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04/10/2013

Une île, Lampedusa, une île où les migrants ne sont jamais abandonnés

Les habitants de la petite île de Lampedusa sont aujourd’hui considérés comme des héros. Alors que des milliers de migrants débarquent chaque année sur leurs plages, ils n'hésitent jamais à les aider. Plusieurs journalistes italiens ont lancé une opération pour que l’île obtienne le prix Nobel de la Paix. 

 

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Il est une île où les migrants ne sont jamais abandonnés. Une île de 6000 habitants qui vit principalement de la pêche et du tourisme, et qui se démarque par sa solidarité sans faille à ceux qui en ont besoin. Au lendemain du drame de Lampedusa, où au moins 130 réfugiés sont morts après le naufrage de leur embarcation, la presse italienne se mobilise pour honorer ces héros ordinaires, qui ont passé des heures à essayer de sauver les derniers rescapés. «La paix n’est pas un concept abstrait. La paix est un pas vers les hommes, les femmes et les enfants. Il n’existe aucun autre lieu dans le monde où on voit mettre en pratique cet engagement avec une telle constance et détermination. Ce lieu, un petit village perdu au milieu de la mer, c’est Lampedusa. Avec tous ses habitants, ses sauveteurs, ses médecins, ses bénévoles. A l’heure actuelle, ils ont, encore une fois, sauvé les vivants et recueilli les morts», écrit Fabrizio Gatti, connu en Italie pour ses articles sur l’immigration, dans un appel lancé dans le quotidien «L’Espresso».

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Pour lui, aucun doute, les habitants de Lampedusa méritent le prix Nobel de la Paix. Dans son article, il évoque cette nuit du 23 et 24 septembre 2005, lorsque, embarqué avec des migrants, il a été sauvé par un inconnu. «Un homme que je ne connaissais pas et qui ne me connaissait pas m’a vu dans la mer nageant à la dérive. Il m’a aidé à monter sur la falaise. Il m’a allongé sur le rocher. Il a ôté sa chemise et a couvert ma poitrine. Je continuais à trembler. Alors il s’est jeté sur moi. Il était lourd, très lourd. Cela a permis de me réchauffer. Il ne savait pas qui j’étais. J’étais sale, plus rasé depuis des mois, j’aurais pu être malade ou contagieux. J’ai retenu sa voix et ses mots dans mon cœur», se souvient-il. Voilà ce que cet électricien lui a dit: «Vous tremblez… Que quelqu’un apporte une couverture, cet homme est en train de mourir de froid. Courage, nous vous apportons maintenant une couverture et vous vous réchaufferez.»

"Nous aussi, dans le passé, étions des immigrés"

Cet exemple, parmi tant d’autres, prouve d’après le journaliste que l’île a toutes les raisons d’être récompensée pour sa bonté et son courage. «Lampedusa donne un exemple parfait de fraternité, de générosité et de sacrifices. Ici, ils accueillent et nourrissent des âmes errantes peu importe les risques», écrit ce vendredi matin «Il Corriere Della Sera». «Lampedusa donne l’exemple à nos enfants, à nos étudiants partout dans le monde: l’horreur, la haine et la honte d’une telle situation contraste avec le courage de ce policier qui saute dans la mer et sauve trois vies, de ce pêcheur qui plonge et pousse désespérément sur le rivage des migrants», poursuit le quotidien italien.


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«Nous aussi, dans le passé, nous étions des immigrés. Nous sommes allés aux Etats-Unis, en Argentine… alors pourquoi aujourd’hui, nous ne devrions pas aider ceux qui sont dans la même situation?», a lancé une villageoise sur France Info. Lorsqu’ils ont été mis au courant du drame jeudi, les habitants ont immédiatement déployé leurs bateaux pour tenter de récupérer des survivants. Pour la plupart des enfants, il était malheureusement trop tard. Mais pour les autres, il restait un espoir. Ils ont alors tout mis en œuvre pour aider les secours. Pour l’heure, 155 naufragés ont pu être sauvés. Entre 2011 et 2013, près de 2000 réfugiés sont morts en tentant d’arriver à Lampedusa, située entre la Sicile et l’Afrique. En juillet dernier, lors d’une visite sur l’île, le pape François a pleuré «ces immigrés morts en mer, sur ces bateaux qui, au lieu d'être un chemin de l'espérance, ont été une route vers la mort».( Paris Match  par Taboola)


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23:40 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : une île, lampedusa

Commentaires

C'est touchant et rassurant de voir qu'il existe encore des gens charitables.Bonne fin de semaine.

Écrit par : Solange | 05/10/2013

C'est touchant et rassurant de voir qu'il existe encore des gens charitables.Bonne fin de semaine.

Écrit par : Solange | 05/10/2013

magnifique !

Écrit par : xavier | 05/10/2013

Ce sont des gens humains...
espérons que l'engagement médiatique dure plus que le temps de l'émotion...

