02/11/2021
Un arbre
Il était sur un sentier à Valloire
"En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles
c'est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la languie verte des arbres est un argot bien plus ancien
Qui peut savoir ce qu'ils disent lorsqu'ils parlent des humains
Les arbres parlent arbre comme les enfants parlent enfant
Quand un enfant de femme et d'homme adresse la parole à un arbre
l'arbre répond
l'enfant l'entend
Plus tard l'enfant
parle arboriculture
avec ses maîtres et ses parents
Il n'entend plus la voix des arbres
il n'entend plus leur chanson dans le vent
Pourtant parfois une petite fille pousse un cri de détresse dans un square de ciment armé d'herbe morne et de terre souillée
Est-ce... oh... est-ce la tristesse d'être abandonnée qui me fait crier au secours ou la crainte que vous m'oubliiez arbres de ma jeunesse ma jeunesse pour de vrai
Dans l'oasis du souvenir une source vient de jaillir est-ce pour me faire pleurer
J'étais si heureuse dans la foule la foule verte de la forêt avec la peur de me perdre et la crainte de me retrouver
N'oubliez pas votre petite amie arbres de ma forêt."
Le poème , Jacques Prévert
Des sentiers, des randos, Les Pyrénées....
18:55 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Prévert a tant à nous dire, heu je voulais dire : lire, les gens essaient de retrouver le contact avec le nature (pour certains) : toute une éducation à faire ou refaire en distinguant enfants et adultes...
Écrit par : thé ache | 03/11/2021
Prévert et Lorca les deux poètes
qui me touchent le plus
et en plus s'il y a des arbres
je suis comblé
muchos besos
tilk
Écrit par : tilk | 06/11/2021
Une belle page où chantent les arbres!
Il était une feuille
Il était une feuille avec ses lignes.
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur.
Il était une branche au bout de la feuille.
Ligne fourchue, signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur.
Il était un arbre au bout de la branche.
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur.
Cœur gravé, percé, transpercé
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l'arbre.
Racine, signe de vie
Vignes de chance
Vigne de cœur.
Au bout de ces racines, il était la Terre.
La Terre tout court.
La Terre toute ronde.
La Terre toute seule au travers du ciel.
La Terre.
Robert DESNOS
Écrit par : Marie minoza | 06/11/2021
Marie minoza , j'adore ce poème ! merci !
"Prévert a tant à nous dire" toujours du bonheur à le lire !
thé ache |, Tilk, merci !
Des bises
Écrit par : noelle | 06/11/2021
merci pour ce beau poème de Robert Desnos ...
Écrit par : thé ache | 09/11/2021
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