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12/01/2011

Haïti un an après....

Par Rodney Saint-Éloi 

Né à Cavaillon au sud d'Haïti, Rodney Saint-Éloi vit depuis 2001 à Montréal, où il partage son temps entre l'écriture, l'édition, les tournées d'écriture et de conférences. Il a fondé en 1991 à Port-au-Prince les éditions Mémoire et, en 2003 à Montréal, les éditions Mémoire d'encrier. Rodney Saint-Éloi a commencé à écrire dès l'âge de 13 ans. Son œuvre est une lente traversée des villes, des fleuves et des visages .

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images.jpgRegarder Haïti en rêvant de demain. Se projeter dans l'avenir! Disons 2015 ou 2025. Les chiffres et les mots nous jouent de sales tours. On ne sait plus comment compter les morts. On apprend aussi à ne pas trop compter sur les mots. Les mots glissent d'un sens à l'autre, comme la terre. Et les mots glissent avec le temps. Ayiti se tè glise... Haïti, terre qui glisse, dit le proverbe. Aujourd'hui, c'est le premier anniversaire du séisme. On ne sait plus ce que parler veut dire. On n'a pas de mots pour dire l'ampleur de la catastrophe. On a simplement honte. Ou on fait semblant d'avoir honte.

Avec le séisme, une autre histoire a commencé. Le paradigme a changé. Le 12 janvier a marqué les esprits. Pour rappel, le commencement, soit 1804 où les nègres s'étaient mis debout pour dire non à l'esclavage. Ce grand appel à l'humanité et à la citoyenneté. Si l'action des nègres d'Ayiti avait suffi pour incendier les colonies, escaladant les citadelles de la honte et de la barbarie, criant la plus lumineuse et la plus vibrante phrase au monde : Vivre libre ou mourir, le 12 janvier a annihilé cette pulsion de vie, plongeant collectivement la société dans le champ de la mort et du désespoir.

En fait, quelle histoire?

De l'histoire, il y en a toujours une. Cela dépend de la perspective, de ceux et de celles qui l'écrivent. Après le séisme du 12 janvier, on a vu l'Occident courir au secours du «pays le plus pauvre» d'Amérique.

On a vu défiler les troupes américaines. On a vu les grands de ce monde épater la galerie dans d'étranges monologues. On a vu aussi sur tous les écrans du monde la tendresse des gens simples, qui donnent, prient et s'activent pour un véritable changement social en Haïti. On a vu un président itinérant, impuissant, crier son impuissance. On a vu des corps déchiquetés. On a vu des promesses de milliards. On a vu et entendu des pays amis prophétiser l'avenir pour ces millions d'Haïtiens sinistrés. On a vu... On a entendu...

Un an après... le commerce de l'humanitaire continue à tourner, mais dans un vide tragique. Ajouté à cela, le sentiment d'affaissement généralisé, l'échec de la communauté internationale et le choléra qui fait déjà des milliers de morts.

Oui... Anniversaire. Anniversaire de la catastrophe. Commémoration? Le premier bilan aussi. Triste, n'est-ce pas! On vit avec le goût amer des promesses non tenues et l'horreur du spectacle humanitaire. Dans le décor, il y a les donateurs qui comptent et qui planifient le délabrement. Et ils comptent fort et dans leur langue, oubliant la langue de ceux qui reçoivent. Plus ils comptent, plus le sinistre s'étend, et plus le mot coopération devient un mystère. Puis, les caméras se déploient. Ils hissent leur drapeau pour exhiber le spectacle de la détresse.

Comme l'humanitaire est le seul cinéma que connaît la ville, tout le monde se met à regarder. Ils vont et viennent avec des promesses solennelles, des recettes pour rebâtir le pays. Ils déclarent qu'ils sont là, live, dans la catastrophe de cette ville, qui est devenue un ensemble indifférencié de tentes coloriées et de corps affamés. Ils comptent et parlent de reconstruction. Ils exécutent des projets, concoctés à Manhattan, à Ottawa, à Londres, à Paris. Ils voyagent en première classe, et prennent le temps de rédiger leurs rapports. Ces experts de l'humanitaire sillonnent les rues défoncées, avec des mots de passe : résilience, reconstruction, opportunité, projets, élections libres et démocratiques...

