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02/11/2011

Mikis Theodorakis

Lettre ouverte aux peuples d'Europe

 

28 octobre 2011... Alors que la Grèce est placée sous tutelle de la Troïka, que l’Etat réprime les manifestations pour rassurer les marchés et que l’Europe poursuit les renflouements financiers, le compositeur Mikis Theodorakis  a appelé les grecs à combattre et mis en garde les peuples d’Europe qu’au rythme où vont les choses les banques ramèneront le fascisme sur le continent.

Interviewé lors d’une émission politique très populaire en Grèce, Theodorakis a avertit que si la Grèce se soumet aux exigences de ses soi-disant« partenaires européens », c’en sera « fini de nous en tant que peuple et que nation ».

Il a accusé le gouvernement de n’être qu’une « fourmi » face à ces « partenaires », alors que le peuple le voit comme « brutal et offensif ».

 Si cette politique continue, « nous ne pourrons survivre (…) la seule solution est de se lever et de combattre ».

 Résistant de la première heure contre l’occupation nazie et fasciste, combattant républicain lors de la guerre civile et torturé sous le régime des colonels, Théodorakis a également adressé une lettre ouverte  aux peuples d’Europe, publié dans de nombreux journaux… grecs.

 Extraits :

 Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. (…)

 Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.

 Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance.

 

Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches.Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes.

 Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire fut le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. (…)

 Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour.

 Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes.

 Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.

 

Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en Tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.

 

Commentaires

Pauvre Grèce !
Après Hessel et Morin voilà Theodorakis.
J'espère simplement que l'architecture, l'art, la culture...Etc Resteront votre propriété.

Les armateurs se sont barrés depuis trop longtemps, je souhaite que cette "immense foule", qu'évoque Nono par ailleurs, ne représente pas l'exode des habitants grecs !!

Écrit par : alsacop | 02/11/2011

Non , l'immense foule évoque les indignés qui travaillent pour un monde meilleur !

Bises Alsa

Écrit par : noelle | 02/11/2011

L'épiphénomène des indignés que tu souhaites transformer en "immense foule" existera souvent en tant que tel.
Mais si aucune solution rapide n'est prise, je ne sais pas laquelle, ce pays sera en faillite avec ce que cela comporte, "guerre civile", exode...ETC....Sans tenir compte de toutes les répercussions ailleurs.
Alors prenons nous par la main et négocions mais il est impossible de refuser de payer sa dette à une "mafia" alors si l'on te propose moins 50%...ETC
Sinon le rêve stoppera immédiatement......

......

Écrit par : alsacop | 02/11/2011

Alsa

J'ai lu, une idée sympa ....

"J'ai fait un rève: par solidarité avec nos amis grecs, nous pourrions proposer aux Européens d'aller en masse passer les fêtes du nouvel an en Grèce. 50 Millions de touristes qui dépenseraient 1000 euros chacun sur place, cela leur rapporterait 50 Milliards d'Euros. Cela leur éviterait quelques impôts nouveaux. Et ce serait une preuve que l'Europe des peuples existe, pas seulement celle des banques... En ces temps de crise, on peut bien rêver, non?"


Sébastien Balibar

Écrit par : noelle | 02/11/2011

C'est un très belle proposition mais 50 milliards ne suffisent pas, il faudra beaucoup de touristes et le temps est contre nous.
Dans 2 mois il sera trop tard pour la Grèce...C'est maintenant qu'il faut trouver et prendre des décisions.

Écrit par : alsacop | 02/11/2011

Oui, je sais, c'est dramatique ,restons solidaires

Écrit par : noelle | 02/11/2011

J'approuve la lettre ouverte de Theodorakis même si les propos sont durs sur la fin de cette lettre ouverte.La Grèce est quand même la mère de la démocratie alors il est normal que le peuple s'explique par référendum.
En fin de compte ce n'est que le troisième plan, les précédents ont échoué il faut le signaler.
Il fallait agir bien avant avec les critéres definis il y a bientôt 20 ans,les famaeux 3% du déficit et les fameux 60 % de la dette dans l'euro-groupe.
On devait réguler pour limiter les effets négatifs ,rien n'est fait et les instituttions internationales à vocation économique comme l'OMC sont en panne...

Pierre

Pierre

Écrit par : Ulm Pierre | 02/11/2011

N'oublions pas que la Grèce a connu le régime des colonels, n'oublions pas que Mélina Mercouri a dû s'exiler en France ... Ce peuple n'a décidément pas été épargné. Non seulement je comprends la réaction de Mikis Theodorakis mais je l'approuve. Actuellement nous vivons la dictature des banques, faut-il continuer à dire Amen ? ...
Sarkozy se présente en sauveur de l'Europe mais c'est à mourir de rire car sans sa politique et celle de ses complices, en serions nous là ? Un pompier pyromane, oui !

Écrit par : simone | 03/11/2011

Les commentaires sont fermés.