans l’ordre des choses. Je ne partage pas ce pessimisme social, ce respect du désordre établi, cette vénération pour le libéralisme économique et la loi du plus fort. Je veux, pour mon pays et pour le monde,d’autres règles que celles de la jungle financière.                                                                                                                                                                                                           Quand la droite parle de liberté et de responsabilité individuelle,valeurs que je partage et qui ne sont ni de droite ni de gauche, elle oublie que la condition pour que chacun soit responsable, ce sont des solidarités efficaces. La droite a eu ses grands hommes, mais regardez l’histoire de France : c’est de la gauche, insoumise, populaire et imaginative, que sont venues les améliorations qui font aujourd’hui partie du patrimoine commun des Français.                                                                                                                                                                                                                 Ce que le général de Gaulle a fait de grand, de l’appel du 18 Juin à la décolonisation, il a dû le faire contre une culture de droite qu’il jugeait lui-même sévèrement. Il a eu à Alger, en 1943, ces mots d’une grande lucidité : « Quand la lutte s’engage entre la Bastille et le peuple, c’est toujours la Bastille qui finit par avoir tort. » La Bastille d’aujourd’hui vit l’oeil rivé sur Wall Street et le CAC 40, elle rêve de s’affranchir du code du travail et des droits de succession.                                                                                                                                                                                                                         Ce n’est pas ainsi que nous relèverons la France. Je crois, moi, qu’il est possible de concilier la performance économique et financière des entreprises, grandes et petites, avec le code du travail et le respect des salariés, donc pas au prix de l’écrasement des plus faibles.   

                                                                                                                                                                                                                                     Je suis née dans un milieu de droite où l’on avait de solides vertus, à commencer par le sens de l’honneur et de l’effort. Je ne suis donc pas portée à la caricature. Mais je connais bien les conformismes qui empêchent d’aller de l’avant et font consentir à l’injustice. C’est avec ce fatalisme que, très jeune, je me suis efforcée de rompre. Et c’est à gauche que j’ai trouvé ce désir d’émancipation et de fraternité auquel la France doit les plus belles pages de son histoire. 


 Aujourd’hui, dans cette élection présidentielle, je veux rassembler largement. Tous ceux qui se reconnaissent, au-delà des étiquettes, dans le pacte présidentiel que je propose aux Français, ont vocation à me rejoindre. »

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16:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

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