Suite au séisme, la meilleure trouvaille de la communauté internationale pour Haïti, c'étaient des élections démocratiques... la thérapie occidentale à la crise haïtienne. La solution miracle. La pilule des technocrates. Ont suivi assurément des rapports et des missions, qui coûtent très cher à la reconstruction. Des élections sous les tentes. Des élections pour un peuple de sinistrés. Des élections au temps du choléra. Des élections pour en finir (ou pour revenir) avec le désespoir...Tout un peuple sans cadastre a été ainsi convoqué aux urnes. Ils n'avaient pas le temps de pleurer leurs morts ni de faire le deuil. Oh... Le palais de nuages, voici la grande imposture. Et on connaît le reste. Que peut-on contre les bailleurs? Enfin, eux qui donnent. Eux qui décident. Yes Sir. Oui Monsieur. Merci Seigneur.

Puis, on assiste à la douloureuse expérience de déliquescence d'un État sinistré, d'un président malicieux, sans passion ni détermination; invité, on dirait, à un dîner de cons. Il s'embourbe dans une succession de crises, et plus ça avance, plus ça pue. Aucun sens de l'humain. Aucun sens de l'État. Aucun sens de la reconstruction. Le président est à la fois le bourreau et la victime d'un film d'horreur qu'il a lui-même réalisé. Il tire les ficelles. Il traîne son protégé à bout de bras dans cette mascarade électorale.

La désunion commence avec le faste d'une campagne électorale – menée officiellement et paradoxalement sous la bannière de l'unité – qui n'a pas su respecter la misère des sinistrés. Et dans ce tour de passe-passe, le peuple est pris au piège de sa propre survie.

Commentaires

J'ai relu pour la 3ème fois car j'avais des difficultés de compréhension (c'est aussi pour cette raison que je préfère sur les blogs, les textes de profanes) et c'est ainsi que j'ai recherché la définition de paradigme...Toujours dans cette incompréhension je recherchais plus loin et je trouvais ceci :

" 2. Un groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une cage et, au milieu de celle-ci, un escabeau avec des bananes.
3. À chaque fois qu’un des singes tentait de grimper à l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les autres.
4. Au bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes faisait mine de vouloir grimper sur l’escabeau, les autres le frappaient (par crainte de prendre une douche glacée).
5. Bien entendu, au bout de quelque temps, aucun des singes ne se risqua plus à grimper sur l’escabeau malgré la tentation.
6. Les chercheurs décidèrent alors de remplacer un des singes. La première chose que fit le nouveau fut de vouloir monter sur l’escabeau. Aussitôt, les autres se mirent en devoir de le frapper.
7. Quelques raclées plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à ne plus grimper sur l’escabeau, sans même connaître la raison de cette interdiction.
8. Un deuxième singe fut remplacé et subit le même sort que le premier. Celui-ci, d’ailleurs, se joignait aux autres pour le battre dès qu’il tentait de grimper sur l’escabeau.
9. Un troisième singe fut échangé et le processus se répéta. Le quatrième puis le cinquième singe furent échangés, chacun à leur tour et à des intervalles adéquats. Ils subirent le même sort à chaque fois qu’ils tentèrent de grimper sur l’escabeau.
10. Le groupe de cinq singes restant à la fin de l’expérience, bien que n’ayant jamais reçu de douche froide, continua à frapper tout nouvel arrivant qui tentait de monter sur l’escabeau.
11. S’il était possible de parler avec ces singes et de leur demander pourquoi ils frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, je parie que leur réponse serait la suivante : “Je ne sais pas, mais ici c’est comme ça.” Ce comportement ne vous semble-t-il pas familier ?... Ah ! les traditions, les habitudes…
12. Faites suivre ce lien: d’autres que vous se demandent peut-être pourquoi nous continuons à agir comme nous le faisons quand il existe des alternatives.
13. “Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Et je ne suis pas sûr de celle qui vient en premier.” Albert Einstein.

Je comprenais un peu mieux le sens de ce texte....

Mais je n'ai trouvé aucun résultat découlant de rêves, RIEN

Par contre j'ai pigé : "..... “Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Et je ne suis pas sûr de celle qui vient en premier.” de Albert Einstein.

..... Pour Haïti,pour le moment......" à gerber" !

Mais j'aimerais bien en "discuter".....pour arranger ma conscience ou pour trouver des solutions ??

Écrit par : alsacop | 12/01/2011

Merci ! cela fait une semaine que je pense à cette note, Haïti un an après mais je n'arrivais pas à trouver le temps ni la matière !

Heureusement que l'année passée on devait faire des miracles !
Résultat : le choléra !

