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21/05/2008

dans les bidonvilles de Johannesburg

 

 Les attaques xénophobes se multiplient dans les bidonvilles de Johannesburg605297235.jpg

Dès que la nuit tombe, armés de lances, de bâtons, de couteaux, parfois même d'armes à feu, des groupes se dispersent dans les bidonvilles de Johannesburg. Ils frappent aux portes, demandent l'identité de l'occupant. Il suffit d'un accent prononcé, d'une mauvaise maîtrise des langues locales pour que l'étranger ne puisse plus se cacher. Les portes alors sont défoncées, les occupants battus, parfois tués, des femmes violées.

Le scénario de cette chasse à l'homme est le même depuis une semaine dans plusieurs quartiers dans et autour de Johannesburg. Il a déjà fait près d'une vingtaine de morts, dont douze pour ce seul week-end, et plus de 3 000 sans-abri, réfugiés dans des commissariats, des centres communautaires ou des églises.

Les premiers incidents sérieux ont eu lieu à Alexandra, cité de misère au pied des buildings du quartier des affaires de Johannesburg. Des cabanes de fortune, faites d'amas de tôles, de caisses de bois, de plastique, s'étalent en pente douce, à perte de vue.

La cible : les étrangers, accusés de quasiment tous les maux du township. Ils seraient responsables du chômage, prendraient le travail des autochtones, seraient des gangsters, s'approprieraient indûment les logements sociaux construits par l'Etat : une litanie de reproches lancée par une population qui n'en peut plus de vivre dans la misère.

Deux personnes ont été tuées à Alexandra. Des centaines d'étrangers se sont réfugiés dans la cour du commissariat. La Croix-Rouge et Médecins sans frontières leur sont venus en aide

En début de semaine, Diepsloot, un autre township situé au nord de Johannesburg, s'est enflammé à son tour. Trois autres ont suivi et, samedi, le centre-ville s'est embrasé à son tour avec son lot de blessés, de maisons et de boutiques incendiées.

La police est intervenue partout. Mais les balles en caoutchouc, les gaz lacrymogènes ont bien du mal à disperser les foules en colère, qui se reforment rapidement en petits groupes pour poursuivre la chasse aux étrangers.

La plupart des victimes sont des immigrés clandestins venus du Zimbabwe, du Malawi ou du Mozambique. Ils seraient entre 3 millions et  5 millions dans le pays. Récemment, des centaines de milliers de Zimbabwéens sont arrivés en Afrique du Sud, fuyant la crise économique et politique sans précédent que traverse leur pays.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, refusant de reconnaître la gravité de la situation au Zimbabwe, n'a jamais traité avec attention le problème des migrants. La seule politique du gouvernement consiste à rafler puis à reconduire massivement les Zimbabwéens à la frontière.

Il est quasiment impossible pour un Zimbabwéen d'obtenir un statut de réfugié. Sans papiers, ils vivent dans la peur de la police et acceptent souvent des salaires inférieurs aux minima légaux

Jacob Zuma, président de l'ANC, Nelson Mandela, son ex-épouse Winnie, qui s'est rendue à Alexandra, quasiment toute la classe politique a condamné ces attaques xénophobes. Alors que l'opposition demande le déploiement de l'armée et craint que la situation n'échappe à tout contrôle, Thabo Mbeki a mis en place un "panel", charger de trouver "qui est derrière ces attaques". Pour la plupart des analystes, il n'y a qu'un responsable à cette flambée de violences : la pauvreté

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LE MONDE | 19.05.08

23:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique

Commentaires

Du jamais vu cette chasse à l'immigré qui est orchestré bien sûr.En Italie c'est plus propre mais un ancien du MSI a bien fait comprendre devant les caméras d'un revers de main qu'il fallait mettre dehors les immigrés.A suivre.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 22/05/2008

Annonce de mesures contre l’immigration illégale, qui devient un délit.

mesure qui criminalise les sans-papiers ,un des thèmes phares de la campagne électorale de la droite.

Écrit par : noelle | 22/05/2008

Pour moi beaucoup de tristesse.
Je suis allée dans ce pays, y compris à SOWETO. C'était encore l'apartheid.
Les Noirs étaient moins pauvres et soudés contre l'apartheid.
Mandela a apporté la justice, de Klerc s'est sacrifié pour une nouvelle Afrique du Sud.
Qu'en reste-t-il ?

Écrit par : Rosa | 22/05/2008

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