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24/08/2013

La chasse aux enfants


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Août 1934, une mutinerie a lieu dans une maison de correction, à Belle-Ile-en-Mer, 30 enfants s’en échappent, fuyant les mauvais traitements. Une prime de 20 francs est offerte à qui attrape un fuyard. Choqué, Jacques Prévert écrit alors son poème « la chasse à l’enfant ».


La chasse à l'enfant

Jacques Prévert (1934)

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Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

Au-dessus de l'île, on voit des oiseaux

Tout autour de l'île il y a de l'eau

 

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

 

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

 

Il avait dit « J'en ai assez de la maison de redressement »

Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents

Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment


Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes

 

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Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

 

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis

Tous le braves gens s'y sont mis

Qu'est ce qui nage dans la nuit

Quels sont ces éclairs ces bruits

C'est un enfant qui s'enfuit

On tire sur lui à coups de fusil

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Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

Tous ces messieurs sur le rivage

Sont bredouilles et verts de rage

 

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

 

Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !

 

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux

Tout autour de l'île il y a de l'eau.


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Samedi 31 aout, "Les vauriens" téléfilm Français , 2006,véritable réquisitoire contre ces bagnes pour enfants, parmi les plus répressifs


"Belle-Ile-en-Mer. Un joli nom pour une île bretonne. Des touristes, des vacanciers… et un bagne où des gamins triment tout le jour et vivent dans la peur des gardes chiourmes. Un soir, l’un d’eux commet l’inconcevable : il mord dans un morceau de fromage avant la soupe ! Les coups se mettent à pleuvoir mais, cette fois, les copains viennent à la rescousse : c’est la révolte. Une cinquantaine d’enfants s’enfuient dans la nuit. Fuir, mais où quand la mer est partout… ? La traque va durer plusieurs jours : gardiens, bien sûr, mais aussi habitants, touristes, vacanciers, à qui l’on promet vingt francs de récompense pour tout gibier ramené. Certains se feront un bon pécule. Prévert, lui, y trouvera l’inspiration d’un de ces poèmes les plus percutants : La chasse à l’enfant.
Front Populaire, Deuxième Guerre mondiale… enfin l’Etat se décide à reconsidérer les fondements mêmes de la protection de l’enfance et du sort fait aux jeunes délinquants : ce sera l’ordonnance de 1945. La primauté de l’éducatif sur le répressif y est affirmée et une véritable justice des mineurs se met en place. La direction de l’Education surveillée est créée, autonome de l’administration pénitentiaire. Les colonies pénitentiaires sont rayées des textes 9pas encore tout à fait du paysage. Si les enfants sont enfin sortis de l’enfer des bagnes, un long purgatoire les attend…

Mireille Roques   un extrait   "les bagnes d'enfants, histoire d'une tragédie"


 

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20:10 Publié dans poesie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : poeme, jacques prevert