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21/05/2013

1968 La non Palme

affiche3.jpgJe t'aime , je t'aime   de Resnais


Un film qui a poussé le décalage et l'originalité qui distinguent les grandes Palmes d'or... jusqu'à ne pas l'obtenir. Il aurait dû être projeté au jury présidé par le romancier André Chamson le 18 mai 1968 mais, ce jour-là, en pleine grève générale à Paris, un groupe de cinéastes où figuraient notamment Truffaut et Godard («Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers, et vous me parlez travelling et gros plans! Vous êtes des cons!») fit arrêter le Festival. Le film de Resnais ne sera pas projeté, la manifestation, pour la seule fois de son histoire, s'interrompra sans Palme"   ( source Jean Marie Pottier)

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La fièvre contestataire touche le Festival de Cannes, en mai 68. Jean-Luc Godard, Roman Polanski, François Truffaut et Louis Malle mènent des débats passionnés, enfermés dans le Palais des Festivals, pour répondre à la question : faut-il arrêter le festival ?


Petite histoire d'un festival interrompu , Solidarité


"Dès le début du festival il y a huit jours, le journal La Marseillaise se demandait déjà si le film choisi pour l'ouverture, Autant en emporte le vent, ne serait pas un mauvais présage. Et pourtant, tandis qu'à Paris, les émeutes étudiantes prenaient une tournure alarmante, le 21ème Festival de Cannes a commencé gaiement, par un splendide feu d'artifice, avec son bal de stars (Monica Vitti, Grace Kelly, Anouk Aimée, Maurice Genevoix, Omar Sharif, Tino Rossi, Giuletta Massina, Fellini...), ses paillettes et ses caprices (Olivia de Havilland et Faye Dunaway avaient des exigences trop extravagantes pour qu'on insiste pour les faire venir)...
À partir de la grève et les manifestations du 13, le prestige frivole de l'événement a commencé de gêner une partie de la presse.

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Ce samedi, le malaise a atteint son comble et provoqué un remous sans précédent à Cannes. Salle Jean Cocteau, François Truffaut s'est adressé à la presse au nom du Comité de défense de la Cinémathèque (suite à l'Affaire Langlois) et en soutien aux travailleurs et étudiants en grève pour réclamer l'interruption du festival. Soutenu par un Godard rageur, il a immédiatement coupé court à la projection de Peppermint frappé de Carlos Saura. Milos Forman a sans hésiter retiré son film Au feu, les pompiers ! de la compétition ; Resnais, bloqué à Lyon, s'en est retourné à Paris ; Claude Lelouch a annoncé qu'il ne présenterait pas son documentaire 13 jours en France...
Du côté du jury, Louis Malle a vite démissionné, imité par Vitti, Polanski et Terence Young.

Demain dimanche, François Maurin de L'Humanité annoncera l'annulation du festival "afin de contester le pouvoir gaulliste et la structure de l’industrie cinématographique". Cette dernière sera vue comme divisée entre les "purs" ou "enragés", c'est-à-dire les artistes, et les "corrompus", les "commerçants" qui ont établi leur mainmise sur l'événement cannois.
Une partie de la presse verra là une disparition complète. Lundi, Le Parisien Libéré versera dans l'oraison ("Le Festival de Cannes est mort. À nous maintenant de faire l’autopsie du cadavre"), tandis que Ciné-Jeunes supputera "Peut-être était-ce le dernier Festival de Cannes ?".

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Le 26 mai, dans l'article "Un mois qui ébranla le cinéma" publié par France nouvelle, Albert Cervoni dira qu'il s'agissait d'"un geste de solidarité signifiant que le renouvellement de l’activité cinématographique en France passait lui aussi par le renouvellement démocratique de toute la société française", mais exprimé de manière désordonnée faute d'une organisation représentative de toute l'industrie du cinéma."

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Je t'aime , je t'aime


"La vie comme un jeu de cartes qu’on aurait rebattues ou fait tomber. Ainsi Resnais retrace-t-il l’existence de Claude Ridder, écrivain suicidaire incarné par Claude Rich, cobaye d’une expérience scientifique sur le temps, et personnage principal de Je t’aime, je t’aime.

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Pour évoquer le passé de Claude Ridder, dans lequel celui-ci replonge grâce à une machine à voyager dans le temps, Jacques Sternberg dit en effet avoir rêvé « de retours en arrière qui seraient des moments apparemment insignifiants, des moments d’attente, des instantanés quotidiens, à la fois absurdes et importants, des bribes de dialogues anodins, des rêves et des cauchemars, bref, tout ce qui fait qu’une vie est un mélange d’ennui, de panique, de douceur, d’effroi, de quiétude, d’insolite et de banalité ».


Source LECINEMA , Liveztimes

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13:18 Publié dans cinema | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cannes 1968