04/12/2010
Le pont des Arts
Le pont des Arts, pont des amoureux, s'est transformé le temps d'une journée en pont des mal-logés. Le campement n'aura pas tenu longtemps: vendredi 5 novembre vers 20h15 la police est intervenue pour démonter les 31 tentes rouges installées par les 31 associations de lutte contre le mal logement, posées le matin même sur ce pont situé face au Louvre à Paris. Et ce afin d'interpeller le gouvernement sur ses «promesses non tenues». Un rendez-vous avec le premier ministre a été fixé en début de semaine prochaine.
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«On est satisfaits du rendez-vous mais on aurait pu se passer de la petite séquence CRS. Dans le fond, on aurait préféré ne pas avoir à venir du tout sur le pont des Arts», a déclaré à l'AFP M. Angotti, s'exprimant au nom du Collectif (LDH, Emmaüs, Secours catholique, fondation Abbé-Pierre, etc.)
L'objectif de cette journée d'action? «Remettre la question de la lutte contre les exclusions et le mal logement en haut des priorités de l'Etat, pour sortir de l'impasse ceux qui souffrent de la crise du mal logement dans notre pays», a expliqué Christophe Robert, délégué général adjoint de la fondation Abbé-Pierre. Il s'agit de «tirer la sonnette d'alarme, de mettre sur un pont et pas dessous, au cœur de Paris» ce problème de la crise du logement. «Les associations ne pourront pas gérer la crise continuellement comme ça.
Quatre ans après l'installation de quelque 200 tentes sur les berges du canal Saint-Martin à Paris, puis un peu partout en France, les propos sont très amers: «Vous allez voir que dès l'arrivée des grands froids les ministres – si ce n'est pas le président de la République – vont se précipiter dans un foyer d'hébergement pour plaindre le sort des sans-abri, mais derrière ça ne suit pas, les associations n'ont pas été subventionnées à hauteur des besoins», soutient Jean-Yves Cottin, s'exprimant au nom du Comité des sans-logis.
«Nicolas Sarkozy, c'est celui qui a dit pendant la campagne “Je veux – si je suis élu – que d'ici deux ans plus personne ne dorme à la rue”, il a dit ça en hiver avec des larmes de crocodile, et depuis il a été élu et il a fait augmenter les prix», rappellera Julien Bayou de Jeudi Noir, venu en soutien. Ce dernier dénonce notamment une «contre-politique du logement des apprentis pyromanes du gouvernement» qui préfèrent «baisser les crédits, ne pas respecter la loi SRU (les 20% de logements sociaux), vider le droit opposable de son efficacité, soutenir sans réfléchir l'accession à la propriété qui fait augmenter les prix».
Etienne Pinte (député UMP) est passé dans la matinée pour les soutenir. «Tout le travail qu'il a fait pendant six mois a été mis aux oubliettes, il est vraiment très déçu et essaye d'interpeller de son côté comme il peut, mais ça va être compliqué de le faire dans sa majorité sachant que c'est aussi compliqué d'interpeller à gauche sur ces questions», dira Augustin Legrand, venu sous la casquette de président des Enfants de Don Quichotte (et non en tant que conseiller régional Europe Ecologie pour l'Ile-de-France), regrettant l'absence des grands partis de l'opposition lors de cette journée d'action hautement symbolique
23:43 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : logement, le pont des arts
Commentaires
Et youpee ! j'ai voulu te poster un commentaire mais le serveur Hautetfort répondait absent à l'appel (je ne l'ai pas inventé, c'était indiqué en toutes lettres) Voyons, qu'est-ce que je disais déjà ? ...
Qu'il était évident que l'ère sarkozienne (pauvres de nous !) enrichit les plus riches, paupérise les classes moyennes (merci bien, je m'en suis rendue compte) et se révèle une véritable catastrophe pour les plus pauvres. Ses déclarations qui ont suivi les tricheries électorales en Côte d'Ivoire ne laissent rien présager de bon pour l'avenir et pour 2012 en particulier. Cela n'arrive pas qu'aux autres ... Par conséquent, soyons vigilants. A supposer que nous en ayons encore les moyens, bien sûr ! Durant ce temps le petit paon fait la roue en Inde avec sa souris, à nos frais, bien sûr !
