16/02/2008
MEMORE DE LA SHOAH
"On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort", indique l'ancienne déportée, au sujet de la volonté du président de confier la mémoire d'une victime de la Shoah à chaque élève de CM2.
Simone Veil le 8 mars 2007 avec Nicolas Sarlozy à Paris (AFP)
Pour Simone Veil, la proposition de Nicolas Sarkozy d'associer chaque élève de CM2 à un enfant victime de la Shoah est "inimaginable, insoutenable et injuste", apprend-on ce vendredi 15 février, dans l'express.fr. La présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, ancienne déportée, qui fut ministre de la Santé de 1974 à 1979, estime qu'"on ne peut pas infliger ça à des petits de dix ans".
"On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter", ajoute-t-elle dans cet interview au site internet l'express.fr.
"Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés après la guerre à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs beaucoup d'enseignants parlent - très bien - de ces sujets", ajoute Simone Veil.
Pour elle, la suggestion de Nicolas Sarkozy risque aussi d'attiser les antagonismes religieux : "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif?", s'interroge-t-elle.
"On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter", ajoute-t-elle dans cet interview au site internet l'express.fr.
"Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés après la guerre à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs beaucoup d'enseignants parlent - très bien - de ces sujets", ajoute Simone Veil.
Pour elle, la suggestion de Nicolas Sarkozy risque aussi d'attiser les antagonismes religieux : "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif?", s'interroge-t-elle.
L'enseignement de l'histoire ne saurait passer prioritairement par le recours à l'émotion car cela conduit à tous les anachronismes et confusions, puisque le temps est aboli par l'approche identificatoire", affirme la LICRA dans un communiqué. "Profiter de l'immaturité psychologique de jeunes élèves de CM2 ne nous paraît pas judicieux si c'est l'histoire que l'on veut transmettre", poursuit l'association.
"Etonnante légèreté"
"Il faut retirer" cette "idée tout à fait malvenue" a a contrario plaidé le député Pierre Moscovici, comme son collègue Patrick Bloche qui s'est interrogé sur le pourquoi de "cette surenchère". "Cette façon de faire traduit un manque de respect et une étonnante légèreté", a souligné Ségolène Royal.
Nombre de critiques voient dans l'annonce une tentative électoraliste envers la communauté juive, ou une volonté faire diversion, alors que le président est en chute libre dans les sondages et la majorité dans une passe difficile.
Arlette Laguiller (LO) a accusé Nicolas Sarkozy de chercher "un bénéfice électoral", qualifié de "répugnant", le PCF dénonçant la "dernière provocation" d'un "président en difficulté".
"Il faut retirer" cette "idée tout à fait malvenue" a a contrario plaidé le député Pierre Moscovici, comme son collègue Patrick Bloche qui s'est interrogé sur le pourquoi de "cette surenchère". "Cette façon de faire traduit un manque de respect et une étonnante légèreté", a souligné Ségolène Royal.
Nombre de critiques voient dans l'annonce une tentative électoraliste envers la communauté juive, ou une volonté faire diversion, alors que le président est en chute libre dans les sondages et la majorité dans une passe difficile.
Arlette Laguiller (LO) a accusé Nicolas Sarkozy de chercher "un bénéfice électoral", qualifié de "répugnant", le PCF dénonçant la "dernière provocation" d'un "président en difficulté".
Des voix discordantes se font entendre à droite. Ainsi, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin s'est étonné d'une "idée étrange", soulignant que l'on ne pouvait "imposer la mémoire, (...) la décréter". Le député NC Maurice Leroy, très critique, a jugé qu'il faut "laisser les enseignants travailler".
13:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Légèreté, vraiment ? Alors aux conséquences lourdes.
Écrit par : xavier | 17/02/2008
En tant qu'enseignante retraitée, je pense que la priorité reste d'aider les jeunes à développer un esprit critique et à penser par eux-mêmes.
Jouer sur l'émotion comme le fait Sarko c'est faire le contraire.
C'est de plus en plus difficile : le culte de la réussite matérielle devenant le seul idéal...
Écrit par : Rosa | 18/02/2008
Je crainds bien qu'il ne s'agisse pas de légèreté mais de calcul... hélas, pour quel type de société ?
Écrit par : rony à José | 18/02/2008
smes excuses, fausse manoeuvre, ce commentaire s'adressait à ous désolé noelle et josé !!
Écrit par : rony à José | 18/02/2008
Après l'épisode de la lettre de Guy Moquet il y a maintenant
ce fond de parrainage, initiative dangeureuse et choquante!
Écrit par : noelle | 18/02/2008
Les commentaires sont fermés.