28/08/2007
Zapatero ne regrette pas d'avoir régularisé des sans-papiers
C'est un sérieux couac diplomatique entre Paris et Madrid. François Fillon et Rodriguez Zapatero, le Premier ministre espagnol, se contredisent sur la question de la régularisation des sans-papiers en Espagne. Le chef de gouvernement français affirmait dimanche soir sur TF1 que son homologue espagnol lui avait confié, en juillet, qu'il regrettait la régularisation de 600 000 sans-papiers à laquelle son gouvernement avait procédé en 2005, et s'était engagé "à ne plus le refaire".
Le démenti ne s'est pas fait attendre: contrairement à ce qu'affirme François Fillon, Zapatero ne "regrette" pas "amèrement" ce choix de régularisation. Le premier ministre espagnol a affirmé mardi à la presse qu'il ne regrettait en aucune façon cette décision, qui était "nécessaire, commode et positive". Il a expliqué que son gouvernement et lui même considèrent que "personne ne peut travailler dans l'illégalité". Il a rajouté qu'il "ne permettrait pas" que 600 000 personnes travaillent sans-papiers.
Son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a ajouté pour sa part que cette politique avait été "un succès", et qu'elle est aujourd'hui "un modèle pour de nombreux pays".
Zapatero a voulu couper court à la polémique naissante en Espagne en précisant que "le gouvernement français émettra une note pour éclaircir ce qui a pu être une mauvaise interprétation".
L'entourage de François Fillon a affirmé à l'agence de presse espagnole EFE que le Premier ministre avait compris que son homologue espagnol "n'avait pas eu d'autre choix" que celui de régulariser les immigrés.
Tout au long de la campagne électorale, Nicolas Sarkozy et l'UMP avaient utilisé le spectre de la régularisation, à l'espagnole ou à l'italienne, pour défendre leur politique de durcissement de l'immigration en France.
Un tel "aveu" de Zapatero aurait été du pain béni pour le gouvernement français, alors que le Parlement s'apprête à voter, en septembre, une nouvelle loi sur l'immigration, serrant un peu plus la vis à l'entrée en France.
Sur TF1 dimanche, François Fillon a défendu la politique d'expulsions que promeut son gouvernement en affirmant que celle-ci était "la seule solution" possible pour la France comme pour les autres pays européens".
Les regrets de Zapatero étaient la cerise sur le gâteau de la démonstration, mais le Premier ministre a visiblement été trop gourmand.
23:37 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
"Sérieux couac"... en effet ! Et regardez ces côtes de popularité qui chutent...
Ah mais non, elles ne chutent pas...
C'est donc que, non content de les avoir élus, les français sont satisfaits de leur Président et de leur gouvernement.
Écrit par : politic_delux | 30/08/2007
"Les" ? Ça veut dire tous les... vous avez des verres grossissants ?
Écrit par : rony | 02/09/2007
Oui mais en démocratie, la majorité a le dernier mot. Je sais qu'il existe une perpétuelle tentation à gauche de passer outre à ce principe fondamental, une fois pour faire le bonheur des citoyens malgré eux et une autre fois parceque la minorité souffre, mais il n'empêche que nous sommes encore dans ce système. Le moins mauvais.
Et comme le disais le Président il n'est plus le Président d'une partie des français mais bien celui de tous les français.
Alors vous pouvez être en désaccord, même bruyamment si vous voulez, mais c'est tout ce que vous pourrez faire.
Le Président a été élu, démocratiqement, et il va mettre en oeuvre les réformes pour lesquelles il a été élu...
Enfin !
Écrit par : politic-delux | 02/09/2007
Les commentaires sont fermés.