Écrit par : Z'Yves | 12/01/2011

Qui peut me dire si les conséquences du tsunami survenu en Indonésie il y a quelques années sont complètement réparées ? ... " L'équilibre du monde " semble passer par un injuste déséquilibre et là, rien à comprendre car rien à admettre.

Écrit par : simone | 12/01/2011

Alsa : J'espère pour toi que tu as copier/coller sinon tu dois avoir bobo aux doigts.
Simone; Non bien sur, à la Nouvelle Orléans non plus. Seuls les intérêts économiques sont reconstruits et comme en Haïti il n'y en avait pas, le peuple n'a plus qu'a soigner leur choléra !

Écrit par : Z'Yves | 12/01/2011

"Redevenir soi-même pour continuer à avancer. «Pour moi, l'espoir, c'est un métier. Sinon, on doit plier bagage. Il faut inventer une utopie pour Haïti. Peut-être que la communauté internationale se trompe en voulant reconstruire très vite. Trop vite. Ça prend du temps, après deux siècles de chaos. Quand bien même il y aurait neuf millions d'ONG en Haïti, ça ne suffirait pas pour construire un pays. Ce sont les Haïtiens qui vont reconstruire le pays. La communauté internationale est en train d'expérimenter un pays qui n'existe nulle part. Il faut que les gens mettent dans leur tête le mot espoir. C'est pourquoi la littérature est importante: elle met en tête l'imaginaire du pays.»

Son livre "haïti Kenbe La "

Écrit par : noelle | 12/01/2011

J'avoue que je désespère de plus en plus de l'humanité ... Il me semble que c'est de pire en pire !

Écrit par : simone | 12/01/2011

il faut refaire un état des lieux de l'innommable. Pas seulement de l'avant 12 janvier : 48% d'analphabètes, 70% de chômage, 80% de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour, 40% de la population n'ayant pas accès à l'eau potable. Mais de ce qui s'ensuivit : 250.000 morts, 300.000 blessés, une capitale presque totalement détruite, d'autres villes rasées et une épidémie de choléra qui a fait près de 4.000 morts supplémentaires.

Écrit par : noelle | 12/01/2011

Simone : je suis bien d'accord avec toi mais ne le dis pas à Alsa il va t'envoyer en HP ! lol

Écrit par : Z'Yves | 12/01/2011

J'avais lu le très beau livre de Dany Laferrière, "l'énigme du retour" lui aussi a écrit sur "son pays meurtri "

ça, c'est Haïti : le pays est brisé, mais un festival littéraire rassemble plus de 30 000 jeunes cinq mois plus tard ! La culture, la création sont considérées comme un luxe en Europe, mais c'est une chose naturelle et propre à tous là-bas. On n'a que ça ! La littérature, la musique, et la peinture plus encore qui est aussi populaire que le football et qui peut être pratiquée par des analphabètes. Les Haïtiens sont tous poètes. »
Recueilli par Karine Papillaud

Quand on lit ses lignes, on peut dire que l'espoir existe !

Écrit par : noelle | 12/01/2011

Oui, mais on ne combat pas le choléra avec de la littérature. Ah ! mon fichu rationalisme (qui est-ce qui m'a dit ça déjà ... Doume ou Alsa ? ) En réalité, quand on maintient une situation désastreuse, c'est parce qu'on a un autre objectif et celui-là, je préfère ne pas y penser. Tu regardes Harkis sur la 2, ce soir, Yves ? ... C'est une rediffusion et comme je l'ai déjà vu (toi aussi, sans doute) j'ai sélectionné le documentaire d'Arte, en espérant que ce ne sera pas trop rasoir. Mélenchon vient de balancer quelques vérités sur LCP. La tête des journalistes en place ... faut-il qu'ils se sachent sur des sièges éjectables !
Dommage qu'il finisse toujours par s'énerver car lorsqu'il dit les choses calmement, ça a de l'impact. Bonne soirée à tous.

Écrit par : simone | 12/01/2011

@ Yves

Scoop : j'écris avec les 2 mains, 6 ou 7 doigts !

Oui j'ai fais du copier/coller, mais ce n'est pas automatiquement ma spécialité...
Il fallait expliquer : PARADIGME et comprendre ce qui est "infini".

à la base je suis assez en accord avec Simone, alors HP ? Je ne pige pas !

Te concernant, tu parles 2 x du choléra....et je partage le critère économique avec toi....mais "Haïti" c'est bien au-delà.

Tout le monde tourne autour ou cite d'autres écrits sans vraiment aller au bout du truc....

