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11/08/2007

Des actes pour le droit d’asile

Protéger les réfugiés est un effort international.

Le soir de son élection, ­Nicolas Sarkozy lançait un appel «à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et les dictatures, à tous les enfants et les femmes martyrisés dans le monde, pour leur dire que la France sera à leur côté, qu’ils peuvent compter sur elle». Ces déclarations trouveront-elles leur traduction dans les faits ? Pour le moment la réponse est incertaine. Dans la lettre de mission du président de la République à monsieur Hortefeux, aucune indication sur les mesures à prendre pour mieux protéger les réfugiés. Rien non plus dans le projet de loi sur l’asile et l’immigration qui sera présenté à l’Assemblée nationale à la rentrée.
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Pourtant, les déclarations présidentielles imposeraient des réformes ambitieuses. La première réforme que le gouvernement doit engager sur l’asile est celle du discours. Il ne peut d’un côté s’engager à aider ceux qui fuient la tyrannie, et de l’autre, soupçonner les personnes qui souhaitent ­demander l’asile en France d’être des «faux réfugiés». Il ne peut se féliciter que la demande d’asile ait baissé de plus de 40 % en deux ans en France comme s’il s’agissait d’une victoire sur l’immigration irrégulière. Ce satisfecit est d’autant plus surprenant que selon le HCR le nombre de réfugiés dans le monde augmente et a récemment atteint 10 millions.
Dans ce contexte, s’il veut être à la hauteur de ses engagements internationaux, le gouvernement doit redéfinir ses modes d’action pour protéger les réfugiés. Si la France est aux côtés des persécutés, elle doit créer des voies d’entrée légale pour ceux qui se heurtent aujourd’hui aux barrières érigées contre l’immigration irrégulière. Elle doit dire qu’il est inacceptable que des patrouilles de l’Union européenne interceptent des bateaux en mer et leur fassent faire demi-tour sans s’être assuré qu’il n’y avait pas de réfugiés à leur bord. Elle doit s’opposer à la collaboration de l’UE dans le domaine du contrôle de l’immigration avec la Libye qui n’a pas ratifié la convention de Genève de 1951, qui emprisonne les réfugiés et les renvoie vers les régimes les plus répressifs d’Afrique.
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Protéger les «persécutés», implique aussi de prendre en compte le fait que 70 % d’entre eux sont bloqués depuis des années dans des pays du Sud, sans perspective d’intégration ni de retour dans leur pays d’origine comme les Afghans au Pakistan, les Congolais en Angola et en Tanzanie, ou les Birmans en Thaïlande. Aujourd’hui, ce sont les Irakiens qui risquent de se retrouver bloqués dans les pays frontaliers.
Par Olivier Brachet, de Forum Réfugiés.

00:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

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