Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/05/2012

La crise grecque et Cristine Lagarde

La patronne du FMI donne des leçons aux grecs, malgrès ses privilèges fiscaux.

un billet De Yann Saint- Sernin

 

lagarde.jpgVolée de bois vert et boomerang fiscal pour Christine Lagarde

 

Pour fustiger « tous ces gens qui tentent en permanence d'échapper à l'impôt », en visant nommément les contribuables grecs, Christine Lagarde était-elle la mieux placée ? Pas sûr.

En remplaçant Dominique Strauss-Kahn à Washington, l'ancienne ministre de l'Économie est devenue l'une des fonctionnaires les mieux payés du monde. Traitement annuel, selon le Fonds monétaire international : 323 257 euros, auxquels s'ajoutent des frais de représentation de 57 829 euros. Et, surprise, selon les règles en vigueur, ces revenus plus que confortables… échapperont eux aussi à l'impôt.

Bien sûr, ce privilège fiscal n'a pas été instauré par Christine Lagarde. Ses prédécesseurs (dont le plus illustre d'entre eux) en bénéficiaient également. Mais il faut reconnaître que, mieux qu'un bouclier fiscal, le statut de fonctionnaire international offre une protection à toute épreuve pour les directeurs d'institution. Ainsi, sauf renoncement de dernière minute, la directrice du FMI bénéficie de la convention sur les privilèges et immunités des Nations unies de 1946. Et celle-ci stipule que « les fonctionnaires seront exonérés de tout impôt sur les traitements et émoluments versés par l'organisation ».

 

Les « prêteurs téméraires »

Cette petite dérogation n'exonère pas pour autant Christine Lagarde de toute taxe. Elle devra notamment s'acquitter des « impôts et taxes sur les biens immeubles privés situés sur le territoire de l'État accréditaire, à moins que l'agent diplomatique ne les possède pour les comptes de l'État accréditant », précise la convention. Mais la ristourne à laquelle peut prétendre l'économiste en fonction depuis le 5 juillet 2011 a un air de coup de pied de l'âne pour les Grecs. Et, déjà, tel un boomerang impitoyable, la Toile s'en donne à cœur joie à l'encontre de la fonctionnaire.

Car dans l'entretien choc accordé au « Guardian », la directrice du FMI n'y va pas, elle non plus, avec le dos de la cuillère. « Les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement », et ce, en « payant tous leurs impôts », déclare-t-elle en se disant moins préoccupée par leur sort que par celui des enfants d'Afrique.

« Dangereux » selon Laurence Parisot, « caricatural » pour Najat Vallaud-Belkacem, « choquant » pour François Bayrou… La sortie de Christine Lagarde n'a pas fait l'unanimité en France.

Quant aux Grecs, outrés, ils ont inondé par milliers la page Facebook de la directrice du FMI ces dernières heures. « Avez-vous pensé que nous n'avions plus d'argent ? » questionne l'un d'eux. Evangelos Venizelos, le chef de file du Parti socialiste (Pasok), a lui, carrément parlé d'« humiliation ».

Mais le tacle le plus acide provient peut-être de l'éditorial du « Gardian ». Celui-ci rappelle qu'en 2010, parmi les prêteurs à la Grèce, les banques françaises étaient les plus exposées. « Les emprunteurs imprudents n'existent que grâce à des prêteurs téméraires », glisse le quotidien britannique. Et en 2010, la ministre de l'Économie n'était autre que Christine Lagarde.

Mardi 29 mai, Sud - Ouest

FMI 2.jpg


Commentaires

Ce n'était pas très habile....Je pense néanmoins qu'il est trop tard pour expliquer, conseiller et aider ce peuple.
Je ne vois pas d'issues....Oui je suis d'humeur pessimiste lorsqu'il s'agit d'évoquer cette dette des états.

Écrit par : alsacop | 29/05/2012

Ce qui se passe est absolument honteux. Bien sûr que tout le monde ne paie pas d'impôts en Grèce à commencer par les armateurs et le clergé, les autres sont des fraudeurs à la petite semaine et qui à la limite ne peuvent faire autrement. La Grèce a été saignée à blanc et ce en toute connaissance de cause. C'est scandaleux tout comme cette dette que l'on nous demande de payer alors que nous ne l'avons pas contractée. On sait comment tout cela a commencé et l'on cherche de faux coupables pour leur faire porter le chapeau. Reste à savoir comment tout cela finira. Quel homme d'Etat aura l'envergure pour dire : " non " je refuse de jouer le jeu ? Cela n'en prend pas le chemin. On s'accommode de l'inacceptable !
" Le changement " c'est comme avant mais de façon plus feutrée, sans la brutalité sarkozienne, à coup de demi-mesures ... Commençons par ne pas tomber dans le piège syrien car on connaît le scénario ...

