31/10/2014
La fable du monde
La pluie et les tyrans
Je vois tomber la pluie
Dont les flaques font luire
Notre grave planète,
La pluie qui tombe nette
Comme du temps d’
Homère
Et du temps de Villon
Sur l’
enfant et sa mère
Et le dos des moutons,
La pluie qui se répète
Mais ne
peut attendrir
La dureté de tête
Ni le cœur des tyrans
Ni les favoriser
D'un juste étonnement,
Une petite pluie
Qui tombe sur l'Europe
Mettant tous les vivants
Dans la même enveloppe
Malgré l’infanterie
Qui charge ses fusils
Et malgré les journa
ux
Qui nous font des signaux,
Une petite pluie
Qui mouille les drapeaux.
Jules Supervielle
Montevideo ,Uruguay,1884 - Paris 1960
Photo de de Sebastião Salgado
16:23 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poème, jules supervielle
Commentaires
Bel hommage à Supervielle que j'aime. .. bises du sud ouest Noëlle
Écrit par : eva | 31/10/2014
Joli. No soucis pour lire ta note ma nono. Suis en ville, je lis avec l'IPhone. Des bisous.
Écrit par : le Pierrot | 01/11/2014
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