Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/06/2012

Pour la Grèce : poème-collage dans l’œuvre de Ritsos

ritsos.jpgPour la Grèce donc, voici ce poème-collage de Ritsos :

 

     J’ai cru au ciel autrefois.

     Mais j’ai vu

     le fond des mers

     et ses cités mortes

     ses bois oubliés

     ses sons étouffés.

     Le ciel, maintenant, a coulé

     mouette blessée

     en pleine mer.

 

     Dans mes plaies, j’ai vu

     les plaies du monde.

     Étrangère au monde, la joie.

     Étrangères à la justice, les lois.

 

     Je ne savais pas qu’il y avait

     sur cette terre

     des frères dans la misère

     des amis dans l’injustice.

 

     Et je viens maintenant parmi les ruines

     chargé d’un Printemps de chants,

     le courage de mon peuple comme un océan de cigales par-dessus l’été bombardé.

     Mes frères, toutes les couleurs ont pour patrie la lumière.

 

     Moi aussi, avec vous j’ai grandi, camarades,

     dans les prisons, les camps,

     en exil.

     Enfant de la Grèce, moi aussi,

     combattant avec vous et chantant,

     chantant le chant le plus puissant que l’on m’ait jamais appris,

     celui qu’ensemble nous chantons :

     Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.

 

     Le monde est beau,

     quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse,

     beau.

     L’avenir est certain,

     mon frère,

     quoi qu’il arrive – certain.

     Sans plus d’hésitation

     dans la voix ni dans nos voix.

     Beau.

     Pourrait-on inverser

     la course du soleil ?

 

     Pas à genoux, non,

     debout, j’élève ma florissante

     prière :

     je sanctifie le nom de l’Homme

     je sanctifie la Paix sur Terre et dans les Hauteurs.

 

Alekos-Fassianos.JPG

Écrivain, traducteur exemplaire de Yannis Ritsos, homme et poète grec de grand format, Pascal Neveu a réalisé un poème-collage à partir de vers glanés dans toute son œuvre, des années 1930 à 1970, « pour se donner du courage et de l’espoir, en ces temps si désespérants »