Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/11/2015

‘Mes chaussures étaient gelées...."

                                

                                     Histoire d'une photo

 

C’était en décembre 2013. Au camp de réfugiés de Kawergosk, à trente kilomètres d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, l’hiver était rude, l’air humide et le sol boueux. Au moins dix mille habitants peuplaient cet océan de tentes bleues et blanches, sorti de terre quatre mois plus tôt. Mi-août 2013, ces Kurdes syriens avaient fui les barbaries du régime de Bachar al-Assad, de l’Etat islamique ou d’al-Qaïda.

Pour raconter ce refuge de l’urgence, ARTE Reportage envoya quatre artistes français et allemand en mission : le cinéaste Pierre Schoeller, le photographe Reza, le dessinateur Reinhard Kleist et l’écrivain Laurent Gaudé. Plus que les œuvres réalisées par ces derniers, une image avait, à l’époque, marqué les esprits : un cliché pris par une jeune réfugiée, âgée de 11 ans à l’époque. Maya Rostam, c’est son doux nom, participait, avec d’autres enfants, à l’atelier photographique initié par Reza lors de son passage à Kawergosk.

reza 2.jpg


© Maya Rostam / Reza Visual Academy

“Au second jour de l’atelier, Maya n’est pas là”, raconte Reza“Je m’inquiète, me renseigne. Personne ne connaît sa tente. Je reste confiant. Le cours a commencé. Maya apparaît, s’avance timidement, gênée, terriblement gênée. Je l’interroge sur son retard. Elle ne dit mot et baisse la tête. Je suis accaparé par d’autres élèves, mais je répète la question : ‘Pourquoi es-tu en retard ?’ Sans un mot, elle tend son appareil vers moi et me montre cette photographie. Elle ajoute d’une voix presque inaudible : ‘Mes chaussures étaient gelées. J’ai dû attendre pour les mettre.’ Je n’ai jamais été autant bouleversé devant la force symbolique d’une image.”

                                       Un extrait "l'atelier photo des enfants de Kawergosk" ARTE

 

Commentaires

C'est très touchant. Beaucoup de gens ici ne veulent pas de réfugier et pourtant ces gens souffrent.

Écrit par : Solange | 21/11/2015

C'est très touchant. Beaucoup de gens ici ne veulent pas de réfugier et pourtant ces gens souffrent.

Écrit par : Solange | 21/11/2015

Cette photo résume à elle seule et avec force cette désespérance d'un peuple chassé et meurtri par un assassin sans honte et sans état d'âme et que certains milieux politiques nous "prient" de considérer comme un chef d'état et "allié"!

Écrit par : Alezandro | 21/11/2015

Solange , Alezandro
Oui , terrible photo, " Un peuple qui devient incapable de tendre la main à qui risque de périr, voire qui le précipite dans la mort, n'a aucun avenir, son présent est sinistre." quelques mots d' Axel Kahn

Écrit par : noelle | 21/11/2015

Comme c'est triste bisou bonne fin de dimanche

Écrit par : mamita | 22/11/2015

C'est bien triste, en effet... Bisous Noëlle.

Écrit par : Cathy | 22/11/2015

Photo et histoire poignantes... Merci Noëlle, bises

Écrit par : eva | 23/11/2015

Bonjour Noëlle, quelle histoire poignante, il doit être affreux de vivre dans ces camps dans le froid Ahque de gens malheureux sur cette terre. Bises.

Écrit par : danae | 24/11/2015

Bisou bonne journée

Écrit par : mamita | 25/11/2015

Bonjour Noelle, ces chaussures gelées sont tout un symbole. Que peut-on faire à part comme dans le poème de Paul Fort : si tous les gars du monde se donnaient la main, ils feraient une ronde plutôt que de se massacrer. On vit une époque terrible.

Écrit par : dasola | 01/12/2015

Je ne sais plus trop ce que l'on peut espérer...
Terrifiant tout ce qu'on peut lire, écouter, voir...

Je vous embrasse

Écrit par : noelle | 01/12/2015

Les commentaires sont fermés.