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16/01/2010

Une lettre ouverte d'Atiq Rahimi


Paris, Canal St Martin, 7 janvier 2010

 

comment peut-on être Afgan à Paris

Ils sont jeunes, certains ont à peine quinze ans, aucun plus de trente. Les plus chanceux ont une écharpe et un bonnet. Presque pas un n'a de gants. Le thermomètre pointe zéro. Qu'est-ce que ça change ? De toute façon, ce n'est pas le maigre brasier, deux planches minables, quatre cageots humides qui vont les réchauffer.

Afghans-.jpg

 

(c)Jobard-Sipa
Sans-abris afghans au Square Villemin, à Paris, à deux pas du Canal Saint-Martin.

Ils sont Afghans.

Ils ont lâché leur vie, leur famille, leurs amis, leur pays. La plupart viennent de régions contrôlées par les talibans. D'autres non. Quelle importance. Des bombes sautent à Kaboul. C'est tout le pays qui s'abandonne à la guerre.

La France, c'est-à-dire nous, les poursuit comme des criminels. Menottes, avion : c'est aux barbus qu'on les remet puisque les intégristes sont les seuls à leur ouvrir les bras.

Souvenez vous de ce temps : on appelait encore un mineur un enfant. Aucun ministre alors ne se serait permis de nous laisser croire qu'il est bon de laisser un enfant l'hiver dans la rue. Même étranger.

Et il y a certainement eu une époque où on appelait un immigré un homme. Même s'il était sans papier.



Ces enfants, ces hommes sont venus chez nous portés par l'espoir d'échapper à la violence. D'étudier. De mener une vie paisible. D'être dignes. Ce ne doit pas être trop demander.

Ne jetons pas dans les eaux du canal le manteau que St Martin a partagé avec un pauvre.

Par Atiq Rahimi (Écrivain)

 

Afghans-Paris

 

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images.jpgAtiq Rahimi, couronné pour son roman "Syngué Sabour" Pierre de patience, magnifique

" une pierre magique que l'on pose devant soi pour déversé sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères....on lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres....et la pierre écoute......."

 

 

 



atiq.jpgDans ce dernier livre, rédigé directement en français, l’écrivain-cinéaste, prix Goncourt 2008, épouse la révolte d'une femme afghane.  Atiq Rahimi jette des ponts entre poésie et roman, Orient et Occident.

image 2.jpg


Commentaires

Je déteste les barbus et tous les hommes qui maintiennent les femmes sous leur joug.
Je supporte mal de voir les femmes en burka, surtout en France ou elles ont la possibilité de faire autrement. Je ne comprend pas pourquoi elles ne profitent pas de leur liberté et restent voilées et cela me choque encore plus en été, quand il fait chaud et que je me mets en short et qu'elles sont drapées et voilées...peut être que pour cela je suis intolérante.

Écrit par : framboise | 16/01/2010

Framboise

En France, on ne comprend pas pourquoi des femmes choisissent l'enfermement, je crois qu'il y a pas mal de provoc!

Écrit par : noelle | 16/01/2010

Depuis que j'ai vu en Grèce tous ces jeunes qui essayaient de prendre un bateau, s'échappant quand la police arrivait, mon coeur se serre
bon dimanche

Écrit par : mamita | 17/01/2010

Merci Mamita

Mon "coeur se serre" aussi

Écrit par : noelle | 17/01/2010

Noelle je n'ai pas trouvé le lien actif pour signer...

Écrit par : Rosa | 17/01/2010

Rosa

Si tu veux signer tape" lettre ouverte"

"Afghans-Paris" je n'ai pas réussi à mettre le lien

Écrit par : noelle | 17/01/2010

Merci !

Écrit par : Rosa | 17/01/2010

Les commentaires sont fermés.