30/09/2011
Poesie
Il voulait serrer une plante sur son cœur sans la déraciner
Une toute petite plante lui suffirait en ce soir sinistre où il cuve dans son fût tous les malheurs du monde
Il voudrait serrer une plante sur son cœur sans la déraciner
Une toute petite plante lui suffirait mais comment faire ?
Il ne pourrait l'élever sans l'arracher à son sol vital
Il ne pourrait se rouler sur elle sans l'écraser grossièrement
Et c'est une plante qu'il lui faudrait dans toute son innocence avec sa tige souple ses feuilles amènes et peut-être même une fleur
Mais naturellement il souhaite vivement qu'elle ne soit pas carnivore
Souhait gratuit s'il en fut car il ne trouve aucune plante à serrer sur son cœur
en ce soir sinistre où il cuve dans son fût tous les malheurs du monde
Extrait de "Courir les rues, battre la campagne, fendre les flots", Gallimard.
Raymond queneau
00:24 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poesie, raymond queneau
Commentaires
Hier soir grâce à toi - suite à nos commentaires précédents-, je suis allé lire quelques uns de ces poèmes. Et ce matin, je découvre celui-ci...qui me "parle" bien.
Merci Noëlle, belle journée de ce dernier jour de septembre.
Écrit par : Louis-Paul | 30/09/2011
Bonjour noelle, c'est très joli cet extrait, oui...je t'embrasse et te souhaite un bon week en, je serai un peu moins présent les jours prochains, de la famille à la maison, donc balades dans la région, et ensuite je file sur Montpellier, d'où je prendrai le TGV quelques jours plus tard pour aller à Paris au salon de la photo, mais je penserai à mon petit stroumph rouge, sois sans crainte, hi hi...bisou et bon week end...
Écrit par : le Pierrot | 30/09/2011
Joli mais pas franchement optimiste j'avais déjà pas trop le moral alors....
Écrit par : Jipes | 30/09/2011
Jipes
Alors...je vais en chercher une autre !
Louis-Paul , Pierrot ,je vous embrasse
Écrit par : noelle | 30/09/2011
J'aime bien :-) Merci Noëlle.
Bon week-end à toi. Bisous.
Écrit par : Françoise | 30/09/2011
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