Écrit par : simone | 05/12/2010
Comment ça existe de nos jours ou tant d'oppulance et de richesses nous sont montrés sans retenue
certains étalent leurs milliards sans aucune honte
alors que de pauvres gens n'ont aucune ressource
je suis écoeurée j'aide dans la mesure de mes possibilités
mais c'est une larme dans un océan
bisou bon dimanche
Écrit par : mamita | 05/12/2010
Ça y est, moi aussi j'ai été victime du Bandit masqué !
Plusieurs com' effacés chez toi ou sur le vrai sport...
Ce n'est pas grava, je disais des conneries !
Écrit par : Z'Yves | 05/12/2010
Mais c'est qu'en plus, il ne nous croit pas ... dis-lui que c'est vrai, Noëlle !
Écrit par : simone | 05/12/2010
Il y a quelqu'un qui est venu " chez moi" effacer mes coms! Yves, promis, juré, ce n'est pas moi!!
Écrit par : noelle | 05/12/2010
Solidaire avec Yves, concernant les disparitions! LOL
Libérons notre conscience achetons, offrons des Quechua pour Noël, nous serons plus nombreux à nous faire dégager d'un pont visité par les touristes.
Ce serait une passerelle vers quoi ?
Écrit par : alsacop | 05/12/2010
Vers un peu d'amour...
Écrit par : noelle | 05/12/2010
Lu dans "le monde" Yann Benoist est l'auteur de Sans-logis de Paris à Nanterre
Les pouvoirs publics et les médias feignent de croire que la question de l'errance ne se pose qu'en hiver. Le collectif "Les Morts de la rue" ne cesse pourtant de le claironner : c'est tout au long de l'année que meurent les SDF.
En fait, ce n'est plus un secret, les diverses violences subies dans la rue tuent plus que le froid. La mort de cette femme est certes dramatique, mais pas plus que celles des centaines d'autres SDF qui disparaissent le reste de l'année. La compassion saisonnière cache le désintérêt général pour ces questions.
Mais surtout, les sans-abri n'ont pas besoin qu'on leur enseigne ce qui est bon pour eux ou qu'on les traite comme des criminels. Depuis plusieurs années, des SDF avaient trouvé refuge au bois de Vincennes. Vendredi, les forces de l'ordre les en ont expulsés et ont détruit leurs logements de fortune jugés insalubres. Après avoir contraint les sans domicile à quitter les grandes villes, on les chasse des bois. Dans la même logique coercitive, certaines préfectures préconisent désormais d'expulser les sans-papiers des centres d'hébergement
Écrit par : noelle | 05/12/2010
Au bois de Vincennes, ce n'est pas la première fois que cela se produit, c'est systématique. On ne leur offre rien et on les chasse de partout. C'est la société la plus injuste qui se puisse connaître. Jadis il y avait quelques SDF que l'on nommait clochards mais ils étaient une poignée, on les connaissait par arrondissement; maintenant on fabrique les sans logis en masse ... C'est une honte !
Écrit par : simone | 05/12/2010
Simone
As tu lu l'histoire de "Louis" (libé) et ce n'est pas la seule!
"Louis, faisait partie des anciens. Sa «maison» autoconstruite, avec des planches et des poutres était l’une des plus belles du bois. Elle était décorée, meublée, disposait de l’eau courante - grâce à un branchement pas très légal sur le réseau d’eau -, et de l’électricité fournie par un groupe électrogène. Il avait mis des rideaux aux fenêtres, possédait une télé. Sa cabane comportait une cuisine et un salon avec canapé clic-clac. Ses voisins SDF du bois l’appelaient «le Baron». De temps en temps, ils se réunissaient chez lui «pour boire un coup», se réchauffer et regarder la télé. Sous d’autres cieux sa maison aurait fait partie d’une favela. Vendredi matin, elle a été démolie, en vertu d’une décision rendue le 4 novembre par le tribunal administratif, saisi par la Ville de Paris."
Le temps ou on les appelait clochards est bien loin ! à l'hôpital, le midi, ils venaient chercher leur soupe, et l'hiver, une salle était ouverte , ils y restaient quelques mois ( j'ai travaillé dans ce service) mais il y a bien longtemps !
Écrit par : noelle | 05/12/2010
" Tribunal administratif, saisi par la Ville de Paris " - la ville de Paris c'est Bertrand Delanoë, maire socialiste ... Inutile d'ajouter quoi que ce soit. En revanche pour nous augmenter la taxe d'habitation, organiser ce Paris-Plage qui coûte une fortune chaque année, là il est champion ! Comment dit Mélenchon déjà ? ...
Écrit par : simone | 05/12/2010
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