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05/03/2007

LE RESPECT DES FEMMES

 

medium_1.3.jpg Ségolène Royal : “Le respect des femmes, c’est la condition de l’égalite"

La lutte des femmes contre les inégalités n'a pas de frontiere

TOUTE AVANCEE DANS UNE REGION DU MONDE EST UN PROGRES POUR CHACUNE D'ENTRE NOUS"

Le combat pour les droits des femmes est une préoccupation ancienne et constante de Ségolène Royal. Ministre, présidente de région, elle a favorisé les initiatives concrètes en ce domaine. Pour la candidate, l’égalité entre femmes et hommes est la base d’une société plus respectueuse de l’être humain, qu’il s’agisse de la sphère privée et familiale, de la nation, et même de la polittuque.

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En 2000, en tant que ministre déléguée à la Famille, Ségolène Royal avait décidé la gratuité de la pilule du lendemain pour les jeunes femmes de moins de 16 ans et sa mise à disposition dans les lycées. À la tête de la région Poitou- Charentes, elle a lancé en 2005 « 10 mesures pour favoriser la place et l’action des femmes dans le monde du travail et dans notre société », créant le prix Initielles, dont l’objet est de promouvoir un projet collectif présenté par des femmes, ou encore le « marrainage », qui permet à des jeunes filles d’être accompagnées dans leur parcours professionnel. Si Ségolène Royal est élue présidente de la République, sa première mesure législative concernera les femmes violentées et discriminées.

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Vous avez annoncé que la lutte contre les violences faites aux femmes serait l’objet de votre première loi. Est-ce un symbole ou une urgence ?

Pour ces centaines de milliers de vies brisées, ces femmes qui vivent dans la peur, ces enfants pour qui l’espace familial n’est pas un lieu protecteur mais un lieu de terreur, c’est une urgence ! Il faut avoir entendu les témoignages des femmes qui ont subi la brutalité de leur compagnon pour appréhender la réalité de leur quotidien : la peur du mot ou du geste qui va déclencher les coups, l’escalade de la violence, l’alternance de la répétition et de la culpabilité, la perte de l’estime de soi. Et, comme pour le viol, l’idée que les victimes seraient aussi coupables. Il n’y a pas si longtemps, ce qui se passait au sein de la famille relevait de la vie privée et ne regardait personne. Il fallait que la violence aille jusqu’au meurtre. Et on parlait de « crime passionnel ». Comme si le droit de propriété était un accessoire de l’amour et une excuse valable !

medium_DTKCA11VEDKCAEVROT2CAD5HT5XCAGZ9YSFCA5IXHJQCA3X5EFWCA4KT6FTCAYUSVC2CANHU824Cfleurs.jpgLes mentalités évoluent quand même…

Bien sûr, une prise de conscience s’est faite. Les violences faites aux femmes ne bénéficient plus de la même tolérance. Mais la réalité des
chiffres est toujours aussi cruelle et les difficultés matérielles à surmonter pour quitter un compagnon violent sont toujours aussi grandes. Ceux qui disent qu’il n’y aurait pas besoin d’une loi, c’est qu’ils se satisfont des résultats !
C’est renoncer que de considérer qu’il n’y aurait plus rien à faire. Je l’ai dit : la première loi présentée au Parlement sera celle-là. Comme la loi espagnole, elle garantira aux femmes la sécurité de leur domicile, assurera la coordination de l’ensemble des acteurs, fixera les moyens de l’hébergement d’urgence. Elle appuiera le travail des associations déjà très mobilisées. Elle mettra l’accent sur la prévention et sur le suivi des victimes comme des auteurs. Les unes et les autres ont besoin d’être aidés. Je crois que là aussi, c’est au premier acte de violence qu’il faut agir.
Cette loi est aussi un signal fort adressé à la société. Je veux rendre visible ce qui est invisible : le travail des femmes, le poids des responsabilités familiales et domestiques, les soins aux personnes âgées, aux malades, les petites et les grandes humiliations, l’exigence d’excellence pour réussir, les inégalités salariales… Tout ce dont notre société s’accommode car elle y trouve son compte. Je veux que les femmes soient respectées car c’est la condition de l’égalité.

Le combat des femmes pour l’égalité a une longue histoire. Quelle est pour vous la plus grande figure du féminisme ?

L’histoire est pingre à l’égard des femmes, elle ne leur fait pas beaucoup de place et en citer une, c’est un peu faire défaut à toutes celles qui méritent de ne pas être oubliées. Mais si je dois rendre un hommage particulier, je choisis Louise Michel ! Elle suscite admiration et tendresse. Institutrice, elle ouvre une école pour les enfants les plus pauvres, les ouvriers et les mères de famille. On connaît ensuite son héroïsme pendant la Commune : la nuit sur les barricades et le jour à enseigner. Lorsque sa mère est arrêtée, elle se constitue prisonnière en échange de sa libération. Déportée en Nouvelle-Calédonie, elle apprend la langue des Kanaks et… se fait l’institutrice des enfants des déportés et des Kanaks. Infatigable et exemplaire. Ni les arrestations, ni la déportation, ni la prison n’ont eu raison d’elle : elle n’a jamais plié, jamais renoncé !

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propos recueillis par Ariane Gil

22:35 Publié dans SOLIDARITE | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Demain fête des Femmes ! Ma part "femelle" s'en émeut. Bonne fête !

Écrit par : grapheus tis | 07/03/2007

Les commentaires sont fermés.