Écrit par : alsacop | 12/01/2011

Alsa

ils écrivent et ils le vivent, ils connaissent Haïti, " aller au bout du truc" personne ne sait y aller...

Quand tu regardes les reportages, tu as ce mélange d'horreur et d'espoir....

Écrit par : noelle | 12/01/2011

@ " La misère de la mondialisation ".

Je suis en accord à 200% avec monsieur Rodney Saint- Eloi.C'est tout à fait concret comme descriptif de la situation ce qu'il narre.
On a trop considéré ce pays comme un territoire de conquète mais pas assez comme un territoire d'echanges.Oui, on a besoin de littérature, oui, on a besoin de poésie qui sont des espaces de liberté.Mais on a besoin aussi comme partout à activer les mêmes enjeux de l'aménagement,de la santé pour l'épidémie qui est arrivée,de transport ,d'infrastrucures ,de communications.
En fin de compte ce qui manque est une volonté de solidarité de certains grands pays aux croissances à deux chifrres,qui pourraient activer leur politique de co-developpement mais les sous-sols de l'Afrique sont malheureusement plus attrayants.

Puisse cette nation ne pas mourir dans les bras de la misère de la mondialisation...
Et même si les rêves sont souvent fragmentés ,on peut rêver à l'espoir d'un pays que l'on aime...

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 12/01/2011

Entièrement d'accord avec l'analyse de Pierre et pour continuer à avoir accès au sous-sol de l'Afrique, on n'hésite pas à maintenir les africains dans un état de dépendance quasi complète même si dans les textes, ils sont libres, la réalité prouve le contraire.

Écrit par : simone | 12/01/2011

écrit N°1 : ....48% d'analphabètes....
écrit N°2 : ....Les Haïtiens sont tous poètes.
écrit N°3 : Quand bien même il y aurait neuf millions d'ONG en Haïti, ça ne suffirait pas pour construire un pays. Ce sont les Haïtiens qui vont reconstruire le pays
écrit N°4 : les terrains disponibles autour de la capitale Port-au-Prince sont détenus par de riches propriétaires. Une élite, dominée par une poignée de familles, contrôle la plupart des secteurs économiques du pays ainsi que son système politique.
écrit N°4 : La quasi-totalité des 5,3 milliards de dollars d’aide internationale promis pour les deux premières années a été légalement validée, mais une petite partie (1,2 milliard) a été concrètement allouée....
écrit N° 5 : Puis, on assiste à la douloureuse expérience de déliquescence d'un État sinistré, d'un président malicieux, sans passion ni détermination; invité, on dirait, à un dîner de cons. Il s'embourbe dans une succession de crises, et plus ça avance, plus ça pue. Aucun sens de l'humain. Aucun sens de l'État. Aucun sens de la reconstruction. Le président est à la fois le bourreau et la victime d'un film d'horreur qu'il a lui-même réalisé. Il tire les ficelles. Il traîne son protégé à bout de bras dans cette mascarade électorale.

Nono, tu me réponds : "ils écrivent et ils le vivent, ils connaissent Haïti".....Je ne le ressens pas ainsi

Des chiffres et des écrits se contredisent dans mes reprises précitées, c'est bien joli de se regarder "s'écrire" ou s'écouter tout simplement ou faire semblant.
Je parle de possédants haïtiens, je parle de milliards d'aides encore bloquées, de paradoxes, de lâchetés et maintenant de ce putain de choléra et nous nous contentons de citations, d'"excuses", de comparaisons.

.....

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Que dire ma pauvre Noelle, un an après rien n'a changé pour ces pauvres gens, j'ai vu les reportages à la télé, ces enfants qui vivent dans des baraquements pourris, ça me fait mal...le monde est fou...Clinton se plaignait que des grues étaient bloquées depuis 7 mois en douane, il y a quand même un marasme incroyable des dirigeants de ce pays, quelle honte...je t'embrasse, et chapeau ta note...bisou...

