Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/10/2015

Je suis seul sur l'ocean...

 

20140909_171133 (2014_10_07 06_14_04 UTC).jpg

 

                                                     « Je suis seul sur l’océan

                                                       Et je monte à une échelle

                                                      Toute droite sur les flots

                                                          Me passant parfois les mains

                                                         Sur l’inquiète figure

                                                        Pour m’assurer que c’est moi

                                                        Qui monte, que c’est toujours moi. […].

                                                       Je tombe ah ! je suis tombé

                                                       Je deviens de l’eau qui bouge

                                                           Puis de l’eau qui a bougé,

                                                           Ne cherchez plus le poète,

                                                             Ni même le naufragé. »

 

                                                        jules 7.jpg Jules Supervielle

 

 

jules-supervielle-mer-1949-L-dhIWpA-175x130.jpeg

 

Photo, septembre 2014

13:41 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : jules supervielle

29/01/2015

Un poème...Une photo

1940-DeLaFenetreDeMonAtelier.jpg

 

 

 

 

 

 

Saisir, saisir le soir la pomme et la statue,
Saisir l’ombre et le mur et le bout de la rue.
Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d’oiseaux lâchés
Combien d’oiseaux perdus qui deviennent la rue,
L’ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue.

Les mots de Jules Supervielle

 

 "Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,

Les uns parlant parfois à l'oreille des autres...."

 

 

À force de mourir et de n'en dire rien

Vous aviez fait jaillir un jour, sans y songer,

Un grand pommier en fleurs, au milieu de l'hiver...."

 

josef-sudek-portrait.jpg

 

 

La photo de josef Sudek

02/12/2014

Des bouts de bois et des feuilles....

 

DSC01013.JPG

 

Ô Dieu très atténué

 

 

 

 

Des bouts de bois et des feuilles,

 

Dieu petit et séparé,

 

On te piétine, on te cueille

 

Avec les herbes des prés.

 

Dieu des légères fumées,

 

Dieu des portes mal fermées

 

On les ouvrit tant de fois

 

Que l'air traverse le bois.

 

Et toi, dans l'humaine écorce,

 

Dieu de qui n'a plus la force

 

D'avoir un Dieu résistant

 

Comme celui qu'abandonne

 

Par ses blessures le sang,

 

Dieu qui ne remplis sa chose

 

Qu'à moitié comme à regret,

 

Dieu sur le point de quitter

 

Le cœur d'un homme qui n'ose

 

Le retenir, le goûter,

jules supervielle,poème

 

 

 

Tu t'absentes, tu reviens,

 

Tu es toujours en voyage.

 

Heureux celui qui retient

 

Un bon Dieu comme un bon vin

 

Qui prend avec lui de l'âge.

 

 

 

Une balade , un poème , Jules Supervielle

 

DSC01016.JPG

31/10/2014

La fable du monde

superv.gifLa pluie et les tyrans
 
 
Je vois tomber la pluie
Dont les flaques font luire
Notre grave planète,
La pluie qui tombe nette
Comme du temps d’
Homère
Et du temps de Villon
Sur l’
enfant et sa mère
Et le dos des moutons,
La pluie qui se répète
Mais ne
peut attendrir
La dureté de tête
Ni le cœur des tyrans
Ni les favoriser
D'un juste étonnement,
Une petite pluie
Qui tombe sur l'Europe
Mettant tous les vivants
Dans la même enveloppe
Malgré l’infanterie
Qui charge ses fusils
Et malgré les journa
ux
Qui nous font des signaux,
Une petite pluie
Qui mouille les drapeaux.
 
Jules Supervielle
Montevideo ,Uruguay,1884 - Paris 1960
 
 

salgado-sebastiao-1944-bresil-oil-wells-kuwait-2877268-500-500-2877268.jpg

Photo de de Sebastião Salgado

 

13/09/2013

"Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes, Les uns parlant parfois à l'oreille des autres.

Jules Supervielle  "l'homme de la pampa, hors du temps et de l'espace"

Il naît en Uruguay , il écrit des poèmes, des romans et des contes...( 1884-1960)

jules supervielleEncore frissonnant

Sous la peau des ténèbres,

Tous les matins je dois

Recomposer un homme

Avec tout ce mélange

De mes jours précédents

Et le peu qu'il me reste

De mes jours à venir.

Me voici tout entier,

Je vais vers la fenêtre.

Lumière de ce jour,

Je viens du fond des temps,

Respecte avec douceur

Mes minutes obscures,

Epargne encore un peu

Ce que j'ai de nocturne,

D'étoilé en dedans

Et de prêt à mourir

Sous le soleil montant

Qui ne sait que grandir.

 

Extrait de La Fable du monde

 

"Poète mélodieux, poète de la mélodie, de cette petite musique si proche des sonnailles du vent, il flotte sur les mots. Il est lui-même une image qui passe et ne s'attarde point. Il porte en lui le regret de la terre et il aura passé sa vie à vouloir attraper la fumée. 

 

À force de mourir et de n'en dire rien

Vous aviez fait jaillir un jour, sans y songer,

Un grand pommier en fleurs, au milieu de l'hiver.

Supervielle nous aura donné bien des pommiers en fleurs.
(Gil Pressnitzer) un extrait

jules supervielle



Quand nul ne la regarde

La mer n’est plus la mer.

Elle est ce que nous sommes

Lorsque nul ne nous voit...(La mer secrète)

jules supervielle


 


"Je vous rêve de loin, et, de près, c’est pareil,
Mais toujours vous restez précise, sans réplique,
Sous mes tranquilles yeux vous devenez musique,


Comme par le regard, je vous vois par l’oreille...."jules supervielle


 

jules superviellejules supervielle

 


16/08/2013

L'Arbre


029.JPGIl y avait autrefois de l'affection, de tendres sentiments,


C'est devenu du bois.
Il y avait une grande politesse de paroles,
C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage.


Il y avait de jolis habits autour d'un cœur d'amoureuse
Ou d'amoureux, oui, quel était le sexe?
C'est devenu du bois sans intentions apparentes
Et si l'on coupe une branche et qu'on regarde la fibre
Elle reste muette
Du moins pour les oreilles humaines,

023.JPG


Pas un seul mot n'en sort mais un silence sans nuances
Vient des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi.
Comme il se contorsionne l'arbre, comme il va dans tous les sens,
Tout en restant immobile !
Et par là-dessus le vent essaie de le mettre en route,
Il voudrait en faire une espèce d'oiseau bien plus grand que nature
Parmi les autres oiseaux
Mais lui ne fait pas attention,


grimaud 2009 001.jpg

Il faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et regarder, pour mieux se taire,


Écouter les paroles des hommes et ne jamais répondre,







Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s'envole.

084.JPG

 

Un poème de Jules Supervielle,
"L'homme de la pampa, hors du temps et de l'espace "

un auteur Franco  Uruguyaen-né en 1884, mort en 1960

Les photos, 2009, balades, les Pyrénées, Grimaud

 






















 

 


06:00 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : jules supervielle