Écrit par : simone | 30/05/2012

C'ets lamentable mais bon tant que l'on pensera que les mandats électifs ou de responsabilité ne doit être pratiquée que par des professionnels on aura ce genre de dérive puisqu'ils décident eux même au sein de leur caste des avantages qu'ils pensent mériter

Écrit par : Jipes | 31/05/2012

La dette, je ne sais pas qui a la solution....mais refuser l'austérité, oui

"Les dirigeants européens, obstinés, responsables de l'impasse actuelle, devraient s’abstenir de tout chantage à l’encontre des électeurs grecs et irlandais dont le vote pourrait ouvrir des perspectives nouvelles. Les citoyens européens soucieux de démocratie, des droits sociaux et d'une construction européenne refondée, sont nombreux à proclamer: «Allez la Grèce, allez l’Irlande, faites-le pour nous tous: dites non à l’austérité, oui à la souveraineté démocratique!».

Simone, la syrie, là encore, quelle solution ?

"Compte tenu du développement de la répression sur le terrain, les pays occidentaux doivent adopter des mesures plus efficaces à l'encontre du régime dictatorial syrien. Le monde ne peut rester les mains croisées devant cette immonde répression."

C'est ce qu'on peut lire et ce qu'on entend tous les jours....

Écrit par : noelle | 31/05/2012

Je sais Noëlle (pour la Syrie) c'est l'éternel problème de la justification de l'ingérence qui se pose. Cela dit, l'Otan sur place regarde les bras croisés justement, comme ils ont fait ailleurs, dans les Balkans, au Liban ...
Derrière les apparences, c'est un problème géopolitique qui se pose, comme toujours. Quand un massacre est perpétré, les coupables ne laissent pas leurs cartes d'identités derrière eux. Toujours chercher à qui profite le crime ... on diabolise toujours les chefs d'Etat que l'on veut abattre. Moi, je ne crois que ce que je vois de mes propres yeux et non le témoignage d'images que l'on peut manipuler et que l'on passe en boucle. Je ne nie pas les massacres, ils ont existé mais qui les a commis ? La question n'est pas tranchée et il ne suffit pas de dire : c'est untel. Comme toujours, on reçoit les chefs d' Etat avec les supposés honneurs qui leur sont dus et ensuite on découvre que ce sont des monstres ! Est-ce un métier d'assassin ? ...

Écrit par : simone | 31/05/2012

Simone

"Moi, je ne crois que ce que je vois de mes propres yeux" ! alors, bon courage ! tu prends ton sac à dos et tu nous racontes qui bombarde, assassine, massacre...

Écrit par : noelle | 31/05/2012

Signez la pétition
Au Conseil de sécurité de l'ONU et à son Secrétaire Général Ban Ki-Moon:

En tant que citoyens du monde, nous vous appelons à envoyer immédiatement au moins 3000 observateurs en Syrie avec un mandat de protection des civils, et d'avancer au plus vite vers la mise au point d'un plan de transition politique. Au lendemain de l'horrible massacre de dizaines d'enfants à Houla, il est clair que seule cette présence d'observateurs peut empêcher de nouveaux meurtres d'enfants et de familles innocents. La Syrie a un besoin urgent d'une feuille de route pour mettre fin au conflit armé. Nous avons la responsabilité de protéger le peuple Syrien, le monde ne peut continuer à détourner le regard.

Écrit par : noelle | 31/05/2012

Il faut bien s'adresser directement et dare-dare à l'ONU car il faut trouver des réponses à ces massacres, mais que ferons nous si ce sont des soldats combattants ((dont des français)) qui sont envoyés à la place des observateurs et protecteurs pour secourir et assister les civils syriens ?
Le "oui" de François Hollande mardi soir au 20h, n'était pas convaincant, Fabius semble lui aussi éluder et remettre.
Obama n'a pas plus d'intérêts en cette année d'élections et ne veut on pas favoriser les sunnites du côté américain.
Russie et Chine semblent inflexibles, eux détournent le regard et évitent ainsi la montée d'islamistes chez eux.....
Depuis quelques mois je me sens bien impuissant, j'ai encore un petit espoir, pour cet ultime démarche de Ban Ki-Moon

Écrit par : alsacop | 31/05/2012

@ Excuses
je voulais évoquer le plan Anann, Kofi Anann...Et non une démarche de Ban Ki-Moon.

Écrit par : alsacop | 01/06/2012

Un cauchemar...et sans solution négociée, ce sera une guerre civile...

Écrit par : noelle | 01/06/2012

Je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste, mais c'est un cauchemar.

Écrit par : alsacop | 01/06/2012

Les commentaires sont fermés.