Écrit par : le Pierrot | 13/01/2011

Question : la poésie est-elle exclusivement culturelle ? Je pense que non, c'est une façon de percevoir les choses, une forme de sensibilité particulière qu'on a en naissant, ou pas. En ce sens, persuadée qu'il peut exister des poètes analphabètes. Ce n'est pas vu sous cet angle, une contradiction. Haïti est sans nul doute tout ce qui a été dit, c.a.d. tout et son contraire et c'est précisément la raison pour laquelle tout est compliqué là-bas. Nous estimons les choses en passant par notre prisme européen et c'est là que réside l'erreur. On peut comparer l'autonomie d'un peuple à une forme de thérapie. Il faut parfois à celui qui ne peut s'en sortir seul, une longue analyse mais au bout du compte, c'est lui et lui seul qui trouvera la solution, quand il en sera devenu capable. Je crains qu'à trop vouloir intervenir, les ONG enfoncent ceux à qui elles veulent porter secours. D'autant que la démarche n'est pas toujours aussi innocente et désintéressée qu'elle veut le faire croire. Le capitalisme a beaucoup de complices (involontaires parfois) -

Écrit par : simone | 13/01/2011

@ Simone

Merci de ton soutien sur mon analyse.La poésie n'est pas exclusivement culturelle,bien sûr que non.
Et puis je voulais terminer ma première analyse hier soir en posant une question qui saute aux yeux mais "Le Pierrot" a donné la réponse,la question était celle-ci:dans toutes les images vues,dans tous les reportages vus,avez-vous vu des grues,des dizaines de grues,des centaines de grues comme en ce moment en France avec la relance sur le batiment?? Et bien non,dans tous les reportages nous voyons que des tentes,encore des tentes,toujours des tentes.

Oui, et c'est un paradoxe, la multiplicité des acteurs est un frein,la multiplicité des instruments est un frein,la lenteur des mises en oeuvre des aides est un frein.
L'Europe n'a pas à rougir de l'aide publique au développemet,au contraire elle participe à moitié sur la planète et a ouvert son eventail à plus de 150 pays désormais.
L'action doit être homogène mais du côté de Pékin on a peut-être pas le même angle de vue.
Et puis j'en ai marre à propos d'Haïti d'entendre toujours le même slogan:consolider la démocratie,faire des élections et n'oubliez pas de consolider la démocratie et surtout de faire des élections etc...etc...Et bien non le développement économique et social passe avant dans un premier temps.

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

Ecouter, participer, donner, s'engager...: mais c'est plus dur de comprendre et d'être persévérant face au "murs construits" (c'est une image) par les volontés politiques et les possédants de ce pauvre pays...
Bonne journée !
Doume

Écrit par : Doume | 13/01/2011

Je leur souhaite de trouver l'énergie et la solidarité pour la reconstruction de leur pays

Ce sont les Haïtiens qui vont le reconstruire .

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Noëlle obstinément positive ... puisse tu être entendue !

Écrit par : simone | 13/01/2011

En fait personnellement, je pense que le monde occidental n'a jamais pardonné à Haïti d'avoir été la première République "nègre".
Depuis, le paradis des Caraïbes et devenu le pays le moins riche du Globe.
Le tremblement de terre n'ayant été qu'un drame de plus pour ce pauvre peuple dans la misère perpétuelle.
Les "possédants" comme indique Doume, ont immigré en Floride. Il n'exploite plus rien sur place, à part le peuple, mais par contre, ils sont toujours possesseur des terres et de ce fait bloquent toute reconstruction. Surtout que le cadastre ne semble pas d'une clarté absolue.
Il me semble qu'il n'y a qu'une solution : un gouvernement d'Union Nationale, l'appropriation des terres par l'État et un plan de reconstruction générale. Au lieu de cela,on a organisé des élections présidentielle...
On en revient toujours à mon éternelle Théorie du Chaos dont j'ai déjà beaucoup parlé chez moi.

Écrit par : Z'Yves | 13/01/2011

Malgré toutes mes lectures et les émissions que j'ai suivis sur le sujet, je ne parviens pas encore aujourd'hui à comprendre les raisons (s'il y en a) de souffrances de ce pays. C'est comme s'il subissait un sort, ce en quoi je ne crois pas, bien sûr. C'est pourquoi j'ai lu avec attention vos échanges, et je ne trouve qu'à évoquer l'espoir, tant nous ne détenons aucune clé permettant de faire concrétement avancer les choses, pour ce pays blessé par mille injustices.
N.B Le mot paradigme n'a jamais pu signifier quelque chose, pour moi !! Malgré recherches et interrogations auprès de "sachants", personne n'a jamais pu satisfaire mon "besoin de savoir"... suis-je à ce point ignare ou limité ?Qui peut m'aider ?
amicalement
rony

Écrit par : rony | 13/01/2011

On peut employer le mot paradigme au pluriel, dans un langage politique,dans un langage économique comme par exemple :le social dans l'économie,nouveaux paradigmes ?

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

Paradigme, j'ai cherché aussi, et retenu, désigner un modèle de pensée dans des disciplines scientifiques? il y a des pages et des pages sur ce mot !

