12/06/2012
Un poème mural
Si vous allez vous balader à Paris, du côté de la place Saint-Sulpice, promenez-vous rue Férou. Sur 300 m2, de droite à gauche, se donne à lire Le Bateau ivre d'Arthur Rimbaud, en un immense poème mural sur 300 m2. Un poème qui se déploie sur le mur d'enceinte d'un... hôtel des impôts.
C'est là, dans un restaurant aujourd'hui disparu que Rimbaud a récité ce texte, le 30 septembre 1871. Ce poème mural, le premier à Paris, est une initiative culturelle néerlandaise, financée par l'Ambassade des Pays-Bas à Paris et plus de deux cents donateurs néerlandais, réalisée par le calligraphe Jan Willem Bruins (qui a plus d'une centaine d’œuvres analogues à son actif). C'est sublime. Inauguration le 14 juin, mais le mur est prêt, en témoignent ces photographies prises ce midi.
Par Christine Marcandier
"Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs....
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !...."
Affichage d'Ernest Pignon Ernest
"Pour ne pas le statufier j'ai fait un Rimbaud pluriel, éphémère et errant. Par la vulnérabilité du papier, sa disparition est inscrite dans l'image même, elle
en est un des éléments suggestifs et poétiques..."
10:29 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : arthur rimbeau
Commentaires
La rue Férou me fait penser aux 3 Mousquetaires mais pas seulement puisque, habitant le quartier j'avais une amie au n°4 de cette même rue (dans les années 70, c.a.d. hier) sans savoir alors que Chateaubriand y avait séjourné. Une page d'Histoire à chaque coin de rue ... on s'étonnera ensuite que j'aime passionnément la Rive Gauche ! Prochaine fois que j'y fais un saut, je te rapporte des photos Nono, promis. Pour cela, un peu de soleil serait le bienvenu parce que pour l'heure ...
Écrit par : simone | 12/06/2012
C'est super ce truc, j'aime bien...bise nono, à plus.
Écrit par : le Pierrot | 12/06/2012
J'irai le voir, c'est sûr...
Merci pour cette découverte.
Passe une bonne journée.
Écrit par : Quichottine | 12/06/2012
Quelle rue ! oui Athos, Prevert, Apollinaire, Heminguay, Philippe Soupault et ton amie !
Merci Simone pour les photos ...à venir !
Quichotine, Pierrot ,bisous
Écrit par : noelle | 12/06/2012
Voici aussi le "poeme mural" de Pierre Alechinsky , a partir d'un poeme d'YVES BONNEFOY
Passant,
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.
Car même déchiré, souillé,
l'arbre des rues,
c'est toute la nature,
tout le ciel,
l'oiseau s'y pose,
le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.
Philosophe,
as-tu chance d'avoir l'arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.
Yves BONNEFOY
On peut le voir ici : http://youtu.be/WjxNlKfMEt4
C'est Christine Marcandier , journaliste de Mediapart qui me l'a envoye !
Bonne nuit
FANNY.
Écrit par : FANNY | 13/06/2012
Il y a bien longtemps que je suis allée a Paris
j'aimais bien et puis mon fils y habitait
mais Mr mamita n'aime pas alors !!!!!!!!!
bisou bonne journée
Écrit par : mamita | 13/06/2012
Bonsoir Noêlle,
Une belle info pour nous citadins.
Cet après-midi j'y étais avec un de mes petits, place St Sulpice en juin se relaient diverses expos et aujourd'hui, il s'agissait de l'origine du cinéma et de la photo. Nous avons passé un délicieux moment. Il découvre et moi je réapprends.
Belle soiré.
Evelyne
Écrit par : evelyne b. | 13/06/2012
P'tit coucou pour un bon jeudi, belle des champs...
Écrit par : le Pierrot | 14/06/2012
Sourire...Equipé de mes deux ailes (L), ce n'est pas avec un "oeil niais" que j'ai lu le poème et découvert cet endroit parisien! Bises Noëlle, bonne journée.
Écrit par : Louis-Paul | 14/06/2012
Petite envie d'aller me balader dans ces quartiers !
Bises à tous, je "repose" le poème de Fanny , merci Fanny !
Bonne journée
Écrit par : noelle | 14/06/2012
Sans doute l'as-tu déjà lu ? À toi pour cette note sur Rimbaud et les fresques de Pignon Ernest Pignon.
"Toi
l’homme aux semelles de vent
ne t’être jamais défait de ce visage adolescent
la main énorme qui trace
des illuminations des enfers des saisons des stupres
Ulysse de piétaille
dans la solarisation de tes trop rares images
la besace aux manuscritsrimbauda.gif
la Commune
la douteuse nuit du viol
et le visage du Faune derrière ton épaule,
te voir marchant
allongeant ta foulée de piéton
piéton dans la boue des Ardennes
piéton dans les rues de Paris
piéton dans les brouillards de Londres
dans les schistes de Chypre
tu désertes
mais toujours et encore piéton
dans l’aigu des pierrailles d’Érythrée
dans l’acéré des épineux d’Abyssinie
en flammes ta beauté adolescente
consumée par le soleil et le lucre
éteintes les aubes
closes les villes ardentes
tu n’es plus que ce brancard
brinquebalant de douleur
dévalant des somalies oubliées
demeurent ces pages indéchiffrables en leur immensité
pour des jours et des jours
demeurent des mots énormes
que je tais dans mes contrées silencieuses
à la lumière de chacun de tes visages
aux âges brefs de ta vie
réinventer à chaque aurore
l’insoumission et la bonté."
RIMBAUD
sur le portrait de Carjat,
redessiné par Pignon-Ernest-Pignon
Écrit par : grapheus tis | 18/06/2012
Je ne connaissais pas, il est superbe ! merci
Des bises
Écrit par : noelle | 18/06/2012
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