29/05/2008
Le Népal, de la monarchie à la république
Le drapeau royal de la dynastie des Shah qui régnait depuis deux cent quarante ans sur le Népal a été retiré, jeudi 29 mai, du palais de Katmandou. C'est la première conséquence de l'abolition de la monarchie, mercredi, par l'Assemblée constituante dominée par les ex-rebelles maoïstes. Le Népal, seule monarchie hindouiste au monde jusqu'à mercredi, est dorénavant une république.
19:59 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique
Commentaires
Le Népal, c'est aussi compliqué le Tibet et ça pose le même type de questions.
Écrit par : Rosa | 29/05/2008
je crois, encore plus compliqué!
Écrit par : noelle | 29/05/2008
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Ce plébiscite s'explique par la faillite de la royauté népalaise au cours des dix dernières années. Cette faillite a plusieurs causes. Premièrement, elle vient de l'incapacité du gouvernement royal à contrôler et battre les insurgés maoïstes (issus d'une scission radicale du parti communiste népalais), qui ont pris les armes en 1996 et mené une guérilla pendant 10 ans, avant de réintégrer la scène politique en 2006. Le pouvoir royal a laissé cette insurrection se développer au point de ne plus contrôler qu'une petite partie du Népal, tandis que l'essentiel du pays rural était aux mains des maoïstes. Cette faillite tient également au roi Gyanendra lui-même, qui a succédé à son frère aîné en 2001. Ce nouveau roi s'est avéré autoritaire (il a pris les pleins pouvoirs en 2005) et très conservateur. Il n'a pas su répondre aux attentes des Népalais qui avaient pourtant une grande estime pour le précédent roi Birendra. Par ailleurs, le fils de Gyanendra est un "hooligan", qui aurait même tué des gens. Père et fils ont donc une très mauvaise image. Enfin, le massacre du 1er juin 2001 au sein de la famille royale a porté un coup fatal à la royauté. Ce jour là, dix membres de la famille ont été assassinés par le prince héritier. Après cet événement, il n'y a plus eu grand monde pour défendre le roi, ni la fonction royale, par effet de contamination.
D'autre part, on a assisté au ralliement progressif du parti du Congrès (cousin du Congrès indien), qui est traditionnellement favorable à la monarchie parlementaire, au camp des abolitionnistes. Ce changement s'est effectué sous l'influence de l'alliance des sept partis, élargie en 2006 aux maoïstes. Le Congrès a fait en cela preuve de réalisme, ne voulant sans doute pas mener un combat d'arrière garde que le pays n'aurait peut-être pas compris.
Par Gérard Toffin, directeur de recherches au CNRS, spécialiste de l'Himalaya, auteur de "Le Palais et le Temple : La fonction royale dans la vallée du Népal" (Editions du CNRS)
Écrit par : noelle | 30/05/2008
Situation comparable à 50 ans d'intervalle.
Quand des sociétés féodales et théocratiques (le Tibet) se trouvent confrontées à la modernité via le maoïsme, réaction relativement normale avec des populations illettrées, cela ne peut être que violent.
Écrit par : Rosa | 30/05/2008
Petite avancée indispensable !
Écrit par : alsacop | 30/05/2008
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