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Vos réponses renforcent mes doutes, et je vous demande de m'en excuser
comme tu dis , noelle, des pages et des pages, et c'est ce qui me fait me perdre en route...
à Pierre, je ne doute pas que ce mot ait un sens et l'emploi que vous exposez est plausible, comme celui que propose noelle, mais il faut reconnaître que déjà les deux interprétations diffèrent.
Attention, il ne s'agit pas d'un objet ni d'une volonté polémiques de ma part, mais simplement de chercher à comprendre au mieux...
mais je vous éloigne du sujet de ce billet, désolé et merci.

Écrit par : rony | 13/01/2011

@ Rony

C'est un mot que j'emploie rarement mais je l'emploie toujours au pluriel pour parler soit des paradigmes ,soit des nouveaux paradigmes.Un jour Quitterie Delmas l'avait employé sur son blog et j'en étais trés heureux.

Ce n'est bien sûr pas un objet de polémique mais d'explication.

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

Franchement, et je l'avoue humblement, je ne connaissais pas le mot paradigmes avant ce jour, et je n'ai rien compris de vos explications. Mais je suis beaucoup plus préoccupé par le fond de la note de Noëlle c'est à dire : Haïti !

Écrit par : Z'Yves | 13/01/2011

je demande donc que l'on me pardonne cette digression malvenue....
(j'avais quand même signalé que j'étais désolé de mon éloignement du sujet)

Écrit par : rony | 13/01/2011

@ rony, tu n'es pas à l'origine de la digression !

Écrit par : Z'Yves | 13/01/2011

Rony, ne sois pas désolé ! surtout pas !

Bisous

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Aux dernières nouvelles, Bernard Kouchner devrait prochainement être nommé haut représentant de l'ONU pour la reconstruction d'Haïti, chargé de coordonner l'aide internationale...
Il leur a fallu un an pour trouver cette " solution " ? Il est vrai qu'il est désormais au chômage le french-doctor ! En souhaitant qu'il soit plus efficace à ce poste ... Petit parallèle avec le dernier lot de consolation dont hérita Tony Blair ... On prend les mêmes et on recommence pour ensuite s'étonner du fait que ça n'avance pas. Et ... commentaires confiés à BHL ? Mais j'ai mauvais esprit. (ce qui vaut mieux que de ne pas en avoir du tout) " Et vlan, passe moi l'éponge " -

Écrit par : simone | 13/01/2011

Oui Yves comme d'habitude....C'était moi ! Pardon ! lol

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Oui, il a retrouvé du boulot !(kouchner)

L'histoire de cinq singes dans une cage...bien sûr c'est Alsa !

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Ah les savants....Qui trouveront, dans l'avenir, la possibilité de reconstruction.

Oui la bêtise humaine est infinie !

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Ouais ! cette fois les Guignols ne représenteront plus B.K. avec un sac de riz sur l'épaule, ce sera du sable pour construire des châteaux qui s'effondreront à la première vague. Kouchner en terrassier ... je voudrais voir ça, tiens. Cette misson va lui rapporter combien ? ...

Écrit par : simone | 13/01/2011

Quelle honte ,il manquait plus que Kouchner en Haïti,il a déjà donné avec ses sacs de riz du côté de Mogadiscio.Lui qui ne prend jamais le métro (c'est certainement pour les classes moyennes).Un bon petit salaire du côté de La FAO certainement et surtout de la présence devant les caméras...

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

C'était du mauvais vin puisqu'elle tourne au vinaigre. Cela dit, si mes souvenirs sont exacts en remontant assez loin, c'est déjà elle qui avait eu la peau de P.P.D.A. au 20 heures ? Alors finalement ...
Ce sont des killers tous.

Écrit par : simone | 13/01/2011

La reine Christine était venue chez Taddeï le lendemain de la mise à l'écart de Pulvar...Je pense que son analyse concernant la mise sur la touche d'une journaliste, d'une femme, était très bonne.
Par contre j'ai aussi ressenti un espèce de trouble que j'avais mis sur le compte, disons d'un conflit de génération ( voir les jeunes journalistes présentes ce soir là).

Pour en revenir à Haïti ainsi qu'aux probables nouvelles responsabilités de Kouchner, pourquoi pas ?
Il a de l'expérience, je ne sait pas si j'ai le droit de critiquer cette future nomination à l'ONU pour Haïti.
L'argent facile ? Passage à l'écran ? S'il fait du bon boulot je me fiche des privilèges qu'il aura, en binôme avec Clinton cela pourrait réussir.