Écrit par : rony | 05/10/2013

Il fut aider ces gens de Lampedusa car ils ne peuvent recevoir sur leurs épaules toute la misère du monde tout seuls ! Espérons que l'occident va se pencher sur ce problème. Le Pape François est merveilleux, il essaye de nous faire partager son émotion. Bises Noëlle, merci pour ce bel article

Écrit par : danae | 05/10/2013

Pour moi, tout est résumé dans cette chanson de Cabrel :"African Tour". A chaque fois que je l'entends, j'éprouve toujours la même émotion. Je me dis qu'il faut beaucoup de courage à ces gens pour tout quitter pour un ailleurs incertain. Beaucoup de courage mais aussi tellement de détresse et comme dit Rony, pourvu que l'engagement médiatique dure plus que le temps de l'émotion mais personnellement, je ne me fais pas d'illusion !

Écrit par : Cathy | 05/10/2013

la honte pour tout le monde, et l'impuissance pour nous autres, le citoyen de base...

Écrit par : eva | 05/10/2013

Il faut tant de morts pour que l'on commence à envisager de prendre des décisions, mais comment éviter que tous ces malheureux fuient ainsi leurs pays, quels drames...bise nono, je te signale que ton url est encore dans le pâté, faut que tu arrêtes de fumer ma p'tite nono, hi hi...des bisous, sans rancoeur, tu sais bien...

Écrit par : le Pierrot | 06/10/2013

j'ai vu des migrants en Grèce avec leurs pochues en plastique qui essayaient dembarquer et passaient des heures
tout cela me serre le coeur
bisous

Écrit par : mamita | 06/10/2013

Il y a un an, la maire de Lampedusa écrivait une lettre pour tenter d'alerter les Europeens
Rien n'a changer
Je suis la nouvelle maire des îles de Lampedusa et Linosa. [...] J’ai déjà reçu 21 cadavres de personnes noyées qui tentaient d’atteindre Lampedusa et pour moi c’est tout simplement insupportable.

Pour Lampedusa, c’est un énorme fardeau de douleur. Nous avons dû demander de l’aide par le biais de la préfecture aux maires de la province afin de donner une sépulture digne à onze personnes parce que la commune n’avait plus de place disponible.

J’en ferai d’autres, mais je retourne à tous une question : jusqu’où faudra-t-il agrandir le cimetière de mon île ?

Je ne comprends pas qu’une telle tragédie puisse être considérée comme normale, comme s’il était possible de ne pas être obsédé chaque jour par l’idée, par exemple, que onze personnes dont huit très jeunes femmes et deux garçons de 11 et 13 ans meurent tous ensemble pendant un voyage qui aurait dû être pour eux le début d’une nouvelle vie.

Le nombre des réfugiés s’élevait à 115 ; 76 n’ont pas été sauvés mais le nombre de morts que restitue la mer est toujours plus élevé.
Un sujet de honte et de déshonneur

Je suis indignée par le sentiment d’habitude qui semble avoir envahi le monde, je suis scandalisée par le silence de l’Europe qui vient de recevoir le prix Nobel de la Paix, et qui est silencieuse face à une tragédie qui fait autant de victimes qu’une guerre.

Je suis de plus en plus convaincue que la politique d’immigration européenne considère ce bilan de vies humaines comme un moyen de modérer le flux migratoire, quand ce n’est pas un moyen de dissuasion.

Mais si le voyage en bateau est pour ces personnes la seule façon d’espérer, je crois que leur mort en mer doit être pour l’Europe un sujet de honte et de déshonneur. [...]

Tout le monde doit savoir que c’est à Lampedusa et ses seuls habitants [...] que revient le devoir de traiter ces personnes avec dignité, et de rendre un peu de dignité à notre pays et à l’Europe entière.

Si ces morts sont seulement les nôtres, alors je veux recevoir les télégrammes de condoléances après chaque noyé que l’on me « livre ».

Comme s’il avait la peau blanche, comme s’il s’agissait d’un de nos enfants noyé pendant les vacances.( Rue 89 )
Giusi Nicolini, maire de Lampedusa

Écrit par : noelle | 06/10/2013

bisous bon lundi

Écrit par : mamita | 07/10/2013

Rien de pire que ces terribles drames humains, on est toujours l'immigré de quelqu'un d'autre (je vis ca à petite échelle tous les jours en traversant la frontiere suisse pour aller travailler ).

Je te conseille la lecture du superbe roman de Laurent Gaudé "Eldorado"

Écrit par : jipes | 08/10/2013

Merci Jipes , je note !
Bises Mamita

Écrit par : noelle | 08/10/2013

C'est triste de penser à ces migrants qui viennent chargés d'espoir et qui n'arrivent pas au bout de leur rêve. Et il est certain que les habitants de Lampedusa méritent amplement le prix Nobel de la Paix.
Bonne soirée, Noëlle. Bisous.

Écrit par : Françoise | 08/10/2013

bouleversant et je continue à chanter la joie d'être en vie, mais que suis-je donc?

Écrit par : jamadrou | 18/10/2013

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