16/04/2008
LA FAIM ET LA COLERE
Week-end d’une planète en proie à l’insécurité alimentaire: manifestations au Bangladesh, où le sac de riz coûte la moitié du revenu quotidien; Premier ministre démis à Haïti, où un policier de l’ONU est mort; tensions au Burkina Faso à la veille d’une grève générale contre la hausse des prix… La crise va perdurer, martèle la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les céréales, qui ont augmenté de 37 % en 2007, devraient encore flamber en 2008, entraînant «la multiplication des émeutes de la faim». 37 pays sont touchés.
Le constat est impitoyable : nous sommes entrés dans un cycle long de hausse des matières premières agricoles qui vont pousser au désespoir nombre d’habitants des pays dits émergents. Face à cette perspective qui affole les grandes organisations internationales, le fossé se creuse entre les problèmes du Nord et ceux du Sud.
les pays du Sud ne pourront pas attendre très longtemps. Il faut repenser entièrement le modèle agricole mondial.
Les « émeutes de la faim » sont-elles un facteur d’instabilité planétaire?
Oui, parce qu’elles ne sont pas conjoncturelles, mais structurelles. Elles ne sont pas directement liées à des phénomènes climatiques (sécheresse en Australie) ou de développement (nouvelles classes consommatrices en Inde ou en Chine). Quand le prix du riz flambe de 52% en deux mois, celui des céréales de 84% en quatre mois, et quand le prix du fret explose avec celui du pétrole, on précipite 2 milliards de personnes sous le seuil de pauvreté.
13:41 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solidarite
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