Plus je pense à Haïti, plus je confirme que la bêtise humaine est infinie !

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

J'étais sous la couette...la crève, le ménage est fait, Pierre il ne manque pas un com ?

Désolée, je crois que si !

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Moi je suis parti faire ma petite marche et au retour, pftt plus de oueb, d'où mon absence au débat Kouchner.
Comme on disait chez moi là bas ! ce mec c'est que des tchaleff !

Mais ce sera toujours mieux que RIEN !

Écrit par : Z'Yves | 13/01/2011

@ Noëlle

Si,si il manque le commentaire sur la jalousie et l'aigreur de l'épouse de l'ex ministre des affaires étrangères.Merci.

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

LOL

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Noëlle a eu le plumeau un peu lourd, en même temps que la poussière elle a balancé les bibelots ou alors, elle a éternué trop fort ? Allez, retourne sous ta couette, va !

Écrit par : simone | 13/01/2011

@ Kouchner,le vide,le statut...


Kouchner est une vitrine vide et peut importe le salaire les jeunes attendent derrière ces mecs qui cumulent puisque sans statut de l'élu,dommage en 2007,2008 on débattait sérieusement du non cumul et du statut sur le blog de Quitterie de Villepin puisqu'elle a retrouvé son nom de jeune fille.Il y avait sur certains billets 200 commentaires.

J'ai cogité un statut de l'élu que je lui envoyé via sa copine Virginie et tout cela tenait la route.J'avais fait des positions statutaires et des situations administratives à l'intérieur,les limites d'âges,les congés de longue maladie etc...c'est pas grave je l'ai encore dans la tête.Aucune volonté politique à briser le tabou sauf peut-être quelques uns au PS.

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 13/01/2011

Pierre

Désolée

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Je répondais en partie à Pierre concernant la reine Christine....Désolé !

Yves, [le "MacDo" est considéré comme un paradigme du "fast food" américain]....

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Alsa
j'ai aussi supprimé un de tes coms?

Écrit par : noelle | 13/01/2011

Non, tous mes "coms" sont là....

Même une suite d'un "com" provenant de Pierre

Écrit par : alsacop | 13/01/2011

Hélas ca devient une très mauvaise habitude, sous la pression de l'opinion publique les Etats promettent des aides qui n'arriveront jamais seulement on a déjà oublié car le tourbilon médiatique a déjà investi un autre sinistre ou une autre catastrophe humanitaire...

Écrit par : Jipes | 14/01/2011

Et maintenant le Brésil, une catastrophe n'est pas réparée qu'il en surgit une autre quelque part ailleurs. Le sieur Allègre viendra nous dire que le réchauffement climatique, c'est du pipeau or je n'ai jamais vu autant d'inondations en si peu de temps sur la planète. Il y a un problème, forcément et le froid intense ici cet hiver n'est pas un argument. Cela dit, n'étant pas scientifique, je n'expliquerai rien mais me contente de constater. Quant à l'agitation des Etats et leurs fausses promesses ou bien les prêts impossibles à rembourser, tout cela illustre le désordre ambiant.

Écrit par : simone | 14/01/2011

Jipes et simone

Oui, de nouveau "une autre catastrophe humanitaire.."images terribles de ces coulées de boue, beaucoup de personnes encore ensevelies...

Écrit par : noelle | 14/01/2011

Il y a quelques jours nous parlions sur "Déjà..." d'une tempête en France il y a un an (+) et en évoquant la nature. L'homme n'est rien devant celle ci à part une infime partie d'elle... il est temps que nous cherchions en nous aussi certaines "raisons" et "causes".
Nous construisons n'importe ou et n'importe comment sous prétexte de proximité et de distance, dans nos villes nous "entassons", no limits... nos respect... des mots peut-être mais des mots d'hommes et de femmes, dont nous mêmes (moi en premier) nous fouttons comme de l'an quarante (ce n'est qu'une expression...!)
Bon samedi à nouveau
;-D

Écrit par : Doume | 15/01/2011

8000 manifestants à Paris pour célébrer la chute de Ben Ali

Lors d'une brève halte devant le consulat d'Algérie un manifestant a crié "prenez exemple !" tandis qu'une porte-parole de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme prenait la parole pour souligner que "dans les deux pays la jeunesse s'est levée (...) le peuple algérien subit toujours un pouvoir autoritaire, l'interdiction des grèves, la corruption".

Écrit par : noelle | 15/01/2011

Baby Doc est de retour ! Rien que ça il leur manquait !

Écrit par : Z'Yves | 17/01/2011

Nouvelle épreuve pour Haïti !

Écrit par : noelle | 17/01/2011

@ Haïti

Et puis le flux de la mer
Et puis le reflux de la mer

Un nuage sans soleil
Des gens qu'on veille
Une rose fanée
Dans un ciel voilé
Un Laferrière
Qui nous parle de misère
Un Saint-Eloi
Tout en émoi
Un coeur
Tout en douceur
Un mirage de l'enfance
Qui meurt en silence

Et puis le flux de la mer
Et puis le reflux de la mer...

Poème écrit le jeudi 13 Janvier 2011

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 18/01/2011

C'est en effet la déliquescence de l'État, ou l'absence d'État qui fait que ce pays ne se reconstruit pas.
Mais je me demande de quel droit
Saint-Eloi qui vit à Montréal
dénonce les humanitaires ?
Avec le point de vue de ma belle-soeur Geneviève qui est toujours à Port au Prince.
Haïti est un pays qui a de grands intellectuels
mais il y a ceux qui parlent et ceux qui font.

Écrit par : Rosa | 20/01/2011

Rosa

Saint- ELoi, était à Port-au-Prince au moment du séisme. De ses souvenirs terrifiants, il a tiré « Haïti, Kenbe la ! Haïti , redresse toi !

la petite histoire

J'étais à l'hôtel, à Port-au-Prince. J'étais arrivé en Haïti depuis une demi-heure. Je venais participer au festival Étonnants Voyageurs. J'ai rencontré mon ami Dany Laferrière (écrivain haïtien, prix Médicis 2009, ndlr) qui m'a invité à manger. Cela m'a sans doute sauvé la vie.

Pour Dany Laférrière , on peut lire, "tout bouge autour de moi"

« La terre [qui] s'est mise à onduler comme une feuille de papier que le vent emporte ».

« Bruits sourds des immeubles en train de s'agenouiller. Ils n'explosent pas. Ils implosent, emprisonnant les gens dans leur ventre… »

« Tout bouge autour de moi », où l'écrivain exilé pointe le courage des Haïtiens, mais surtout la condescendance de l'Occident envers cette République autodidacte. Pour lui, plus qu'un pays, Haïti est « une puissance symbolique »
Rosa
pourquoi veux tu qu'ils n'aient pas le droit d'écrire sur leur pays !

Écrit par : noelle | 20/01/2011

Dany Laférrière que j'adore comme écrivain est classé dans les écrivains canadiens.
Lui et Saint-Eloi se trouvaient en Haïti au moment du séisme parce qu'il y avait un festival littéraire.
Je ne dis pas qu'ils n'ont pas le droit de parler sur leur pays, je dis qu'ils n'ont pas à mettre en cause les ONG qui ne peuvent rien faire en l'absence d'État et de structures...
Et qu'eux-mêmes ne font rien pour leur pays, contrairement à certains français comme ma belle-soeur qui eux bossent à la reconstruction avec leurs petits moyens et à leur échelle...

Écrit par : Rosa | 20/01/2011

Rosa

Il n'est pas question de critiquer ta belle soeur et tous ceux qui travaillent avec peu de moyens , je sais qu'ils sont nombreux !

Mais il y a un problème entre les organisations humanitaires, l'état Haïtien et la population, c'est juste une constatation de la situation actuelle en Haïti.

Sur Haïti demain

j'ai lu
* Rodney Saint-Éloi: «Haïti, l'art de rêver demain sans se fatiguer?»
* James Noël: «Haïti, la pupille du monde, mon œil!»
* Emmelie Prophète-Milcé: «Haïti dans 15 ans, c'est demain!»
Tu verras , ils ne sont pas tendres !
Mais je vois aussi des gens formidables !

Écrit par : noelle | 20/01/2011

Situation inextricable...
Il n'y a pas d'État haïtien !
Il n'y a pas de structures...
Quant aux organisations humanitaires elles font avec ce qu'elles ont, c'est-à-dire rien, aucun interlocuteur.
Tant que les Haïtiens accepteront ça, rien ne peut changer.
Quant aux intellectuels ils vivent tous à l'étranger : pourquoi ne sont-ils pas dans leur pays ?

Écrit par : Rosa | 21/01/2011

J'insiste...La bêtise humaine est infinie !

Écrit par : alsacop | 21/01/2011

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